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Idi Amine Dada en chaise à porteurs,  au sommet de l'OUA de 1975  et  Mohammed VI à la cérémonie d’allégeance de 2013
« Le plus beau pays du monde » ne pouvait espérer plus belle prière. Dans son dernier discours, Mohammed VI qui n'en finit plus de se fourvoyer entre absentéisme coupable aux rendez-vous de la diplomatie internationale, cumul des pouvoirs, affairisme éhonté, répression des libertés,  vient une fois de plus de se couvrir de ridicule, en paraphrasant celui qu’il a appelé son « Aïeul, le Prophète Sidna Mohammed, paix et salut sur Lui »,  priant la « Providence qu’elle accroisse le nombre de nos envieux…..seul celui qui n’a rien n’a pas d’envieux ! »
C’est bien un chef d’Etat qui a prononcé ces paroles indignes, à faire pâlir de honte, la dernière masseuse de Hammam et qui plus est, dans un hémicycle bondé de parlementaires, serrés en rangs d’oignons.  Une démonstration supplémentaire que ni l’un, ni les autres ne méritaient la place qui est la leur. Le premier parce qu’il n’arrête pas de donner une piètre image de sa fonction, les seconds, parce qu’ils applaudissent aux exploits du premier et qu’ils donnent leur blanc seing à la répression qui permet à celui-ci, de perpétuer les pratiques héritées d’un autre temps.
Moment de lucidité ou peur du ridicule, l’agence de presse officielle MAP a supprimé le paragraphe en question, lorsqu’il s’est agi de traduire le discours, avant de se raviser quelques heures plus tard, et le réintégrer, sans aucune explication. L’énormité du propos n’aura donc pas échappé au principal intéressé, qui ose se prévaloir d’une ascendance noble, lorsqu’il s’adresse à ses compatriotes, dont la grande majorité a été sciemment plongée dans la misère, l’ignorance et l’analphabétisme, par le régime. Expurgé de son contenu au goût de ridicule, le discours, à destination de l’étranger,  reprend des allures respectables, pour autant qu’on évite d’en vérifier le contenu à l’aune des marqueurs de l’économie marocaine et des conclusions des différentes agences de notations qui donnent le Maroc au fond de tous les classement, le dernier en date, étant l'index de liberté économique, publié par la Heritage Foundation et où notre pays dégringole à la cent troisième (103) place.
Tous les dictateurs en viennent, à plus ou moins brève échéance, à perdre le sens du ridicule et se croire autorisés à faire ce genre de déclarations indignes ou commettre les actes les plus  ignominieux.

Mouammar Kadhafi avait, un jour, stupéfié ses interviewers, en citant le shampoing aux œufs, parmi les inventions diaboliques, comme seuls en étaient capables les américains. Il s’était réveillé un beau matin, en décrétant que tout locataire d’un bien immobilier en était désormais propriétaire.

Idi Amin Dada, mégalomane frappé d’une stupidité insondable, ne se contentait pas seulement de déclarations loufoques. Il était arrivé au sommet de l'Organisation de l’Unité Africaine  (OUA) de 1975,  sur une chaise à porteurs, hissée sur les épaules de quatre britanniques. Il  avait dit de lui-même :
Moi-même personnellement, je me considère comme la personne la plus puissante du monde ! »
Le Shah d’Iran, de sinistre mémoire, avait organisé à Persépolis, en octobre 1971, les deux mille cinq cents (2.500) ans d’un Empire perse disparu depuis plusieurs siècles et avait jugé bon d’exclure purement et simplement son propre peuple, des festivités qui avaient coûté au trésor public, plus de trois cents millions (300.000.000) de dollars et réuni vingt-cinq mille (25.000) personnes, autour des monarques et des chefs d’état étrangers, accourus du monde entier.
Que pourraient donc bien nous envier d’autres pays ? Entre une éducation détruite au point que l’enseignement privé est devenu un business lucratif pour quelques courtisans, un urbanisme qui, à force de corruption, fait ressembler nos cités à des villes sinistrées, des infrastructures misérables qui frappent d’ostracisme et de misère des régions entières, des hôpitaux et des centres de santé sur lesquels quelques bandits de grands chemins, en blouses blanches ont jeté leur dévolu, pour rançonner jusqu’aux citoyens les plus misérables, une santé publique si approximative que même le chef de l’état et ses proches sont obligés d’aller se faire soigner à l’étranger, une famille royale et des courtisans qui ont fait main basse sur les rares pans de l’économie sur lesquels le roi a omis de mettre la main, des services de sécurité entièrement dévoué à la  défense de la monarchie et ses courtisans. Une situation que seuls des pays ravagés par la guerre pourraient nous envier et d’où une majorité de la population aimerait s’extirper, en s’exilant, en Europe ou en Amérique du nord, afin de sauver sa progéniture du désastre.
Une seule chose pourrait bien faire envie à nos voisins, la beauté naturelle de notre pays. Celle-ci ne doit rien à la monarchie et encore moins à Mohammed VI, qui perpétue la tradition de ses « glorieux ancêtres », d’en piller les plus beaux patrimoines, pour son repos personnel, celui de sa famille et de ses hôtes !