Mohammed Jaabouk,
Yabiladi, 22/5/2014
L’enseignement au Maroc a plusieurs vitesses. A Errachidia,
une école offre aux élèves des salles de classes sans électricité et en
guise de tables des caisses en bois, initialement destinés au transport
des légumes. Focus sur les délaissés du ministère de l'Education.
Des caisses en bois pour le transport des légumes
servent de tables pour des petits écoliers sur lesquels de petites mains
mettent un cahier, un stylo et parfois même un morceau de pain. Il ne
s’agit pas d’une fiction mais, comme le montre une vidéo réapparue après
sa suppression sur Youtube, de la réalité qu’endurent quotidiennement
des élèves de l’école « Ben Salim El Ayyachi », située au douar Zaouïa
Sidi Ben Hamza à Errachidia.
Conditions déplorables pour apprendre Le témoignage d’un habitant de la localité est très critique avec le ministère de l’Education nationale. Il affirme que la bâtisse a été construite sans aucun raccordement avec les réseaux d’eau, d’électricité ou d’assainissement. Et d’ajouter que l’école, cataloguée pourtant comme principale, ne possède pas de mur qui la protège d’éventuelles attaques d’agresseurs.
La suite de la vidéo est réellement poignante. Des petits enfants, garçons et filles, assis sur des chaises en plastique et écrivent sur des caisses en bois en guise de table. En dépit de ces conditions déplorables, l’institutrice les encourage à entonner une chanson de bienvenue aux visiteurs qui enregistrent la vidéo.
Les oubliés des programmes « ITQAN » et « Najah »
Force est de constater que les élèves de l’école « Ben Salim El Ayyachi » n’ont pas été touchés par la grâce du programme « ITQAN ». Une initiative qui s’est étalée sur une période de 57 mois, dotée d’un budget de 14 millions de dh. Elle avait pour objectif « l’amélioration de la formation pour la promotion de la qualité de l’éducation » et financée par l’USAID. Justement, hier, le ministre de l’Education nationale, Rachid Belmokhtar, et l’ambassadeur américain accrédité à Rabat, Dwight Bush, ont présidé la cérémonie de clôture de ce programme.
Le 8 mai, Rachid Belmokhtar et Omar Azziman, conseiller royal, assistaient à Casablanca à un colloque organisé par le très controversé Noureddine Ayouch, président d’honneur de la Fondation Zakoura, sous le thème « E-éducation, l'école de demain ». Une rencontre conclue par la signature d’une convention cadre de partenariat d’une durée de trois années entre le ministère et la Fondation. Les élèves de l’école « Ben Salim El Ayyachi » bénéficieront-ils de la manne financière de ce partenariat pour enfin se débarrasser des caisses en bois ?
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