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lundi 1 décembre 2014

Les médias étrangers profitent du FMDH pour épingler le Maroc



Article de El Pais Les médias étrangers profitent du FMDH pour épingler le Maroc

Le Forum mondial des droits de l’Homme n’a pas fait couler beaucoup d’encre à l’étranger, où les médias se sont surtout intéressés au boycott de l’événement par plusieurs ONG marocaines.

Si elles n’ont pas perturbé son bon déroulement, les associations marocaines qui ont boycotté le Forum mondial des droits de l’Homme de Marrakech ont, semble-t-il, réussi leur communication. A l’étranger, on ne parle pratiquement pas du déroulement du forum, de ses -nombreux- participants ou de ses débats animés. En revanche, les médias évoquent largement le refus des associations d’y participer, l’occasion pour la presse étrangère d’évoquer des violations des droits humains au Maroc.
Ainsi, le journal américain The Washington Post par exemple, n’a publié qu’un seul article. Titré «  Morocco rights groups boycotting Marrakech meeting »  il revient sur les motivations des associations concernées et les déclarations du ministre de l’Intérieur, en juillet dernier,  qui les accusent de « réaliser des faux rapports et dossiers afin de pousser certains appareils et organismes internationaux à adopter des positions hostiles au Maroc ». Des propos repris par beaucoup de médias étrangers ces derniers jours, comme Al Jazeera par exemple.

La parole aux militants

Les quotidiens espagnols ont eux aussi largement relayé l’information du boycott en donnant la parole aux associations, l’AMDH en tête. Le site elmundo.es par exemple, a consacré quatre articles à la question ces derniers jours. Ce 1er décembre, son journaliste Ignacio Cembrero a même dédié un article à l’analyse du discours de José Luis Rodríguez  Zapatero qui n’a pas critiqué les violations des droits de l’Homme au Maroc. Même tendance remarquée pour El Pais : aucun papier concernant le forum en lui-même mais un sur la protestation (« les protestations assombrissent le forum des droits de l’Homme au Maroc ») et l’autre sur le rôle du CNDH (« Les réformes systématiques sont celles qui mettent fin aux mauvais traitements »).
En France, le pureplayer d’investigation Mediapart a consacré plus de 15 000 signes au désistement des associations (édition pour abonnés). Il y donne la parole à plusieurs militants, le boycott étant utilisé comme prétexte pour évoquer les violations des droits de l’Homme au Maroc. Le début du papier commence ainsi par : «  Le régime marocain accueille le Forum mondial des droits de l’homme alors qu’il réactive ses vieux réflexes sécuritaires et multiplie les procès après une  »parenthèse »" de trois ans, liée au Mouvement 20 Février ». Le journaliste multiplie les exemples, citant les manifestations interdites, le refus des autorités d’inclure les associations dans l’organisation du forum ou encore l’emprisonnements de rappeurs engagés.

Et pourtant…

Pas un mot sur l’événement lui-même. Pourtant, cette deuxième édition du FMDH est loin d’avoir été un échec. Il a d’abord fait le plein, avec plus de 7 000 participants, soit 2 000 de plus que lors de la première édition au Brésil. Et avec des participants provenant d’une d’une centaine de pays, les débats ont été marqué par le la diversité des points de vue exprimés.
Enfin, le gouvernement en a profité pour faire des annonces. Le discours royal lu par Mustapha Ramid, à l’occasion de l’ouverture du forum, a donné le ton. Le ministre de la Justice et des libertés a ainsi annoncé  le dépôt par le Maroc des instruments de ratification du protocole facultatif de la Convention internationale contre la torture et autres traitements inhumains, cruels ou dégradants,  ainsi que la ratification du troisième protocole de la Convention relative aux droits de l’enfant. Le souverain a aussi annoncé la préparation d’une loi sur le travail domestique et la création d’un autre texte portant sur la lutte contre les violences à l’égard des femmes. Et le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Mustapha El Khalfi a annoncé  la création d’un observatoire visant à traiter les cas d’agressions sur les journalistes.


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