Par Aziz Enhaili, Québec , 7/5/2014
Après avoir récemment mis un terme à la gratuité des frais de scolarité des universitaires marocains, le ministre islamiste Daoudi signe un accord conjoint avec le ministre de l'intérieur Hassad mettant un terme au principe cardinal et historique d'inviolabilité de l'enceinte universitaire face à toute intervention des forces de sécurité. Désormais, la police pourra intervenir à tout moment et sans même attendre le feu vert des autorités universitaires.
Pour rappel, le syndicat
étudiant UNEM et celui des professeurs n'avaient JAMAIS accepté que
l'université marocaine se transforme en lieu ''militarisé'' et l'ont
toujours dit.
Jamais, un
gouvernement marocain, issu des ''partis'' du Palais royal ou des
formations de l'opposition historique, n'avait osé ce que vient de faire
les islamistes du PJD!
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Par Le Maroc sans tain, 26-04-2014
Le meurtre d’un étudiant péjédiste et l »éventuel
fracture du champ politique marocain
Meurtre d’ un étudiant islamiste
Des
étudiants islamistes et gauchistes à l’Université de Fès se sont
violemment affrontés ce jeudi24 /4/2014 à Dhar Lmahraz à Fès, le bilan
était tragique : un mort et une dizaine de blessés
Selon
le secrétaire du groupe islamiste « attajdid attolabi » affilié au
Mouvement Unicité et réforme qui n’est que le bras idéologique sous
l’égide de laquelle exerce le PJD au pouvoir,les présumés agresseurs
sont les membres du groupe de la gauche radicale portant le nom de la
Voie Démocratique Basiste « annahj addimoqrati Alkaidi ».
Blessé à coup de couteau , le défunt Arrahim Hasnaoui avait succombé à ses blessures à l’hôpital de Fès
Selon un communiqué des autorités locales.
Le parquet général près la Cour d’appel
de Fès a ordonné l’ouverture d’une enquête, précise la même source,
faisant état de l’arrestation jeudi soir de quatre étudiants soupçonnés
pour leur implication dans cet incident. Les investigations « se
poursuivent pour présenter les responsables de cet incident devant la
justice ».
L’Etat est responsable ?
Dans
une déclaration à F24, le chef de fil de l’organisation estudiantine
islamiste a fait assumer la responsabilité de cette agression mortelle
aux responsables de l’Université et aux autorités locales qui selon lui ,
étaient au courant des préparatifs entretenus par les agresseurs.
Une
telle accusation est révélatrice d’une victimisation accrue qui
augurerait d’une éventuelle fracture dans l’espace politique
marocaine.Autrement il serait le signe d’une pure schizophrénie
marocaine incurable.
Cependant,
pour quiconque connaissant bien le mouvement estudiantine marocain, ces
heurts étaient toujours fréquents dans les universités du pays. Mais
qu’il n’y avait pas d’exclusion mutuelle , les factions de gauche
coexiistaient tant qu’il reconnaisaient l’UNEM. L’UGEM affilié à
l’istiqlal était presque une organisation secrète. Abhorrée beaucoup
plus que les fores de sécurité car elle était considérée comme un
bastion de parasites sans principes ni courage…A Fès , les membres de
l’UGEM étaient non pas seulment bannis mais traqués. Oui , la violence
était un recours contre l’UGEM…
Un double défi lancé par les islamistes
Tout
en dénonçant vigoureusement ce meurtre criminel, il serait toutefois
important de rappeler que ce qui avait déclenché ces tragiques incidents
c’est la décision prise par le groupe islamique d’organiser une table-ronde au tour du thème :les islamistes ,la gauche et la démocratie à laquelle était invité Abdelali
Hamieddine, membre du secrétariat général du PJD, soupçonné d’être
derrière le meurtre d’un étudiant Benissa Ait Al Jid au début des années
90. C’est cette présence au sein de la faculté qui aurait provoqué
l’ire des étudiants d’Annahj Democrati Al Qaidi, groupuscule d’extrême
gauche.
Ait Ljid hante la mémoire de la gauche
Une
provocation , selon les basistes, qui , soutenues par d’autres forces
politiques de gauche continuent de scander les slogans appelant « à la
fin de l’impunité, à la réouverture de ce dossier et à la fin de
l’extrémisme religieux dans les facultés ». Les agresseurs, Hamieeddine
entre autres, courent toujours » .Ils sont même passés pour d’illustres
et respectueux politiciens menant une vie de luxe et aménageant les
plateaux de télévisions et les pages de journaux. Les étudiants de la
gauche continuent de se recueillir sur le lieu où avait été
mortellement agressée Benaissa Aït Ljid.
Bonaissa
Ait Ljid était un militant de la gauche. il était responsable au sein
de la commission transitoire universitaire où étaient représentées
toutes les factions historiques de l’Union Nationale des Etudiants du
Maroc (UNEM).
Son
assassinat a eu lieu le 25 février 1993.Irrités par ses convictions
gauchistes et sa capacité à polémiquer,un groupe d’étudiants, affiliés à
deux factions islamistes alliées, Al Adl Wa Al Ihsan (Justice et
Bienfaisance) et Al Wahda wat-Tawasoul (Unité et Communication),
affiliée à L’islah wa Taouhid, futur Parti de Justice et Développement
(PJD), avaient décidé de le liquider en dehors de l’enceinte
universitaire. Ils ont alors intercepté un taxi où il se trouvait
en compagnie d’un autre étudiant qui est pour le moment le principal
témoin, il s’agit de Haddioui El Khemmar, tous deux appartenant à une
faction gauchiste. Les deux étudiants, était desecendus du taxi et
sauvagement agressés. L’étudiant Aït El Jid rendrait l’âme le 1er mars
1993, à ses blessures et à un sévère traumatisme crânien.
Des peines clémentes ?
Omar
Mouhib, membre de la mouvance Al Adl wal Ihsane, avait écopé de deux
années de prison, un verdict jugé « trop clément » par la famille de la
victime. Pour la famille de la victime, l’impunité n’est plus
acceptable. « Nul n’est au-dessus de la loi », ont crié les manifestants
réclamant que justice soit faite.
Abdelali Hami Eddine avait purgé deux ans dans la prison de Ain kadouss de Fès, avant d’être relâché.
Donc c’est un assassinat qui a malheureusement provoqué avec le retour de l’assassin qui roderait autour du lieu de son crime.
Carcan idéologique et surestimation de soi
Les
forces islamistes éprouvent énormément de difficultés à s’arracher du
carcan idéologique religieux qui soumet les contingences politiques à la
transcendance divine pour de laquelle ils se postulent être les
illustrateurs. Leur prétentions démocratiques sont toujours
pragmatiques : la démocratie n’ est bonne que lorsqu’ils en profitent
On sème les graines de la démocratie sur une terre
érodée et en l’absence de lumière
A
l’université de Fès précisément, la politisation à toujours débouché sur
une sorte de démocratie sauvage dans le sens où les concessions sont
souvent rejetées au nom d’une légitimité démocratique , politique ,
sociale , parfois historique. L’UNEM est une organisation de masse
démocratique progressiste et indépendante. Ce qui gênait les
islamistes.En 1981 avant le célèbre 20 juin, il y eu des heurts pareils. Les islamistes voulaient organiser une activité en dehors du cadre
chéri l’UNEM . Les combats étaient d’une violence extrême. Puis, les
forces islamistes s’étaient dissumilées durant toute une décennie avant
de réapparaître, fortes, organisées et surtout agressives …C’était
l’époque du démantèlement de l’URSS où les anathèmes et les coups
s’abattaient sur la gauche partout dans le monde. C’était en ces moments
qu’il y a eu l’assassinat d’Ait AlJid.
Halte à la violence !!
Le
PJD et ses étudiants ont lancé un double défi aux étudiants basistes de
Fès : faire fi du cadre syndical actuel et remuer le couteau dans une
plaie politique qui est loin d’être cicatrisée. N’avait-on pas un autre
conférencier que Hammiddine ? Hammiddine n’a pas encore lavé ses mains de
l’assassisnat pour laquelle il avait purgé deux petits ans.
Loin
de justifier cette violence gratuite et cette vengeance insensée, il
faut que le islamistes au pouvoir sachent que celui qui sème le vent
récolte la tempête. Il est clair et net qu’ils n’ont pu rien changer
du vécu des masses déshéritées et paupérisées davantage par leurs
mesures antipopulaires …Dire qu’ils ne disposent pas du pouvoir est une
vieille rengaine…Pourquoi ne se retirent-ils pas du gouvernement et
dire la vérité toute la vérité au peuple. Rien de sérieux n’a été
entrepris . Ils ne sont différents ni de l’Istiqla ni du PAM , pourquoi
crient-ils au scandale quand ils perdent les élections ?
La démocratie est une conviction qui s’exclut avec tout absolu ou absolutisme
Il est temps qu’ils soient raisonnables sinon ils déclencheraient une spirale de réaction et d ‘actions incertaines.
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Relire:Université de Fès : Qui veut démanteler l’université du Maroc et les Basistes ?
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Relire:Université de Fès : Qui veut démanteler l’université du Maroc et les Basistes ?
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Violence dans les universités marocaines: Haddad prend position
Aujourdhui.ma | 6-05-2014
Par
L’université
est et doit rester un espace de débat, de savoir et d’apprentissage.
Elle est également un lieu où des courants de pensée non-conformistes
devraient coexister en toute liberté.
Le
recours à la violence parmi les étudiants est inacceptable, voire
condamnable. La violence de l’UNEM contre les étudiants de l’UGEM
(istiqlalienne) était une pratique courante dans les années 70 et 80. La
violence de la gauche contre les Islamistes dans les années 80 est bien
connue. L’abus verbal et physique des Islamistes contre les autres
groupuscules de gauche a été systématique durant les 2 dernières
décennies.
La
Pensée Unique qui règne dans l’université est ou islamiste ou gauchiste
(avec coloration amazighe ou sahraouie). Les libéraux, les centristes,
la droite et les apolitiques constituent une majorité silencieuse qui
subit les diktats de la Pensée Unique (islamisante ou gauchiste) d’une
façon presque orwellienne.
C’est
la démocratisation de la pensée, du débat, du comportement et des choix
de vie qui sont les vrais enjeux de l’université d’aujourd’hui et de
demain. Quel espace universitaire nous voulons pour nos étudiants?
Est-
ce celui d’un stalinisme idéologique (aussi bien islamiste que
gauchiste) qui encourage le conformisme intellectuel, la complaisance
dans le style et les idées-un stalinisme qui prétend détenir la vérité
et qui fait que le recours à la violence soit un comportement acceptable
?
Ou
celui d’un espace de débat, de choix, de challenges et de défis
intellectuels et physiques susceptibles de forger l’expérience et
l’identité d’une jeunesse censée prendre la relève dans quelques années?
Le choix devrait être clair.
Malheureusement
l’instrumentalisation politicienne de la violence estudiantine n’est
pas la bonne démarche pour réaliser ce choix.
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