Rida Benotmane, net-citoyen et journaliste freelance au Maroc, 6/7/2014.
Mustapha Ramid, ministre marocain de la Justice et des Libertés. |
La CMLT a critiqué les propos de Mustapha Ramid, ministre de la
Justice et des libertés concernant les personnes déclarant, de manière
mensongère avoir été victime de tortures. Pour la commission, ces propos constituent
une menace de vengeance préalable contre les victimes de tortures.
Lors
de la réunion qui a eu lieu mardi 1er juillet au siège de la Ligue
marocaine des droits de l’homme (LMDH) à Rabat, la commission composée de 14
associations de défense des droits humains a publié un communiqué dans lequel elle considère que « le ministre
fait semblant d’oublier que la calomnie dispose de ses critères juridiques
propres qui ne doivent pas être confondues avec les déclarations des victimes et
leurs plaintes. Les propos du ministre contredisent les dispositions de l’article
21 du protocole facultatif se rapportant à la Convention de l’ONU sur la
torture ».
Dans ce communiqué rendu public, la commission précise que l’Etat
marocain tarde délibérément à déposer les textes de ratifications du protocole
en question auprès des organes compétents de l’ONU concernant la visite des centres
de détention cependant qu’une année s’est écoulée depuis que le Maroc a annoncé
la ratification du texte et l’a publié au Bulletin officiel.
La commission a par ailleurs exprimé sa solidarité
avec Amnesty International dont le dernier rapport sur la torture a été critiqué
par le ministre Ramid au sein du parlement marocain. Une critique que la
commission a qualifiée de « réaction officielle négative »
envers Amnesty international.
La commission a également relevé la non-application de la
recommandation relative à la mise en oeuvre d’une stratégie nationale de lutte
contre l’impunité alors que celle-ci est inscrite depuis environ huit ans dans le rapport final de l’Instance Équité et Réconciliation (IER).
La commission confirme la continuité de la pratique de la torture
au Maroc à travers les nombreuses plaintes traitées par les associations de
défense des droits de l’homme et insistent sur la nécessité de mettre en place
un instrument national d’observation des centres de détention et de prévention
contre la torture ayant pour fondement juridique l’article 17 du protocole
facultatif se rapportant à la Convention de l’ONU sur la torture.
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