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vendredi 6 mars 2015

Le Maroc reste une des principales plaques tournantes du trafic de cannabis au monde, selon l’OICS


L’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) vient de publier son rapport 2014. Le Maroc est toujours au premier plan, se profilant comme l’une des plaques tournantes du trafic de cannabis mondial. Détails.
En 2014, le Maroc est resté « l’un des principaux producteurs de cannabis dans le monde » selon l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) qui a publié son rapport lundi 2 mars. Il nuance ainsi le dernier rapport de l’ONU qui hissait directement le royaume au premier rang mondial, comme plusieurs autres rapports ces dernières années, avec 38 000 tonnes de cannabis et une zone cultivée de 52 000 hectares en 2012.

Des montagnes du Rif à l’Europe occidentale, en passant par les Balkans orientaux
Selon l’OICS, le royaume chérifien se profile comme l’une des principales plaques tournantes du trafic de cannabis dans le monde, principalement pour la résine à destination de l’Europe occidentale et centrale acheminée par voie maritime ou aérienne. De plus, « certains éléments donnent à penser que l’Europe du sud-est, plus particulièrement les Balkans orientaux, servirait d’itinéraire de repli pour le trafic de résine en provenance du Maroc et à destination de l’Europe occidentale », notent les auteurs du rapport. De plus, le cannabis marocain passe également par les terres africaines, puisqu’en 2012, plus de 85% des résines saisies en Égypte provenaient du royaume.
Par ailleurs, l’Afrique du Nord reste la sous-région ayant enregistrée les plus grandes quantités de résine de cannabis saisies. Mais les plus importantes ont été réalisées au Maroc et en Algérie. D’après les chiffres préliminaires obtenus par l’institution onusienne en effet, le Maroc a réalisé 12% des saisies mondiales de résine de cannabis en 2013, soit une légère augmentation, puisqu’elles étaient de 11% l’année précédente.
Par ailleurs, les autorités marocaines ont signalé à l’OICS la saisie de 450 357 doses de substances psychotropes, « sans préciser le type de substances dont il s’agissait mais en indiquant qu’elles étaient dissimulées dans des véhicules à moteur », note le rapport. Ce qui montre que le Maroc n'est pas seulement un fournisseur de drogue comme le cannabis, mais également un marché pour de nombreux narcotrafiquants, en témoignent les multiples arrestations qui surviennent régulièrement à l'aéroport de Casablanca notamment avec des saisies de cocaïne.

Le débat sur la légalisation en suspens
Pour le cas spécifique du cannabis, les arrestations se sont également multipliées en 2014. En outre, la mise en détention provisoire du président de la commune rurale d’Asnada dans la province d’Al Hoceima en juillet dernier pour culture du cannabis a mis en lumière l’implication de certaines personnalités dans cette activité toujours considérée comme illicite au Maroc.
D’ailleurs le débat sur la légalisation de cette activité est en suspens depuis le 1er semestre 2014, les politiques ayant semble-t-il d’autres chats à fouetter. Depuis la proposition de loi de l’Istiqlal à laquelle le PJD tentait de mettre un frein, le sujet n’a plus été officiellement discuté. Entre temps, certains experts assurent que la légalisation de la culture du cannabis au Maroc est inévitable surtout vu l’élan donné par plusieurs Etats l’an dernier en Europe et en Amérique.

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