Diaspora sahraui, 1/3/2015
Les Sahraouis ont fêté hier le 39e anniversaire de la proclamation par
le Front Polisario de la République sahraouie (RASD). Cet évènement
vient à nouveau rappeler combien est longue la marche des Sahraouis pour
leur autodétermination et combien cet objectif reste, pour la
résistance sahraouie, plus que jamais à l’ordre du jour dans un
contexte pourtant changeant et déroutant aussi.
Outre les questions politiques et diplomatiques, le Polisario doit
aujourd’hui faire face sur le terrain économique et militer pour que les
ressources du Sahara occidental ne soient pas exploitées par des tiers
au titre du partenariat avec le Maroc, pays considéré comme occupant par
les Nations unies. D’où la réaction, hier, de l’ancien sous-secrétaire
général adjoint aux Affaires juridiques et Conseiller juridique des
Nations unies, le suédois, Hans Corell. Dans un article publié sur le
site International Judicial Monitor, M. Corell s’est inquiété du
blocage du dossier en raison de la position marocaine et rappelé comme
du temps où il était en poste aux Nations unies, il y a plus de dix ans,
que s’il y a des activités d’exploration et d’exploitation au Sahara
occidental, « elles le seraient en violation des principes du droit
international applicables aux activités sur les ressources minérales
dans les territoires non autonomes ». S’agissant des ressources
naturelles du Sahara occidental, il a estimé que « le Conseil de
sécurité ne peut tout simplement pas laisser perdurer la situation
actuelle », précisant que « l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc est
une question très grave, puisqu’il ne contient pas un mot – en dehors
de l’énigmatique ‘’souveraineté ou juridiction» de l’article 2 – sur le
fait que «la juridiction» du Maroc dans les eaux du Sahara occidental
est limitée par les règles internationales sur l’autodétermination »,
précisant qu’à la place, « l’accord et ses protocoles sont remplis de
références aux zones de pêche marocaines ».
L’auteur fait savoir que ce qui est dit à propos de la pêche s’applique
également à d’autres ressources naturelles au Sahara occidental,
appelant le Conseil de sécurité à devoir adopter une résolution fixant «
clairement » les conditions de l’exploration et l’exploitation des
ressources naturelles du Sahara occidental « qui respectent les
résolutions de l’Assemblée Générale » sur la question. En Algérie, le
président de la République Abdelaziz Bouteflika s’est prononcé pour
réaffirmer « les liens forts construits entre l’Algérie et le Sahara
occidental » dans le combat pour « son autodétermination ». « Il m’est
particulièrement agréable au moment où le peuple sahraoui frère célèbre
le 39e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie
démocratique (RASD), de vous adresser, au nom du peuple et du
gouvernement algériens et en mon nom personnel, mes chaleureuses
félicitations et mes vœux les meilleurs pour la concrétisation des
aspirations légitimes du peuple sahraoui », lit-on dans le message du
Chef de l’Etat.
Par ailleurs, le Kenya a également profité de cette célébration pour
assurer son engagement auprès du Sahara occidental. Tout cela dans le
but de « parvenir à une solution politique qui pourvoie à
l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des
Nations unies», comme l’indique un communiqué conjoint rendu public
jeudi à l’issue de la visite d’Etat effectuée en Algérie par le
président kenyan, Uhuru Kenyatta.
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