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lundi 21 janvier 2013

ASDHOM - Point hebdomadaire n°7 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc




Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre


Comme nous l’avons annoncé lors du point hebdomadaire n°6, une rencontre a réuni à Paris, jeudi 17 janvier, l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) et l’ASDHOM pour discuter de la campagne de parrainage des prisonniers politiques et des victimes de violations, initiée par l’ASDHOM en novembre dernier et parrainée par l’écrivain Gilles Perrault.
La discussion a porté sur la situation des droits de l’Homme au Maroc en général et sur les victimes de violations de droit en particulier. Nous vous ferons parvenir un rapport sur cette rencontre fructueuse, mais on peut dire d’ores et déjà qu’il a été mis en place un accord de principe sur un plan de travail en commun sur la question de parrainage.
D’autres rencontres sont à programmer avec d’autres structures pour les saisir du dossier du parrainage. Tout en sollicitant la solidarité des organisations de défense des droits de l’Homme, nous continuons à lancer notre appel à toutes celles et à tous ceux qui, à titre individuel, peuvent contribuer à cette campagne de parrainage. Celle-ci a besoin de nous tous pour apporter le soutien nécessaire à celles et ceux qui sont victimes de violations et qui croupissent dans les geôles marocaines.
Concernant les groupes de prisonniers proposés au parrainage, les nouvelles qui nous parviennent du Maroc sont inquiétantes :

Groupe Ouarzazate (nouveau groupe) : L’union locale de la Confédération Démocratique du Travail (CDT) avait appelé, le samedi 12 janvier, à un rassemblement pour protester contre l’exclusion de quelques 300 ouvriers de la ville d’Ouarzazate et réclamer leur intégration ainsi que l’arrêt des poursuites judiciaires lancées contre les militants syndicalistes. La police a dispersé violemment le rassemblement en blessant quelques manifestants, poursuivi les militants jusque dans les locaux du syndicat et procédé à l’arrestation de 5 militants qui seront traduits devant un tribunal le lundi 21 janvier pour « violences, rassemblement non autorisé et outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonction ». Il s’agit de Omar Oubouhou, secrétaire général de l’union locale (UL) et membre du PSU et de l’AMDH, Hassan Akarkab, membre de la CDT, Abdelmajid Boumlik, membre de la CDT, de l’AMDH et secrétaire général du PADS de la région d’Ouarzazate, Imad Abdallah, membre de la CDT et Mohamed Jamili, vice-secrétaire général de la section de l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc (ANDCM). Ce nouveau groupe vient s’ajouter malheureusement à deux autres groupes de prisonniers déjà signalés et sont incarcérés à la prison locale de la ville d’Ouarzazate.
Rappelons que l’un de ces groupe (17 personnes, essentiellement des mineurs syndicalistes) est parrainé par l’ATMF-Paris. Des lettres leur ont été envoyées début janvier et les autorités marocaines ont été interpellées à ce sujet (voir rubrique Témoignages et lettres).
S’agissant du groupe d’Immider (prison d’Ouarzazate toujours), trois d’entre eux viennent d’être parrainés cette semaine par des citoyens et démocrates français.
Ce soutien louable, s’ajoute à celui opéré par les différentes organisations locales (syndicats, associations DDH, partis politiques) constituées en collectif pour lancer une initiative nationale de soutien.

Groupe 20 février : Plusieurs arrestations ont été opérées le dimanche, 13 janvier, lors e rassemblements appelés par le mouvement 20 février à Casablanca, Marrakech, Ouarzazate. Nour Idrissi, Jalal Hdidan, Karim Rasd, Youssef Idrissi et Brahim ont été enlevés à Casablanca. Nous n’avons aucune nouvelle d’eux. Trois enlèvements au même moment à Marrakech et un autre à Ouarzazate. A Rabat et à Agadir, les rassemblements ont été dispersés en usant de la violence et des personnes ont été arrêtées puis relâchées. Un dispositif impressionnant des forces de l’ordre a encerclé l’endroit des rassemblements et le siège de quelques organisations de soutien à Agadir telle ATTAC.

Groupe d’Ifni : Le groupe des prisonniers d’Ifni se trouvant à la prison d’Agadir risque de grossir de jour en jour. En effet, la ville d'Ifni a connu, dimanche 13 janvier au  soir, des affrontements entre manifestants et force de l’ordre devant le commissariat où un sit-in pour demander la libération des détenus a été dispersé dans la violence. On compte plusieurs blessés. Des renforts en forces de l’ordre avaient quitté la caserne de Tiznit pour se déployer à Ifni.
Les manifestants ont repris lundi 14 janvier devant le commissariat pour exiger la libération des détenus: 3 enfants mineurs arrêtés la veille. La ville d’Ifni est restée en ébullition durant toute la journée du lundi.
On a appris par la suite que 2 enfants de 11 ans ont été relâchés après avoir passé la nuit au commissariat et violentés. Le 3ème qui répond au nom d’Ayoub Tili, a14 ans, il est diabétique et les autorités ont empêché sa mère de lui faire parvenir de l'insuline. Les manifestants ont maintenu la pression jusqu’à sa libération intervenue le mardi 15 janvier. La ville reste sous tension et un nouveau groupe de prisonniers se profile..
Groupe UNEM-Fès (nouveau) : De nouveau, des arrestations ont été opérées au sein des militants de l’Union Nationale des Étudiants du Maroc lors de l’intervention violente des forces de l’ordre, le lundi 14 janvier, à l’intérieur de l’université de Fès. Les quatre militants arrêtés ont été conduits à la prison Aïn Kadous où se trouve déjà un groupe de cinq prisonniers proposés au parrainage. Il s’agit de Youness Erroufi, membre du parti la Voie Démocratique, Tarek Jaïbi, Khaled Ben Nacer, Hicham Boughlad, membres du courant de la Voie Démocratique Bassiste. L’ASDHOM travaille sur leurs fiches pour les proposer au parrainage s’ils venaient à être condamnés. Nous n’avons pas encore la date du procès.
Groupe des Sahraouis : A la prison d’Aït Melloul, le prisonnier Mohamed Biza a été mis au cachot le 18 janvier sans qu’il sache ce que lui reproche l’administration pénitentiaire. Il a déjà été transféré sans aucune raison de la prison de Laâyoune après avoir écopé  en appel, le 19 mai 2012, d’un an et demi de prison ferme.
Yahya Mohamed El hafed Aâza, condamné à 15 ans de prison ferme, a été transféré à l’hôpital d’Inzgane pour des douleurs au  niveau de son genou droit.
Cheikh Banga, du groupe de Gdeim Izik, incarcéré sans jugement encore à la prison de salé 1, a été transféré également à l’hôpital Avicenne de Rabat pour une opération chirurgicale sur l’œil droit. Il sera traduit avec son groupe devant un tribunal militaire de Rabat le 1er février 2013.
Restons mobilisés pour répondre à l’appel de solidarité par le parrainage lancé par l’ASDHOM et faisons de cette action un devoir comme l’a si bien dit Gilles Perrault, le parrain de la campagne.
Bien cordialement,
Ayad Ahram
Secrétaire général de l’ASDHOM
      

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