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samedi 24 janvier 2015

En Algérie "Marée humaine contre le gaz de schiste",



"Marée humaine contre le gaz de schiste", à la une d'El-Watan du 16 janvier.

 "Aujourd'hui, ce sont les populations du sud du pays qui donnent une belle leçon de citoyenneté et de civisme. Furieuses du lancement des forages en vue de l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste [annoncé le 27 décembre], ces populations sont sorties pour manifester pacifiquement, non pas pour exiger du pain, du travail et des logements, mais pour demander le respect de l'environnement et qu'on ne pollue pas leur eau, une des conséquences de la fracturation du sous-sol avec l'utilisation, entre autres, de produits chimiques. Tout cela sans casser un bien public ou détériorer des bâtiments administratifs. Elles ne sont pas prêtes à renoncer à leur droit de vivre dans un environnement sain", souligne El-Watan
 "A In Salah [petite ville du sud, à plus de 1 000 kilomètres d'Alger et déjà productrice de gaz naturel] se joue l'avenir de l'Algérie. Oui, dans cette bourgade saharienne située à l'extrême sud du pays, des Algériens manifestent, se rassemblent, crient leur colère, leur rage et se battent depuis le 1er janvier dernier pour une nouvelle Algérie", estime le site d'information Algérie-Focus.

La chute brutale du prix du pétrole
"Le front anti-gaz de schiste, né de la jonction des différents collectifs de wilaya, a gagné son pari", se félicite pour sa part El-Watan. Le mouvement de protestation lancé le 1er janvier à In Salah a réussi à rassembler jeudi 15 janvier plus de 15 000 manifestants à In Salah, 4 000 à Tamanrasset, 5 000 à Ouargla. "Pour la première fois, le sud de l'Algérie apparaît sous son vrai jour, loin de l'image purement industrielle ou touristique, il offre au pays sa diversité ethnique et culturelle colorée dans un paysage de citoyenneté dynamique, mobilisée, fusionnée et qui regarde dans la même direction." "Une mobilisation qui étonne de par son ampleur et sa spontanéité, au point que les pouvoirs publics, pris de court, n'ont pas réussi, pour l'instant, à donner une réponse adéquate pour calmer les esprits. Le pourront-ils au demeurant ? La chute brutale du prix du pétrole a créé la panique en haut lieu. Les autorités sont obligées de puiser dans les réserves dans l'espoir de préserver la paix sociale. Surtout qu'elles n'ont jamais pensé à mettre au point une économie de substitution au pétrole, alors que le pays accumulait des revenus uniques dans son histoire", relève le quotidien algérien.

Inéquitable répartition des richesses nationales
"Le jeudi de l'union, de la solidarité ou encore de la résistance a tenu ses promesses", enchaîne Algérie-Focus. "Non à l'Algérie rentière qui épuise ses richesses au grand bonheur de ses dirigeants, et de leurs portefeuilles, qui paniquent face à la chute brutale des prix du pétrole.
"Non à l'Algérie du gaz de schiste qui veut prolonger cette inéquitable répartition des richesses nationales entre un Club des Pins [station balnéaire à 25 km à l'ouest d'Alger] reluisant, festif, prospère et des régions entières de l'Algérie où les simples gens défient des routes défoncées pour pouvoir rentrer et sortir de chez eux matin et soir. Non à cette Algérie où le pétrole et le gaz étouffent le génie d'une jeunesse en empêchant les institutions de leur pays d'innover pour se développer."

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