Par Narjis Rerhaye,Quid.ma,22/01/2015
Pour la députée PAM « la liberté d’expression n’est pas négociable ».
« Ils ne me feront pas taire. Je ne céderai pas à la terreur.
Il nous faut rester debout ». Ce jeudi 22 janvier matin, la députée PAM
Khadija Rouissi vient de recevoir un nouveau message de menaces sur son
compte twitter. « L’une des personnes qui me menace depuis 72 heures
m’a fait savoir qu’elle savait où j’habitais et que c’était elle qui
allait s’occuper de mon cas », confie cette militante, ardente
défenseure des libertés individuelles que nous avons joint au téléphone.
Il y a trois jours, Khadija Rouissi a la très mauvaise surprise de
découvrir sur son compte twitter des menaces de mort. Pour ceux qui ont
prononcé cette sentence de mort, elle mérite d’être décapitée parce
qu’elle a exprimé sa solidarité avec Zineb Elghazoui, la journaliste
marocaine qui écrit sur les colonnes de Charlie-Hebdo et son époux,
Jawad Benaïssa. « Ces deux personnes ont reçu des menaces de mort.
Jaouad Benaissa a même reçu un coup de fil le menaçant de décapitation.
J’ai dit toute ma solidarité à ces deux personnes en twittant que toute
menace de mort est en elle-même un acte de terrorisme, » explique Mme
Rouissi.
Très vite le twitt de cette activiste mobilisée pour l’abolition de
la peine de mort au Maroc, fait réagir violemment -et au même moment-
une cinquantaine de personnes se proclamant de Daech. « Et caricaturer
le prophète, ce n’est pas du terrorisme ? », demandent-ils à Khadija
Rouissi qui refuse de se laisser entraîner sur ce terrain.
« C’est comme s’ils s’étaient donnés rendez-vous sur twitter. Les
insultes ont plu. J’ai été traitée d’athée, de porc. Les menaces se
sont faites de plus en plus claires, de plus en plus directes pour
signifier que je méritais la mort. Des photos de décapitations ont
suivi. Il y a 48 heures, les attaques dont j’ai fait l’objet ont duré 12
heures.
Ce vendredi 23 janvier, Khadija Rouissi sera entendue par la brigade
nationale de police judiciaire qui a ouvert une enquête. Les jihadistes
qui la menacent de mort disent bien la connaître. L’un d’entre eux
affirme même avoir croisé sa route à plusieurs reprises. Une façon de
terroriser cette femme politique qui est de ceux et celles qui préfèrent
« mourir debout plutôt que de vivre à genoux ». L’émoi suscité par le
drame de Charlie-Hebdo est encore vif. « La liberté d’expression n’est
pas négociable », prévient Khadija Rouissi.
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