Communiqué
Poursuivant
son agression systématique à l’encontre du mouvement des droits humains
marocain, dont l’AMDH fait largement les frais, les services de la
wilaya de RABAT/SALE/ZEMMOUR/ZAER ont adressé une mise en demeure
(marquant ainsi une nouvelle étape en matière de restriction et
d’hostilité) à l’ASSOCIATION MAROCAINE DES DROITS HUMAINS le 17
décembre 2014, menaçant de recourir à la procédure de retrait du statut
d’utilité publique en se basant sur une série d’allégations dénuées de
tout fondement ; l’objectif de ces allégations est de discréditer
l’AMDH et de l’amener à accepter de faire des concessions dans sa
mission et à s’intégrer dans un supposé/présumé consensus en matière de
droits humains.
Par
cette mise en demeure, les autorités ont avancé des prétextes infondés
et des allégations dangereuses comme «le constat par les autorités
locales compétentes d’une inadéquation entre les activités de votre
association et ses obligations telles que stipulées dans son statut et
notamment l’article 3», que les positions et activités de
l’Association «expriment quant au fond une orientation politique» et
vise à «l’atteinte à l’unité territoriale du ROYAUME et aux intérêts des
institutions étatiques» comme elle vise à «ébranler l’ordre public» et
à minimiser «toutes les initiatives de l’ETAT en matière de droits
humains» et œuvre pour «un agenda non dévoilé dont l’objectif est de
remonter l’opinion publique» à travers «l’encadrement des mouvements de
protestation».
Le
Bureau central tient, par son communiqué, à informer l’opinion publique
de cette nouvelle phase de restrictions, et souligne ce qui suit :
· Que
la mise en demeure de la WILAYA de RABAT/SALE/ZEMMOUR/ZAER (WILAYA
passée maître dans les violations des lois) n’est qu’un prétexte pour
justifier des mesures arbitraires et absurdes qui vont à l’encontre des
lois.
· Ce
que recensent l’Association et les autres organisations en matière de
violations des droits des citoyennes et des citoyens et ce qu’elles
expriment en matière de revendications et de suggestions font partie
intégrante de leur mission ; plutôt que de lancer des accusations, de
chercher à museler les voix et de dénigrer toute critique sans prendre
la peine de l’ étudier et d’ouvrir des enquêtes à seule fin de
sauvegarder «l’autorité de l’ETAT», de consacrer la politique de
l’impunité et l’inadéquation entre le discours et la réalité, l’ETAT
devrait faire preuve de sérieux et de responsabilité face aux critiques.
· Ce
n’est pas le mouvement des droits humains qui doit être interpellé sur
les tensions sociales que connaît notre pays, sur les crises
structurelles, sur les régressions sectorielles et spatiales mais plutôt
les politiques économiques, sociales et culturelles appliquées
aujourd’hui, politiques qui ont échoué dans l’éradication de la pauvreté
et de l’analphabétisme, qui ont accentué la marginalisation et la
fragilisation et qui ont favorisé la déchéance.
· La
campagne dont fait l’objet, l’Association ne la dissuadera jamais de
poursuivre sa lutte pour un MAROC sans violations des droits humains ;
elle poursuivra son travail unitaire avec les différentes composantes de
la société concernées par les droits humains pour faire face aux
violations et pour l’instauration d’un MAROC de dignité, de liberté, de
démocratie, d’égalité, de justice sociale et de droits humains pour
tous.
Le Bureau central de l'AMDH
Rabat, le 22 décembre 2014.
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