Nous les opposants exilés du régime dictatorial marocain avons
appris avec tristesse et révolte l’agression et l’arrestation des braves
opposants marocains que Le ministre de l’intérieur français, le
« socialiste » Manuel Valls, a fait arrêter le 20/01/2013 près du
château de Betz, l’une des résidences en France du roi dictateur Mohamed
6.
Ces opposants sont les opposants marocains: le vieux militant de
gauche, exilé politique en France depuis les années soixante du
précèdent siècle, Abdellah Baroudi, Hassan U Messaoud, l’ex-capitaine
Mustapha Adib et l’ex-commandant de la gendarmerie et écrivain Mahjoub
Tobji, membres du Collectif pour la dénonciation de la dictature au
Maroc.
Ils ont été appréhendés par la gendarmerie nationale française lors
de leur passage devant le château du roi prédateur du Maroc à Betz alors
qu’ils se dirigeaient à Bruxelles pour participer à une manifestation
pour exiger devant l’ambassade du Maroc à Bruxelles la libération des
prisonniers politiques marocains au Maroc. ces opposants ont été
transférés à la caserne de la gendarmerie de Betz.
La gendarmerie nationale française dépend des ministères de
l’Intérieur et de la défense. L’actuel titulaire du ministère de
l’intérieur, Manuel Valls, est considéré comme proche des sécuritaires
marocains. Le roi Mohamed VI lui a concédé un wissam alaouite en 2011.
1- Nous condamnons, nous les démocrates marocains à l’étranger, cette
arrestation abusive, loin de l’esprit de fraternité et liberté
françaises..
2- Nous considérons que l’arrestation de ces militants marocains par
les autorités françaises est un acte contre les démocrates marocains, et
un crime contre les droits européens et humains. Nous considérons
l’arrestation de nos militants, comme un cadeau fait par les COMPLICES
français au roi dictateur, et son régime bourgeois.
3- Nous annonçons aux Français et Françaises que la période de la
colonisation du Maroc est finie et que les coupables complices de cette
France qui déshonore seront poursuivis par le peuple marocain libre et
démocrate.
4- Nous déclarons que l’autorité française avec ce barbarisme
colonialiste, qui supporte nos ripoux et nos agresseurs-voyous, a choisi
le confort du soutien « généreux » du roi prédateur au coup de main
promoteur du vrai peuple marocain libre et démocrate.
5- Nous tenons la pleine responsabilité morale et juridique, face à
l’autorité française, pour cette arrestation illégale, et nous déclarons
que nous allons défendre nos droits et nos citoyens jusqu’au dernier
souffle.
Le 20 janvier 2013
Ali Lahrouchi (Pays Bas)
Peter Chemrah (Grèce)
Richard Ben Azzouz (USA)
belkezize Tachfine (Italie)
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Quatre opposants et le château « royal » de « l’émirat de Betz »
Les Français n’auraient jamais du guillotiner Louis XVI, en ce matin
frisquet du mois de janvier 1793. Ils en ont conçu d’autant plus de
regrets éternels, pour reprendre l’expression consacrée, qu’ils ont
persévéré, en exécutant, en octobre de la même année, son épouse,
Marie-Antoinette. Deux claquements sinistres, deux têtes qui roulent
dans la sciure de bois, pour une fin de régime sanglante.
Depuis ce double régicide pour le prix d’un, la Gaule semble
inconsolable, traînant une nostalgie sans bornes et son admiration
affichée pour les monarchies et leurs pompes. Alors, pour exorciser ses
vieux démons républicains et apaiser son « Syndrôme de Capet », les
dirigeants français ont trouvé la solution : la collaboration. Que mes
amis français me pardonnent, mais en France on sait collaborer ! Même
avec les pires des monarchies, les plus archaïques, les plus
liberticides et les plus prédatrices.
Le cas marocain, en est la parfaite illustration. L’ancien
protectorat français doit, pour l’essentiel, à la France, le
renforcement de ses structures monarchiques, ses institutions, son
administration et même sa constitution aux textes plagiant largement
ceux de l’Hexagone.
En retour, le Maroc qui manie également à la perfection l’art de
collaborer, n’a plus rien à refuser à son suzerain. Ni politiquement,
ni économiquement, ni géo stratégiquement.
Et lorsqu’il prend des envies de manifester à des opposants marocains
sur son sol, la France s’improvise alors, en bras séculier du régime
marocain, au mépris des règles de sa propre démocratie. Comme ce fameux
dimanche, lorsque, sur le chemin de Bruxelles, Mustapha Adib, Abdellah Baroudi, Hassan U Messaoud et Mahjoub Tobji,
s’étaient arrêtés devant le château de Betz, propriété de Mohamed VI,
ou plutôt du peuple marocain, pour en prendre quelques clichés et se
livrer à quelques facéties.
Arrêtés et conduits manu militari au poste, ils y ont été entendus,
dans le cadre d’une information judiciaire, pour attroupement
susceptible de troubler l’ordre public. Rien que ça !
L’instant n’aura tout de même pas manqué de cocasserie. Les « Quatre de Betz »
ont du attendre entre plusieurs gendarmes, que l’accès au poste où ils
devaient être entendus, soit dégagé de la neige qui l’encombrait.
Ainsi, dans la France de ce vingt et unième siècle, quatre personnes
qui se réunissent paisiblement, peuvent être assimilés à des fauteurs de
trouble public et faire l’objet de poursuites judiciaires.
On savait ce genre de pratiques, monnaies courantes dans les « Monarchies tomatières »,
terrorisées à la seule idée de voir germer les prémices d’une
manifestation. On sait les dictateurs prompts à y emprunter à l’arsenal
juridique, les armes légales, qu’ils retournent contre ceux qui leur
contestent leur légitimité ou leur mal gouvernance.
La France serait-elle devenue, par la grâce de la collaboration, une
extension naturelle du territoire marocain, pour voir, ainsi s’y
appliquer, par procuration, les mesures liberticides décidées à Rabat ?
Les « Quatre trublions » auraient-ils menacé la stabilité de la France ou l’un des fondements de la République ?
Menaçaient-ils de prendre d’assaut le château, afin d’y commettre
l’irréparable ou prendre en otage son locataire, histoire d’exiger de
lui, la restitution des biens spoliés au peuple marocain ?
Avaient-il eu l’intention de commettre quelques déprédations qui
auraient saccagé l’environnement immédiat du château ou oblitéré le
charme de ce village de l’Oise ?
Assurément non ! Armés de leur seule dérision, nos amis ne portaient,
au demeurant, pour toute arme, que de simples appareils photos et des
téléphones cellulaires. Quelques photos, quelques pancartes, quelques
slogans et quelques minutes jugées attentatoires à l’ordre public, par
une armada de gendarmes en embuscade.
Triste constat : la patrie des lumières se fourvoie dans une atteinte
insupportable à deux libertés fondatrices de sa démocratie: celle de
s’exprimer et celle d’aller et venir, pour protéger la tranquillité
d’un dictateur, au prétexte que celui-ci est le premier employeur et le
généreux pourvoyeur d’un sombre village perdu dans l’Oise !
Libérés, les « Quatre itinérants » ont
quitté les lieux et la clownerie s’est poursuivie sur les routes de
France et de Navarre, pare-choc contre pare-choc, les gendarmes
entendant raccompagner leurs hôtes de quatre heures, comme on le ferait
d’invités prestigieux. Un drôle de convoi, aux allures d’infamie, en ce
dimanche où l’indignité et l’abus de pouvoir auront pris le pas sur la
démocratie.
Une seule conclusion à cette lamentable épisode de la collaboration,
version revue et corrigée : changement de régime ou pas, Paris aura une
fois de plus, fait la démonstration de son « savoir faire » en matière
de défense des dictatures.
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