Par Claude Mangin, 9/7/22014
Communiqué
Jeudi 2 juillet le
journaliste Sahraoui Haissan Mahmoud a été arrêté à l'aube par des agents de la
police marocaine qui l’attendaient devant son domicile. Le 1er
juillet, la TVRASD avait publié une vidéo d'une manifestation pacifique
populaire à El Aaiun occupée dans laquelle le journaliste
apparaissait.
Notre correspondant
sur place a confirmé avoir vu El Haissan couvrir la manifestation organisée rue
Tan-Tan pour célébrer joyeusement la performance sportive de l'équipe algérienne
au Brésil dans la Coupe du Monde de football.
Selon ses proches, le
journaliste sahraoui Haissan a été conduit à la préfecture de la police pour
être interrogé, puis il a été présenté devant le procureur le lendemain, sous
les accusations « entrave à la circulation, attaque des forces de
l'ordre »
Samedi 5 juillet dans
l'après midi les avocats de la défense ont rapporté après leur rencontre avec El
Haissan avoir vu des signes de torture bien visibles sur le corps du détenu. El
Haissan leur a dit d’autre part qu’il avait été intimidé et menacé par le
procureur du roi qui a donné l’ordre de le transférer à la Prison
Noire.
Les militants de
l'intifada et en particulier les journalistes sont régulièrement et de plus en
plus la cible des autorités d’occupation marocaine, qui réagissent par la
répression aux témoignages objectifs et médiatisés de leurs exactions contre la
population civile sahraouie dans les territoires occupés.
Si l’on ne considère
les 4 dernières années, après le démantèlement de Gdaim Izik, des journalistes
sont incarcérés, blessés de manière à entrainer leur incapacité physique,
intimidés par la violence, ou dépouillés de leurs matériels
professionnels.
Le 5 décembre 2010
les autorités d'occupation ont arrêté les journalistes Bachir Khadda et Hassan
Dah du groupe Equipe media qui ont été condamnés après 2 ans de détention
préventive à 30 et 20 ans de prison ferme.
Le 8 décembre 2010, les journalistes
de l’équipe média Hayat Rguibi et Nguia El Haouassi ont été arrêtées à
l'aéroport d'El Aaiun occupée alors qu’elles partaient pour l’Afrique du Sud.
Elles ont été incarcérées et ont passé plus de six mois dans la "prison noire"
de El Aaiun sans jugement.
Le 24 décembre 2010, Khatar Mraizig et Mohamed Ali
Sidzein, deux journalistes de l'équipe media, arrêtés à Casablanca puis
transférés à El Aaiun, ont passé plus de huit mois à la "prison noire" sans
jugement.
Hassana Alya,
journaliste de l'équipe media, arrêté en janvier 2011 par la police marocaine
est lui relâché après trois jours d’interrogatoire en garde-à-vue. Néanmoins,
les autorités marocaines émettent un mandat d'arrêt contre lui lors de son
séjour en Espagne en raison de ses activités journalistiques, le jugent par
contumace avec le groupe de Gdaim Izik et le condamnent à la prison à vie. Il
est depuis en Espagne et ne peut rentrer au Sahara Occidental.
Le 11 février 2014
les journalistes sahraouis Sidi Sbai, Bouamoud Bachir, Jamour Mohamed et Tobali
Hafed de l'instance indépendante du media sont arrêtés au check-point nord de
Sidi Ifni, ville du sud du Maroc. Ils sont condamnés à des peines de 4 à 6 mois
de prison ferme.
Le 29 septembre 2013,
Mlle Afaf Husseini journaliste de l'équipe média est attaquée pour une seconde
fois en 6 mois par la police marocaine qui lui casse le bras. Outre le préjudice
des gros frais nécessaires à l’opération faite à Agadir, elle en garde une
incapacité à travailler de plusieurs mois.
Depuis 4 ans, 13
journalistes sahraouis ont été privés de leurs outils de travail, caméra photo,
vidéo, enregistreurs, véhicule, confisqués ou endomagés sans contrepartie par la
police marocaine. Ce sont des journalistes des équipes EM, TVRASD, Radio
Maizerat, et centre sahraoui de la communication.
30 journalistes des
mêmes équipes ont été frappés et blessés sérieusement heureusement sans
fractures.
L’Equipe Média est
solidaire de la RASD TV qui réclame la libération de son journaliste Haissan
Mahmoud.
Les arrestations
arbitraires, intimidations, agressions des journalistes sahraouis par les
autorités marocaines d’occupations sont des atteintes à la liberté d’expression
et à la liberté de la presse, tout à fait contraire aux valeurs revendiquées par
le régime marocain, et par les lois internationales.
EM, Sahara Occidental
occupé
Le 8 juillet
2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire