Parce qu’elle a rappelé ses positions constantes à l’égard de la
question sahraouie, l’Algérie a eu droit à une volée de bois vert de la
part du Maroc. Et c’est son agence de presse officielle qui s’est
chargée de mener les attaques contre notre pays.
C’est dire que ce royaume se sent réellement morveux. Sinon, en quoi le
rappel de positions, maintes fois réitérées, le gêneraient-ils ? Le
respect des droits de l’homme fait partie intégrante de la déclaration
universelle des droits de l’homme. Et si le Maroc respectait le principe
de la libre expression et circulation, il aurait certainement fait
l’économie d’attaques que rien ne justifie.
Pour sa part, Mohamed VI n’a pas tari de critiques virulentes à l’égard
de l’Algérie. C’était à l’occasion d’un discours qu’il a prononcé devant
ses parlementaires à l’occasion de l’ouverture de leur session. Il a
été jusqu’à qualifier sans la citer l’Algérie d’ennemi. Ce qui
s’apparente à une véritable déclaration de guerre. Totalement sur la
défensive, il a battu le rappel de ses troupes pour déverser tout le
venin sur l’Algérie. Il a même sommé ses parlementaires de s’y mettre
sérieusement.
« Nous avons, en effet, constaté quelques défaillances dans la manière
d'aborder notre cause nationale primordiale, nonobstant les initiatives
sérieuses entreprises par certains parlementaires, mais qui demeurent,
malgré tout, insuffisantes. Voilà qui est de nature à encourager nos
adversaires à passer à la vitesse supérieure dans leurs manœuvres pour
porter préjudice à notre pays ». Le mot est lâché. Le successeur de
Hassan II considère l’Algérie comme adversaire de son pays et un ennemi
déclaré qu’il faudra contrecarrer.
Il faut savoir raison garder
Ce discours a été relayé par l’agence de presse marocaine qui s’en est
donné à cœur joie en jetant tout son fiel sur notre pays. Des propos qui
n’ont pas laissé de glace le chef de la diplomatie algérienne. Lequel a
estimé inadmissibles et inacceptables de telles attaques. Cela, en
dépit du fait que l’Algérie s’est imposée de la retenue. Une retenue que
n’a pas su adopter la partie marocaine. D’où l’acharnement médiatique. A
chaque fois que l’Algérie « éternue, le Maroc est atteint de grippe ».
En fait, cette animosité envers l’Algérie et la multiplication de ces
attaques gratuites trouve son origine dans la décision de fermeture des
frontières terrestres décidée par l’Algérie en 1994. Une décision
intervenue après que le royaume chérifien eut décidé d’imposer le visa
aux Algériens à la suite de l’attentat de Marrakech. Le Maroc n’a pas
hésité à pointer du doigt les services de sécurité algériens les
accusant d’être derrière cet attentat, oubliant qu’il a lui-même déroulé
le tapis rouge à un terroriste qui était recherché (El Ayada) en
tentant de l’utiliser contre son voisin de l’est.
Même avec la levée de l’exigence du visa, l’Algérie a maintenu les
frontières terrestres fermées, consciente des enjeux économiques, dès
lors que les dites frontières sont devenues un passage privilégié pour
la contrebande. Tous les produits algériens subventionnés ou pas par
l’Etat transitaient frauduleusement par la frontière ouest, faisant les
beaux jours du royaume. La guerre menée par les services des gardes
frontières, de l’ANP et de la gendarmerie contre les « Hallaba » pour
empêcher la fuite du carburant vers le Maroc n’a pas arrangé les
affaires du Palais, contraint d’augmenter le prix de l’essence à la
pompe. Ce qui a provoqué le courroux de ses sujets et donc l’éventualité
d’une fronde sociale.
Avec cette fermeture des frontières, le Maroc a compris qu’il perdait
beaucoup sur le plan économique, puisque le flux des touristes algériens
s’amenuisait de plus en plus. C’est donc un manque à gagner en devises
pour les caisses du Trésor marocain.
Ce n’est pas tout. Depuis la réalisation du medgaz (souterrain), le
Maroc n’a plus le droit de regard sur le gaz algérien qui transitait par
son territoire moyennant une taxe de 7% exigée par le voisin de
l’ouest, alors que la Tunisie n’en exigeait que 5%. Le Medgaz souterrain
est donc venu mettre un terme à ce chantage. Ce qui n’est pas du goût
du Mekhzen qui perd également dans l’affaire. D’où le déclenchement des
représailles.
Avec en prime l’inondation de notre territoires de centaines de tonnes
de drogue, dont il est l’un des plus importants producteurs du monde en
sachant que les plus grandes terres de culture de cannabis appartiennent
au palais. Le rappel des positions de l’Algérie sur l’autodétermination
du Sahara occidental et l’exigence pour la Minurso de s’élargir pour
veiller au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés ne
sont qu’un prétexte fallacieux qu’a trouvé Mohamed VI pour se venger
des décisions souveraines de l’Algérie qui lui portent un préjudice
économique important. D’où son recours récurrent au FMI pour l’aider à
sortir de sa crise.