Six mois après la plainte du Maroc contre El Pais pour terrorisme, le parquet espagnol n’a pas encore réagi.
Ali Anouzla, directeur de LakomeAlifpost-Alquds Arabie -
9 يونيو، 2014
Le journal espagnol «El
Pais» et le journaliste Ignacio Cembrero, spécialiste du Maghreb, n’ont
toujours pas été convoqués par le Parquet espagnol, pour les auditionner
suite à la plainte pour terrorisme déposée contre eux par le
gouvernement marocain pour la publication d’une vidéo qui menace le
Maroc d’actes de terrorisme.
Le Maroc officiel est dans une
position inconfortable, puisqu’il a procédé le 17 septembre à
l’arrestation et la poursuite d’Ali Anouzla, directeur du journal
numérique arabophone Lakome, parce qu’il a posté un lien vers le site du
journal «El Pais». C’est le journaliste Ignacio Cembrero qui, en
Septembre dernier, avait posté sur son blog hébergé par le site du
journal une vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb islamique qui appelle au
« Jihad » au Maroc. Après 38 jours d’incarcération, Anouzla a été remis
en liberté provisoire mais il est toujours poursuivi pour terrorisme et
risque 20 ans de prison.
Curieusement, les autorités
marocaines, en la personne du Chef du Gouvernement Abdelilah Benkirane,
ont attendu la mi-décembre pour déposer une plainte contre El Pais et
contre le journaliste Cembrero. Depuis, la direction d’El Pais a retiré à
ce dernier la fonction de correspondant pour le Maghreb et l’a affecté à
un supplément du weekend, mais il a fini par quitter le journal voici
environ un mois et demi.
Depuis plus de six mois, le
parquet du tribunal national espagnol chargé des affaires de terrorisme
s’est contenté de traduire la vidéo en mars dernier. Des sources
judiciaires ont expliqué à «Alifpost» qu’en Espagne les lois
antiterroristes sont très élaborées á cause de la lutte contre le
mouvement armé basque l´ETA et aussi depuis les explosions des trains le
11 Mars 2004 à Madrid. Le ministère public, dans le cas du terrorisme,
s’active dans les 24 heures, et la police convoque les personnes
soupçonnées pour enquête.
D´autres sources confirment
que «les médias espagnols ont publié les vidéos du 11 Mars et d’autres
vidéos, et que le ministère de l’Intérieur espagnol a publié les vidéos
de groupes extrémistes en Syrie, dans un souci de mise en garde… Ainsi,
la plainte du Maroc sera probablement classée sans suite et archivée au
tribunal national avant les vacances d’été ».
Si la plainte est classée sans
suite, le Maroc va se trouver dans vrai pétrin. Déjà, l’affaire
Anouzla a été évoquée il y a deux semaines par Mme Navi Pillay,
Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies, lors de ses
entretiens à Rabat avec les responsables Marocains dont le roi Mohammed
VI.
Par ailleurs, le département
d’Etat américain a considéré que ce dossier n’a rien à voir avec le
terrorisme, et une institution américaine indépendante a décerné à Ali
Anouzla et Aboubakr Jamai le prix « Leaders for democracy » en hommage à leur courage.
Le «Washington Post» a
consacré deux éditoriaux à Anouzla, le premier début octobre dernier et
le second le 19 mai dernier, et dont le ton est le plus virulent contre
les autorités Marocaines dans l’histoire de la presse américaine.
http://alifpost.com/%D9%88%D8%A7%D8%AC%D9%87%D8%A9/six-mois-apres-la-plainte-du-maroc-contre-el-pais-pour-terrorisme-le-parquet-espagnol-na-pas-encore-reagiإلى الأعلى
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