- Par : Zakaria Choukrallah, Telquel, 20/5/2014
Une vidéo rare rendue
publique par les archives de l’INA revient sur la disparition du
syndicaliste marocain Houcine El Manouzi. On y découvre aussi des images
filmées de Tazmamart.
«Son sort reste inconnu, c’est un disparu», le commentaire de ce reportage
daté du 24 février 1983 résonne encore d’actualité. Les archives de
l’INA ont mis en ligne un document rare sur une des principales énigmes
politiques du Maroc des années de plomb après celle de Mehdi Ben Barka,
la disparition du syndicaliste Houcine El Manouzi le 1er novembre 1972.
Le
reportage comporte une séquence de reconstitution de l’enlèvement à
l’aéroport de Tunis et les témoignages du frère du disparu, Rachid El
Manouzi et de son avocat, Me Alain Martinet.
Le
journaliste part sur les traces de Manouzi, mais aussi des autres
disparus et évoque le bagne de Tazmamart. A l’époque, les autorités
marocaines récusaient l’existence du mouroir. L’enquête de la télévision
française révélait pourtant des images des abords de Tazmamart, un lieu
classé zone militaire et interdit de vol pour les avions.
L’énigme Manouzi
Quarante
deux ans après les faits, le sort de Houcine El Manouzi est toujours
inconnu. L’Instance équité et réconciliation, mise en place par le
nouveau règne pour solder le passif des années de plomb, n’a pas pu
lever complètement le voile sur le dossier.
Son
père, le résistant Haj Ali El Manouzi, a consacré sa vie à chercher la
vérité, mais s’est éteint le 26 février 2014 sans connaître le sort de
son fils.
Tout ce que l’on
sait, c’est qu’après son enlèvement à Tunis, Houcine El Manouzi a été
transporté au Maroc dans le coffre d’une voiture diplomatique. La
famille découvre la présence de Houcine au Maroc après la publication
par les autorités marocaines en 1975 d’un avis de recherche, suite à sa
tentative d’évasion de la prison secrète PF3. C’est de nouveau le black
out jusqu’à ce que la famille reçoit, en 2003, un certificat de décès
non signé. Les circonstances de la mort de Houcine El Manouzi demeurent,
depuis, un mystère.
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