Perte d’influence et isolement diplomatique
En perte de vitesse sur le dossier du Sahara occidental, le makhzen perd...
Sans doute agacé par les échecs de son appareil diplomatique, le Maroc recourt à l’insulte. Acculé par l’opinion publique de son pays, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, s’est violemment attaqué à l’Algérie à propos notamment du conflit au Sahara occidental.
«L’Algérie utilise tous les moyens financiers et logistiques pour
contrecarrer les efforts du Maroc visant à trouver une résolution» à
cette question, a déclaré M. Mezouar lors d’une audition publique devant
une commission parlementaire, rapporte l’AFP. «La dernière chose a été
(la désignation de) cet envoyé spécial de l’Union africaine (...). Quand
on voit les tentatives du régime algérien pour contrer nos efforts,
nous constatons que les méthodes utilisées sont vraiment minables»,
a-t-il enchaîné.
Pis, perdant visiblement son sang-froid, pourtant de rigueur chez les chefs de la diplomatie, le ministre marocain ajoute : «Notre conflit aujourd’hui n’est pas avec le Polisario mais avec l’Algérie.» Une déclaration qui tranche pourtant avec les résolutions des Nations unies et de tous les accords internationaux qui indiquent que le conflit concerne le Maroc et le Polisario.
Pour comprendre ces attaques marocaines, un bref rappel des faits s’impose. Il y a quelques jours, l’Union africaine a annoncé la désignation de Joachim Chissano, ancien président du Mozambique, comme envoyé spécial au Sahara occidental. Le royaume du Maroc, qui ne fait plus partie de l’organisation panafricaine depuis 1984 à cause de l’entrée de la République arabe sahraouie démocratique, crie au scandale et cherche un coupable vite désigné : l’Algérie. Or, Alger, qui a certainement une réputation à défendre au sein de l’Union africaine, n’est qu’un membre dans une organisation qui compte 53 pays africains.
A cela, il faut ajouter le contexte. Pour sortir de son isolement diplomatique qui ne se limite plus au continent africain, le Maroc tente de jouer dans le périmètre du Sahel. Rabat voulait se déployer dans cette région et se trouver un nouveau rôle de médiateur dans le conflit malien. Pour ce faire, le roi du Maroc, qui préfère d’habitude les virées touristiques aux très contraignantes visites diplomatiques, effectue une tournée régionale qui l’a mené dans six pays africains.
Mohammed VI voulait profiter d’une absence momentanée de l’Algérie, alors occupée par l’élection présidentielle, et invite chez lui les responsables du mouvement Azawad. A peine l’élection présidentielle terminée, Ramtane Lamamra reprend son bâton de pèlerin. Il effectue une grande tournée africaine qui s’est conclue par la reprise en main de l’Algérie du dossier du Sahel. Les plans de Mohammed VI tombent comme château de carte. Il envoie son ministre des Affaires étrangères à Bamako pour tenter d’effacer le passage de Lamamra.
Réaction de bête blessée
En vain. Mezouar revient bredouille et les parties en conflit au Mali se rendent à Alger malgré l’organisation d’une rencontre à Rabat sur la question. Et pour ne rien arranger à ses affaires, le royaume du Maroc, qui patauge dans une crise économique sans précédent, perd un allié de taille : la France. Les relations entre Rabat et Paris ne sont plus au beau fixe depuis la signature, par l’ancien Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, d’un mémorandum mentionnant le «droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». Ce texte, signé lors de la visite du dirigeant français à Alger en décembre 2013, s’ajoute aux confidences d’un ancien diplomate français qui a qualifié le Maroc de «maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre».
La déclaration a été tellement mal perçue que le célèbre écrivain marocain, Tahar Benjelloun, a interpellé publiquement le président français François Hollande : «Pouvez-vous traiter l’Algérie de maîtresse ?», sachant qu’une telle éventualité est inenvisageable. A cela, il faut ajouter les organisations des droits de l’homme qui accablent régulièrement le Maroc pour des faits de torture avérés, notamment au Sahara occidental. C’est donc la réaction d’une bête blessée ?
Pis, perdant visiblement son sang-froid, pourtant de rigueur chez les chefs de la diplomatie, le ministre marocain ajoute : «Notre conflit aujourd’hui n’est pas avec le Polisario mais avec l’Algérie.» Une déclaration qui tranche pourtant avec les résolutions des Nations unies et de tous les accords internationaux qui indiquent que le conflit concerne le Maroc et le Polisario.
Pour comprendre ces attaques marocaines, un bref rappel des faits s’impose. Il y a quelques jours, l’Union africaine a annoncé la désignation de Joachim Chissano, ancien président du Mozambique, comme envoyé spécial au Sahara occidental. Le royaume du Maroc, qui ne fait plus partie de l’organisation panafricaine depuis 1984 à cause de l’entrée de la République arabe sahraouie démocratique, crie au scandale et cherche un coupable vite désigné : l’Algérie. Or, Alger, qui a certainement une réputation à défendre au sein de l’Union africaine, n’est qu’un membre dans une organisation qui compte 53 pays africains.
A cela, il faut ajouter le contexte. Pour sortir de son isolement diplomatique qui ne se limite plus au continent africain, le Maroc tente de jouer dans le périmètre du Sahel. Rabat voulait se déployer dans cette région et se trouver un nouveau rôle de médiateur dans le conflit malien. Pour ce faire, le roi du Maroc, qui préfère d’habitude les virées touristiques aux très contraignantes visites diplomatiques, effectue une tournée régionale qui l’a mené dans six pays africains.
Mohammed VI voulait profiter d’une absence momentanée de l’Algérie, alors occupée par l’élection présidentielle, et invite chez lui les responsables du mouvement Azawad. A peine l’élection présidentielle terminée, Ramtane Lamamra reprend son bâton de pèlerin. Il effectue une grande tournée africaine qui s’est conclue par la reprise en main de l’Algérie du dossier du Sahel. Les plans de Mohammed VI tombent comme château de carte. Il envoie son ministre des Affaires étrangères à Bamako pour tenter d’effacer le passage de Lamamra.
Réaction de bête blessée
En vain. Mezouar revient bredouille et les parties en conflit au Mali se rendent à Alger malgré l’organisation d’une rencontre à Rabat sur la question. Et pour ne rien arranger à ses affaires, le royaume du Maroc, qui patauge dans une crise économique sans précédent, perd un allié de taille : la France. Les relations entre Rabat et Paris ne sont plus au beau fixe depuis la signature, par l’ancien Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, d’un mémorandum mentionnant le «droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». Ce texte, signé lors de la visite du dirigeant français à Alger en décembre 2013, s’ajoute aux confidences d’un ancien diplomate français qui a qualifié le Maroc de «maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre».
La déclaration a été tellement mal perçue que le célèbre écrivain marocain, Tahar Benjelloun, a interpellé publiquement le président français François Hollande : «Pouvez-vous traiter l’Algérie de maîtresse ?», sachant qu’une telle éventualité est inenvisageable. A cela, il faut ajouter les organisations des droits de l’homme qui accablent régulièrement le Maroc pour des faits de torture avérés, notamment au Sahara occidental. C’est donc la réaction d’une bête blessée ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire