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mercredi 8 octobre 2014

Le juge Anbar : je suis victime du ministre de la justice et le directeur de la DST

Le juge Anbar : je suis victime du ministre de la justice et le directeur de la DST

Le juge Mohamed Anbar, président de chambre à la Cour de Cassation et vice-président du Club des magistrats du Maroc n’y va pas par quatre chemins. 
 
Lors d’une conférence de presse, organisé le 24 septembre 2014 au siège de l’AMDH à Rabat, le juge a accusé directement l’organe sécuritaire DST, d’être derrière la tentative du Ministère de la justice de le démettre de sa fonction, et ensuite son enlèvement devant le siège de la Cour de Cassation le 10 septembre et sa séquestration toute la journée chez la police. Le juge considère aussi que le gouvernement, les ministères de l’intérieur et de la justice, le président de la Cour de Cassation et le président de la Cour d’Appel de Rabat de complicité dans ces agissements.
Pour lui, la raison profonde de la volonté de l’écarter est sa participation le 6 mai dernier, sur invitation du magistrat de liaison à l’ambassade de France à Rabat á un atelier, consacré à la réforme de la justice marocaine et pendant lequel a été débattue la décision de suspension des conventions de coopération judiciaire entre le Maroc et la France prise suite à la plainte déposée en France pour exercice de la torture contre le chef des renseignements marocains.  A l’époque, le juge avait exposé à la presse son point de vue sur les conséquences de cette suspension, entre autres, sur les demandes des détenus français désirant passer en France le restant de leurs peines dans les prisons marocaines.
Le juge estime qu’il est toujours à son poste de président de chambre à la Cour de Cassation dans la mesure où la mesure disciplinaire dont il a fait l’objet comporte plusieurs vices et a été bâtie sur des rapports sécuritaires.
Ainsi, il a expliqué que la décision de la justice française de convoquer comme témoin le directeur de la DST marocaine appuie les revendications du Club des magistrats du Maroc, qui veut en finir avec l’impunité et respecter le principe constitutionnel de la reddition des comptes. Cependant, la décision du Maroc de suspendre la coopération avec la France vise maintenir l’impunité pour les responsables sécuritaires. En agissant de la sorte, le gouvernement Marocain a violé la Constitution, selon lui.
Le juge a déclaré que le roi a refusé à deux reprises de signer le dahir qui le relève de sa fonction, soumis par le ministre de la justice. Par la suite, le ministre a choisi un autre stratagème pour contourner le refus royal. Après avoir rappelé qu’au Maroc le roi est le garant de l’indépendance de la justice, il a déclaré que le garant est Allah.(...)

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