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vendredi 30 août 2013

DanieGate : Elanser poursuivi en justice pour sa responsabilité dans la répression sanglante du 2 août



Un manifestant violemment réprimé par des éléments des forces de l'ordre lors de la manifestation du 02 août 2013 devant le Parlement marocain


Mandaté par le CMODDH, Maître Abderrahime Jamai intente une procédure spéciale contre le ministre de l’Intérieur, Mhand Elanser pour sa responsabilité présumée dans la répression policière sanglante d’une manifestation pacifique devant le Parlement marocain contre la grâce royale accordée au pédophile Daniel Galvan.

Jeudi après-midi, une réunion s’est tenue au siège du Collectif marocain des organismes de défense des droits de l’homme (CMODDH) à Rabat. Une commission a été constituée et présidée par Maître Abderrahime Jamai. Housein Ihenache, représentant du Forum de la dignité pour les droits de l’homme au sein du collectif a confié à Lakome que "cette commission a pour charge de faire le suivi juridique des violences policières contre une manifestation pacifique qui s’est tenue face au Parlement le vendredi 2 août dernier. A l’ordre du jour de la réunion d’hier, l’action pénale intentée contre le ministre de l’Intérieur suite aux agressions policières dont ont été victimes, des manifestants pacifiques venant exprimer leur indignation face à la grâce royale accordée, au pédophile Daniel Galvan, actuellement arrêté en Espagne".


L’aspect juridique de la démarche

Interrogée par Lakome, la coordinatrice du CMODDH, Mme Khadija Riadi a précisé qu’ "une action pénale a été intentée contre le ministre de l’Intérieur pour dégager les responsabilités et identifier les personnes responsables des crimes commis par des agents des forces de police contre des manifestants pacifiques".

Il s’agit d’une procédure judiciaire spéciale impliquant un ministre du gouvernement. Pour cela, une plainte a été déposée, par Maitre Jamai, avocat mandaté par le collectif auprès de la Cour suprême, quelques jours après l’agression policière du 02 août. De son côté, Mhand Elanser, ministre de l’Intérieur avait ordonné une enquête interne au sein de son département le lendemain des événements mais une source proche du dossier a confié à Lakome qu’"une enquête de ce genre aboutirait au mieux à une sanction administrative qui, dans ce type de ministère, ressemble plus à une promotion pour les responsables des violences".  

Actuellement, la commission chargée du dossier au sein du CMODDH travaille à réunir les éléments nécessaires à la constitution d’un dossier circonstancié qui permettra de défendre l’affaire devant les tribunaux marocains "mais également devant les instances internationales de défense des droits de l’homme" précise Khadija Riadi.

Au Maroc, l’action pénale, en tant qu’action publique est un privilège étatique. En d’autres termes, le ministère public est compétent pour classer n’importe quelle affaire au gré et contre tous. L’affaire des primes Mezouar/Bensouda est là pour nous le rappeler. Devant ce cas figure, Khadija Riadi déclare que "le collectif ne ménagera aucun effort pour dénoncer pareille hypothèse. Une conférence de presse est prévue prochainement pour expliquer la démarche du CMODDH contre les transgressions des forces de l’ordre aux droits constitutionnels des citoyens marocains".


La dimension politique

Au delà des appréciations controversées sur le caractère démocratique de la constitution marocaine de 2011, il n’en demeure pas moins que son article 29 a donné de nouveaux droits aux citoyens marocains parmi lesquels, le droit de manifester pacifiquement. Mieux encore, ce droit a été placé au même niveau que le droit de grève. Est-il alors concevable, dans un pays de démocratie, qu’un droit similaire au droit de grève, sur le plan constitutionnel soit aussi violemment réprimé comme ce fut le cas le vendredi 2 août 2013 ? De plus, cet article 29 est conforté par l’article 22 stipulant qu’ "il ne peut être porté atteinte à l’intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique". Dans cette affaire, la justice marocaine résonnera-t-elle en harmonie avec ces dispositions constitutionnelles pour retenir la responsabilité pénale de personnes publiques, auteurs de crimes présumés ? Espérons-le en tout cas.

http://fr.lakome.com/index.php/maroc/1305-daniegate-repression-contre-les-manifestants-elanser-poursuivi--justice

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