Au moins 20 personnes ont été blessées dimanche dans
des affrontements entre migrants clandestins dans la région de Nador,
voisine de l'enclave espagnole de Melilla. L'incident
est survenu dans la forêt de Gourougou, qui surplombe l'enclave, connue
pour abriter de nombreux migrants originaires d'Afrique subsaharienne.
Ceux-ci y trouvent refuge, dans des conditions souvent très précaires,
dans l'attente d'un hypothétique franchissement de la frontière
espagnole. Les heurts ont opposé des ressortissants maliens et
camerounais, pour une raison indéterminée.
La vingtaine de blessés a été évacuée vers l'hôpital de Nador, tandis
qu'une enquête a été ouverte par les autorités, a-t-on ajouté.
La pression migratoire a redoublé depuis le début de l'année sur les
enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au nord du Maroc, seules
frontières terrestres entre l'Europe et le continent africain. A
Melilla, ce sont des centaines de migrants qui sont parvenus à franchir
la triple barrière grillagée au cours des derniers mois, dont environ
500 le 28 mai, dans un des assauts les plus massifs depuis 2005.
L'Espagne a sollicité une aide financière de l'Union européenne pour
renforcer ses frontières alors que, selon les autorités de Melilla, le
centre d'accueil de la ville, d'une capacité de 480 places, hébergeait
déjà 2000 personnes avant le dernier afflux de clandestins fin mai.
De son côté, le Maroc a entrepris une opération de régularisation
--valable sur toute l'année 2014-- parmi les quelque 30.000 migrants se
trouvant sur son sol. Rabat a par ailleurs débuté la construction de sa
propre barrière grillagée à proximité de l'enclave. Annoncée en mai par
une ONG locale, cette démarche a été récemment confirmée à l'AFP par une
source officielle marocaine, sous couvert d'anonymat. La même source
n'a fourni aucune indication sur l'état d'avancement du projet. "Les
travaux ont débuté il y a une vingtaine de jours. Cette barrière sera
haute de cinq mètres et surmontée de lames", avait de son côté avancé,
fin mai, le président de l'Association Rif des droits de l'Homme (ARDH),
Chakib Khyari, dont l'ONG est basée à Nador.
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