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samedi 12 juillet 2014

La police et la justice du Makhzen encerclent « Demain online » et Ali Lmrabet


Lmrabet Daech

Le militant amazigh Omar Louzi vient de nous envoyer un texte dans lequel il raconte comment il a été approché par la police qui cherche à coincer le journaliste Ali Lmrabet et le site Demain online. Nous le publions tel quel.

Il faut dire que cette poussée de fièvre n’est pas fortuite. Elle survient après la publication par Demain online d’informations mettant à bas une opération à grande échelle menée par le régime contre l’ex-capitaine Mustapha Adib après l’affaire du général Abdelaziz Bennani.
Demain online a pu prouver que la presse marocaine dans sa quasi totalité avait menti quand elle avait assuré que l’ex-officier de l’armée de l’air, qui habite aujourd’hui en France, avait tenté de pénétrer de force dans la chambre du général Bennani à l’hôpital du Val-de-Grâce, et qu’il n’avait insulté personne comme l’avaient affirmé en choeur les suiveurs du Makhzen.
Demain dérange le régime de Mohamed VI, c’est sûr. Mais ce site n’a pas été créé pour plaire, et les problèmes, les campagnes de diffamation, les harcèlements, les menaces, etc…, la prison, et même la mort, ne nous font pas peur.

Début du texte : 
Aujourd’hui, 10 juillet 2014, vers 11h du matin, deux flics en civil, se sont présentés à mon domicile pour me remettre une convocation … Ils m’ont fait savoir que le chef du commissariat du 4ème arrondissement de police de Salé, me convoque pour une affaire urgente.
Une demi-heure après, je me présente au commissariat en question.
Le Commissaire me reçoit et un interrogatoire en bonne et due forme commença qui a duré 2 heures.
J’ai demandé à connaître l’objet de la convocation. Le commissaire me répond qu’il s’agissait d’une plainte de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) concernant un article sur Demain online. et qu’ils voulaient savoir si c’était moi l’auteur de cet article.
Le commissaire était incapable de me dire de quel article il s’agissait.
Il commence à me poser des questions sur mes activités politiques, syndicales et associatives … et enfin il me sort le PV signé il y a quelques mois par Mourad Borja, directeur de l’agence de presse AicPress, dans lequel on lui a posé les mêmes questions. Et voici les questions/ réponses entre moi et le commissaire concernant Demain online :
Le commissaire : Travailles-tu pour Demain online?
Omar Louzi : Non.
Le commissaire : Connais-tu Mourad Borja?
Omar Louzi : Non, je ne l’ai jamais rencontré.
Le commissaire : Connais-tu Ali Lmrabet?
Omar Louzi : Oui, je le connais comme le connaissent tous les Marocains?
Le commissaire :  Est-ce que c’est ton ami?
Omar Louzi :  Non
Le commissaire :  Quelle est ta relation avec lui?
Omar Louzi : La relation d’un citoyen avec un journaliste indépendant.
Le commissaire : c’est quoi journaliste indépendant?
Omar Louzi : Un journaliste libre qui ne travaille pour personne; ce qui l’intéresse c’est d’informer le citoyen.
Le commissaire : » Meziane ! (Traduction : Très bien). Es-tu l’auteur de l’article sur Demain online.
Omar Louzi : Quel article?
Il se rend compte que sa question n’a pas de sens puisque il n’a aucun article à me faire voir et il ajoute : » Tu n’as jamais écris un article sur Demain online? »
Omar Louzi : Non.
Fin de l’interrogatoire. Durant l’interrogatoire, le commissaire a eu toute la peine du monde à faire fonctionner son matériel informatique déglingué.
Il finit par tirer six exemplaires du PV et me les tend. Je les lis et je signe. Il appelle un de ses collaborateurs et lui dit : « Tu vas amener tout de suite un exemplaire au procureur du Roi du Rabat et un autre exemplaire à la DGSN ».
Le commissaire, me demande mon GSM et me demande de rester disponible ces prochains jours, car peut-être il y aura du nouveau dans l’affaire.
Omar Louzi
Fin du texte.
Il faut dire que quand la police veut travailler, elle travaille. Ainsi, elle n’a pas encore retrouvé les trois policiers de Tétouan qui ont agressé et cambriolé le journaliste Ali Lmrabet, en lui soutirant sa carte d’identité et un billet de 200 DH, il y a exactement deux ans en plein centre ville de Tétouan.
En dépit d’une déclaration solennelle du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi sur Al Jazeera annonçant que le ministre de la justice El Mostafa Ramid avait diligenté une enquête pour savoir pourquoi toutes les plaintes d’Ali Lmrabet ne sont jamais traitées par la police et la justice, rien n’a été fait.
Faute d’instructions et de taâlimates, le procureur du roi à Tétouan, et la police, secrète et pas secrète, n’ont toujours pas entendu ni arrêté les trois policiers qui ont été parfaitement identifiés.
Sans parler de la terrasse de la maison où réside le  journaliste à Tétouan qui a été investie par le caïd local avec dix-sept fonctionnaires dont des agents secrets.
Enfin, comme Ali Lmrabet n’a ni compte bancaire en Suisse, ni de châteaux et d’appartements en France ou sur la Costa del Sol, en Espagne, ne boit pas, ne fume pas, ne fréquente ni des bars ni des putes (certaines sont honorables, il faut le dire!), ne « consomme » pas des petits garçons, n’est pas un trafiquant de drogue, ne vend pas des billets de match à la sauvette, n’a été corrompu par personne (et ben oui, et cela en dépit des enquêtes menées par toutes les polices du royaume heureux, civiles et militaires, au Maroc et à l’étranger, avec souvent la complicité de polices locales), et n’a même pas eu droit à une petite référence sur Wikileaks, le Makhzen de Mohamed VI ne sait plus comment s’y prendre avec lui pour le remettre en taule. Le faire taire définitivement.
Alors, on cherche la petite bête. S’en prendre à Omar Louzi, dont nous avions relaté la mésaventure avec les services secrets de « Sidna », ou au photographe Mourad Borja qui n’est lié avec nous ni de près ni de loin, à part pour quelques photos.
Car, même si Demain est interdit au Maroc et que Ali Lmrabet a été interdit par Mohamed VI de l’exercice de sa profession de journaliste pour dix ans au Maroc, une peine unique sur la planète terre, ils ne sont ni Daech, ni L’Etat islamique ni Aboubakr El Baghdadi.
Demain a été attaquée une vingtaine de fois par les hackers du Makhzen. La dernière fois il y a quelques jours, une attaque qui , au passage, a cramé l’ordinateur personnel de Lmrabet.
Mais, ils peuvent attaquer le site autant qu’ils le veulent, cramer autant d’ordinateurs qu’ils le peuvent, l’important est et reste ailleurs.
Demain

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