Un appel à l'aide d'un jeune détenu français à Salé II : « je défie toutes les personnes qui sont à la base de ma détention de fournir une seule preuve cohérente et fondée. »
Morgane Thomas Marchal, au centre
pénitentiaire politique de salé au Maroc, nous lance cet appel à
l'aide :
Ceci est un appel à l'aide car si ce
n'est pas médiatisé avant le jugement, ils vont me mettre entre 5
et 15 ans d'emprisonnement pour rien, sans preuves fondées.
Quand bien même j'aurai le meilleur
avocat du monde, croyez-moi, il y a beaucoup de gens ici qui ont pris
les mêmes peines, pour rien, sans preuve.Ils étaient innocents donc
rien à se reprocher. Ce qui fait qu'ils n'ont pas pris leur histoire
au sérieux pensant qu'ils allaient s'en sortir vite, sentence : 10
ans !
"Un courage indompté dans le cœur
des mortels, fait ou les grands héros, ou les grands criminels"
J'ai passé 13 jours en garde à vue à
la sûreté nationale antiterrorisme de Casablanca, dans une cellule
de 10 m², humide et froide avec seulement 2 couettes sales qui puent
et un carré de mousse rien de plus. Ah si, des moustiques, des
cafards et des chats et une caméra high-tech au plafond.
Il y a eu des vices de procédure : pas
de traducteur, pas d'avocat
On m'a dit qu’en signant les
procès-verbaux je rentrerai en France. J'étais convaincu de cela
en signant.
Ils sont venus me chercher à Marrakech
en me disant que cela prendrait 2 à 3 jours, donc je n'ai pas pris
beaucoup d'affaires. J'ai été conduit à Casablanca sans menottes,
donc ils ne me considéraient pas comme dangereux ! Moi, en toute
confiance j'y suis allé, en pensant que ça allait finir très vite.
Ces 13 jours d'interrogatoires ont été
horribles.
Ils ont essayé de me faire avouer des
choses qui ne m'ont jamais concerné : idéologie dangereuse,
terrorisme , partir en Syrie, faire le Djihad, faire péter une bombe
etc.
Au bout du sixième jour, c’est mes
nerfs qui ont commencés à péter ! Crise de nerfs, crise de furie…
Pourquoi je suis là ? Qu'est-ce que je fais là ? Ensuite un petit
voyage à l'hôpital, une piqûre pour me calmer, je ne supportais
plus l'isolement, l'enfermement.
Ils me disaient : "t’inquiète
pas, tu vas sortir, tu n'as rien fait".
Au final ils m'ont gardé 13 jours pour
m'envoyer ensuite devant un juge d'instruction qui m’a envoyé en
détention pénitentiaire, sur la base de SA conviction. Mais moi je
ne sais pas pourquoi je suis là. Ils vont me mettre beaucoup de
choses sur le dos, pour rien.
Cher lecteur, cela fait maintenant 21
jours que l'on m'a privé de ma liberté. Pourquoi ? Parce que je
suis ici sur la base de la conviction d'un juge.
On se permet de mettre des gens en
prison sur la base de cette conviction, alors que je suis dans un
pays qui prétend appliquer les droits de l’Homme. Donc le droit à
la liberté.
Il n'y a aucune preuve contre moi. On
m'a fait signer des procès verbaux sans pour autant connaître le
contenu car ils étaient écrits en arabe. Je n'ai pas eu le droit ni
à un traducteur, ni à un avocat.
La question que je pose aujourd'hui :
le fait d'embrasser la religion musulmane est-il considéré comme un
délit ? N'avons-nous pas le droit en tant qu'être humain de choisir
notre religion ?
Aujourd'hui je défie toutes les
personnes qui sont à l'instar de ma détention de fournir une seule
preuve cohérente et fondée.
Et je le répète encore une fois :
peut-on aujourd'hui priver un être humain de son droit fondamental
qui est la liberté ? Droit pour lequel des hommes et des femmes ont
donné leur sang !
Sur la base de la conviction d'un juge
d'instruction, c'est-à-dire que le juge pense que ... c'est sa
conviction personnelle qui détermine où tu vas aller. OÙ ? En
prison ! Pourquoi ? je ne sais pas. Demandez-lui. Un peu trop de
poils au menton, peut-être…
Donc sur ses Grands mots, je vous
informe que j’arrêterai de me nourrir à partir du 3 décembre
2014, jusqu'à ce que ma liberté me soit rendue.
Postez ce message où vous pouvez.
Parlez-en par n'importe quel réseau social, Facebook Twitter médias
etc.
Si vous recevez ce message, faites du
bruit, je suis innocent !!
Maître Gims, lefan, le H, Hamidou
soukouna, si vous lisez mon appel aussi, faites du bruit mes frères.
Cela fait 9 mois que le Maroc a cessé
de respecter les accords de coopération judiciaires avec la France.
Ils ne respectent plus les droits des détenus (pas de traducteur,
pas d'avocat, pas de signalement au consulat, garde à vue prolongée,
menace, signature de pv en arabe...).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire