par Mohamed Fadel Sidi*23/1/2015
Au Maroc, c’est connu, il faut toujours chercher ailleurs les raisons du
mécontentement des autorités marocaines. Celles invoquées
officiellement ne sont que de la fumée pour cacher les véritables
raisons qui sont souvent liées à la question du Sahara Occidental,
ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975 et 1979.
Dans le conflit qui l’oppose aux sahraouis, le Maroc se base sur ses
relations avec la France pour défier la communauté internationale.
Celle-ci renonce à regarder le territoire du Sahara Occidental autrement
qu’un territoire non-autonome. En effet, « depuis 1963, le territoire
est inscrit sur la liste des territoires non autonomes auxquels
s’applique la résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960 de l’Assemblée
générale des Nations Unies sur l’octroi de l’indépendance aux pays et
aux peuples coloniaux. », comme l’a souligné en mai 2013 la présidente
de la commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma.
Pendant longtemps, le Maroc s’est appuyé sur la complicité de la France
pour contourner la légalité internationale et combattre le principe du
droit des peuple de disposer d’eux-mêmes auquel l’ONU s’est attaché
pendant près de 40 ans.
Aujourd’hui, la situation sécuritaire dans la région saharienne a poussé
les grandes puissances à revoir leurs positions envers ce conflit qui,
en plus, met en cause la crédibilité des Nations Unies et menace la
stabilité dans toute la région. Les vives tensions liées à la menace
terroriste au Mali et au Sahel en général ont imposé l’inscription de la
résolution du conflit du Sahara Occidental dans l’agenda des Nations
Unies et des grandes puissances, y compris la France dont le soutien
inconditionnel au Maroc allait à l’encontre des efforts onusiens
concrétisés dans le processus de paix instauré depuis le 6 septembre
1991.
« Alors je connais aussi le blocage. Il y a la question du Sahara
Occidental qui attend son règlement depuis plus de 30 ans. L’impasse
actuelle est préjudiciable à tous, je dis bien à tous. Aux familles
séparées, aux réfugiés des camps, aux tensions entre les pays du
Maghreb. Et s’il y avait un argument de plus qu’il conviendrait
d’ajouter, c’est que la crise au Sahel rend encore plus urgente la
nécessité de mettre fin à cette situation », avait dit le président
français lors de son intervention devant le parlement marocain le 4
avril 2013 durant sa visite au Maroc.
L’Union Européenne aussi s’est engagé dans la résolution du conflit
marocco-sahraoui. « L’UE soutient les efforts de l’ONU pour parvenir à
une solution juste, durable pour la question du Sahara Occidental,
prévoyant l’autodétermination du peuple sahraoui sur la base des
résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité de l’ONU », a souligné
Mme Mogherini en réponse à une question d’un eurodéputé.
Federica Mogherini a précisé en outre que l’UE « suit de près »
l’évolution de la situation au Sahara Occidental, exprimant sa «
préoccupation » concernant ce conflit qui dure depuis 4 décennies et ses
« conséquences pour la sécurité, le respect des droits de l’homme et la
coopération dans la région ».
Ainsi, du jour au lendemain, le Maroc s’est retrouvé dépourvu de son
principal mentor, la France. Une réalité qui a poussé Rabat à suspendre
la coopération sécuritaire avec son principal allié. Pour cacher cette
réalité à l'opinion publique marocaine, le Makhzen évoquera l'incident
de la justice française avec le chef de la DST marocaine, Hammouchi ou
celui de Mézouar à l'aéroport d'Orly.
Il a beau invoquer l’immunité diplomatique de ses responsables ou des
histoires de blasphémie mais la réalité est là : Ce que le Maroc cherche
c’est le soutien de Paris dans la question du Sahara Occidental.
Aujourd'hui, le Maroc, après avoir perdu l'espoir de compter sur le soutien de la France a cédé devant la pression de la communauté internationale et décidé de laisser les responsables onusiens faire leur travail.
Aujourd'hui, le Maroc, après avoir perdu l'espoir de compter sur le soutien de la France a cédé devant la pression de la communauté internationale et décidé de laisser les responsables onusiens faire leur travail.
*Journaliste sahraoui
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