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mardi 20 janvier 2015

Coopération militaire entre le Maroc et les états-Unis

Ross poignardé dans le dos par la Chambre des représentants

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Zine Cherfaoui, El Watan 20/1/2015 
 
 Le président américain, Barack Obama, tentant de convaincre les responsables du Congrès, dont le républicain John Boehner, sur l’une des nombreuses questions qui les divisent

Le président américain, Barack Obama, tentant de convaincre les responsables du Congrès, dont le républicain John Boehner, sur l’une des nombreuses questions qui les divisent

Il se peut que les relais américains de Rabat aient agité la menace terroriste dans la région pour faire passer la pilule aux membres du Congrès et ainsi fouler aux pieds les droits des Sahraouis.

Dans ses efforts pour trouver une issue durable au conflit sahraoui conforme à la légalité internationale, l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, s’attendait à tout sauf, peut-être, à se voir infliger un coup de poignard dans le dos…par la Chambre des représentants de son propre pays, les Etats-Unis d’Amérique.
La Chambre basse du Congrès a obtenu, en effet, en décembre, après une intense campagne de lobbying, l’abrogation d’une loi qui excluait jusque-là les territoires sahraouis occupés du périmètre d’utilisation des 7 millions de dollars d’aides régulièrement accordées à la défense marocaine.
Ces aides sont allouées dans le cadre du Foreign Military Financing Program. La suite n’est pas difficile à deviner. Ces fonds versés pourront dorénavant financer des opérations sur les territoires occupés du Sahara occidental. Toutefois, le Maroc n’aura pas la latitude d’utiliser cet argent comme bon lui semble. Le nouveau texte de loi — qui a fait l’objet d’intenses tractations entre le Sénat et la Chambre des représentants durant plusieurs mois — stipule clairement que les financements américains sont destinés «uniquement» à soutenir des actions de sécurité extérieure.
Mais même ainsi rédigée, la résolution sonne comme une défaite pour les sénateurs américains qui souhaitaient voir le territoire sahraoui exclu de la loi, comme le fait d’ailleurs l’accord de libre échange signé entre Washington et Rabat au milieu des années 2000. Certains membres pro-marocains de la Chambre des représentants, comme Mario Diaz-Balart, peuvent, par contre, sabler le champagne.
Au-delà, il y a tout de même lieu de s’interroger si ce revirement de la Chambre basse du Congrès américain n’est pas annonciateur d’une inflexion, en douce, de la position américaine sur la question du Sahara occidental. Autre piste : il se peut aussi que les relais américains de Rabat aient agité le poids de la menace terroriste dans la région pour faire passer la pilule aux membres du Congrès et fouler aux pieds les droits des Sahraouis.

Mains pleines de sang sahraoui
Quoi qu’il en soit, l’Administration Obama — qui n’est pas à confondre avec la Chambre des représentants — s’est montrée jusque-là soucieuse du respect de la légalité internationale dans le traitement du conflit sahraoui. Certaines des options défendues par Susan Rice, lorsqu’elle occupait le poste d’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, ont même donné des sueurs froides au makhzen. C’était le cas notamment lorsque celle-ci a proposé, en mai 2013, devant  le Conseil de sécurité, un projet de résolution devant inclure dans les prérogatives de la Minurso la surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.
Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU et la communauté internationale plus généralement ont commencé à ouvrir les yeux sur la réalité de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental après notamment les répressions sanglantes qui ont suivi les manifestations, à Laâyoune en novembre 2010, de milliers de militants et de militantes sahraouis favorables à l’indépendance du Sahara occidental. Ces manifestations sont connues sous le nom de «protesta de Gdim Izik». Selon le Front Polisario, 36 Sahraouis avaient été tués et 163 autres emprisonnés.
Pour les raisons que tout le monde connaît, la résolution de Susan Rice n’a pas réussi à passer. Toutefois, elle était un avertissement aux autorités marocaines. Seulement, celles-ci persistent, à ce jour, dans leur politique de violation systématique des droits de l’homme. Mais visiblement Mario Diaz-Balart et le groupe de «camarades» qui le soutienne au niveau de la Chambre des représentants des Etats-Unis d’Amérique ne sont pas dérangés à l’idée de vivre avec des mains pleines de sang de Sahraouis.

Crise France-Maroc : Mezouar à Paris vendredi

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a annoncé hier qu’il se rendrait «cette semaine» à Paris pour rencontrer son homologue Laurent Fabius, afin de surmonter la crise diplomatique entre les deux pays, une visite qui se déroulera vendredi, selon le Quai d’Orsay.
«Je compte effectuer cette semaine un déplacement à Paris pour rencontrer, notamment, mon homologue français Laurent Fabius», a affirmé M. Mezouar, cité par l’agence MAP, repris par l’AFP.
Le Quai d’Orsay a confirmé hier matin, lors d’un point de presse, que «M. Mezouar est attendu à Paris vendredi». Cette visite reflète «la volonté ferme et sincère du Maroc de surmonter définitivement et durablement tous les obstacles qui pourraient entraver la pleine coopération entre les deux pays», a déclaré le chef de la diplomatie marocaine.
La France et le Maroc, deux proches alliés aux relations d’ordinaire bien cadrées, traversent une crise diplomatique inédite depuis près d’un an. La coopération judiciaire a été suspendue par Rabat et celle sur la sécurité est également fortement affectée.
Aux racines de cette crise figurent des dépôts de plainte en France contre de hauts dignitaires marocains, dont le patron des services secrets marocains, des impairs diplomatiques et un rapprochement franco-algérien, autant de motifs de ressentiment qui se sont accumulés à Rabat. R. I.
Zine Cherfaoui

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