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mercredi 3 décembre 2014

Maroc : quand l’impunité encourage la torture

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Farouk Djouadi, El Watan, 1/12/2014
De jeunes militants munis de capuches distribuent, sous une pluie fine, des dossiers de presse. Cela se passe devant les chapitraux abritant le 2eme forum mondial des droits de l’homme FMDH, tenu à Marrakech du 27 au 30 novembre dernier.
        
 « 50 interdictions d’activités en l’espace de trois mois », est l’intitulé du document de l’Association marocaine des droits humains AMDH. Elle a décidé de boycotter de manière « active » ce forum auquel on a invité près de 5000 participants de diverses nationalités, selon les organisateurs.
« Nous somme contre le message officiel qu’on essaye de faire passer en organisant ce forum  et qui veut dire que le Maroc est un pays de libertés et de démocratie. On avance, en guise de preuve, la présence des ONG venues d’une centaine de pays. Ce message nous ne voulons pas le cautionner », déclare Khadidja Riadi, ex-présidente de l’Amdh. Son association a boycotté le forum pour dire : « nous sommes loin d’un Etat de droit, nous sommes loin de la démocratie, Nous sommes un pays de torture, d’injustice, de procès politiques… ».
En 2012, un rapport retraçant des cas de torture au Maroc a été présenté à l’ONU. Mais cela n’a pas changé grand-chose à la situation. « L’impunité encourage la torture », si bien que les atteintes à la dignité des citoyens, les traitements inhumain et dégradant, notamment dans les prisons et les commissariats n’ont pas cessé à ce jour, estime la militante. Le tribunal d’Agadir a reconnu, il y a quelques mois, un cas de torture mais aucune enquête n’a été ouverte pour déterminer les responsabilités. « Le Maroc a ratifié la convention internationale contre la torture mais dans la pratique c’est autre chose. Il y a une différence énorme entre le discours  et la réalité au Maroc », relève Khadija Riadi.
L’ensemble des ONG sahraouies qui revendiquant le droit à l’autodétermination ont boycotté le FMDH. Toutefois des jeunes de Laayoune ont préféré répondre présent. Lekhlifa Douihi, directeur de la publication du journal en ligne Sahara 24, basée à Laayoune, brosse un tableau sombre sur la situation des droits de l’homme dans son pays: « Nous assistons à des violations des droits de l’homme de manière méthodique. Plusieurs militants ont été arrêtés, torturés puis jetés en dehors de la ville. Les responsables de l’assassinat de Said Damber et Lembarki, tués par la police en 2005  et 2010, n’ont pas été jugés à ce jour ». Ces pratiques sont « récurrentes » que ce soit à Laayoune, à Dakhla à Smara ou à Boudjdour.
 

Lekhlifa Douihi, directeur de la publication du journal en ligne Sahara 24
 
La holding royale
Les associations qui militent pour l’indépendance du Sahara sont interdites et le droit de poursuivre en justice les responsables des dépassements, ajoute-t-il, n’est pas garanti par les mécanismes de l’Etat marocain.  C’est pour cela que les populations du Sahara ont demandé l’élargissement des prérogatives de la Minurso à la protection des droits humains, rappelle Lekhlifa Douihi.

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