Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Comme nous l’avons annoncé lors du
point hebdomadaire n°6, une rencontre a réuni à Paris, jeudi 17 janvier, l’ACAT
(Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) et l’ASDHOM pour discuter
de la campagne de parrainage des prisonniers politiques et des victimes de
violations, initiée par l’ASDHOM en novembre dernier et parrainée par l’écrivain
Gilles
Perrault.
La discussion a porté sur la
situation des droits de l’Homme au Maroc en général et sur les victimes de
violations de droit en particulier. Nous vous ferons parvenir un rapport sur
cette rencontre fructueuse, mais on peut dire d’ores et déjà qu’il a été mis en
place un accord de principe sur un plan de travail en commun sur la question de
parrainage.
D’autres rencontres sont à
programmer avec d’autres structures pour les saisir du dossier du parrainage.
Tout en sollicitant la solidarité des organisations de défense des droits de
l’Homme, nous continuons à lancer notre appel à toutes celles et à tous ceux
qui, à titre individuel, peuvent contribuer à cette campagne de parrainage.
Celle-ci a besoin de nous tous pour apporter le soutien nécessaire à celles et
ceux qui sont victimes de violations et qui croupissent dans les geôles
marocaines.
Concernant les groupes de
prisonniers proposés au parrainage, les nouvelles qui nous parviennent du Maroc
sont inquiétantes :
Groupe
Ouarzazate (nouveau groupe) : L’union locale de la Confédération Démocratique
du Travail (CDT) avait appelé, le samedi 12 janvier, à un rassemblement pour
protester contre l’exclusion de quelques 300 ouvriers de la ville d’Ouarzazate
et réclamer leur intégration ainsi que l’arrêt des poursuites judiciaires
lancées contre les militants syndicalistes. La police a dispersé violemment le
rassemblement en blessant quelques manifestants, poursuivi les militants jusque
dans les locaux du syndicat et procédé à l’arrestation de 5 militants qui seront
traduits devant un tribunal le lundi 21 janvier pour « violences, rassemblement
non autorisé et outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonction ». Il
s’agit de Omar Oubouhou,
secrétaire général de l’union locale (UL) et membre du PSU et de l’AMDH,
Hassan Akarkab, membre de la CDT,
Abdelmajid Boumlik, membre de la
CDT, de l’AMDH et secrétaire général du PADS de la région d’Ouarzazate, Imad Abdallah, membre de la CDT et Mohamed Jamili, vice-secrétaire général de
la section de l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc (ANDCM). Ce
nouveau groupe vient s’ajouter malheureusement à deux autres groupes de
prisonniers déjà signalés et sont incarcérés à la prison locale de la ville
d’Ouarzazate.
Rappelons que l’un de ces groupe
(17 personnes, essentiellement des mineurs syndicalistes) est parrainé par
l’ATMF-Paris. Des lettres leur ont
été envoyées début janvier et les autorités marocaines ont été interpellées à ce
sujet (voir rubrique Témoignages et lettres).
S’agissant du groupe d’Immider (prison d’Ouarzazate
toujours), trois d’entre eux viennent d’être parrainés cette semaine par des
citoyens et démocrates français.
Ce soutien louable, s’ajoute à
celui opéré par les différentes organisations locales (syndicats, associations
DDH, partis politiques) constituées en collectif pour lancer une initiative
nationale de soutien.
Groupe 20
février : Plusieurs arrestations ont été opérées le
dimanche, 13 janvier, lors e rassemblements appelés par le mouvement 20 février
à Casablanca, Marrakech, Ouarzazate. Nour
Idrissi, Jalal Hdidan, Karim Rasd, Youssef Idrissi et Brahim ont été
enlevés à Casablanca. Nous n’avons aucune nouvelle d’eux. Trois enlèvements au
même moment à Marrakech et un autre à Ouarzazate. A Rabat et à Agadir, les
rassemblements ont été dispersés en usant de la violence et des personnes ont
été arrêtées puis relâchées. Un dispositif impressionnant des forces de l’ordre
a encerclé l’endroit des rassemblements et le siège de quelques organisations de
soutien à Agadir telle ATTAC.
Groupe
d’Ifni :
Le groupe des prisonniers d’Ifni se trouvant à la prison d’Agadir risque de
grossir de jour en jour. En effet, la ville d'Ifni a connu, dimanche 13 janvier au soir,
des affrontements entre manifestants et force de l’ordre devant le commissariat
où un sit-in pour demander la libération des détenus a été dispersé dans la
violence. On compte plusieurs blessés. Des renforts en forces de l’ordre avaient
quitté la caserne de Tiznit pour se déployer à Ifni.
Les
manifestants ont repris lundi 14 janvier devant le commissariat pour exiger la
libération des détenus: 3 enfants mineurs arrêtés la veille. La ville d’Ifni est
restée en ébullition durant toute la journée du lundi.
On a appris par la suite que 2 enfants de 11 ans ont été relâchés après avoir passé la nuit au commissariat et violentés. Le 3ème qui répond au nom d’Ayoub Tili, a14 ans, il est diabétique et les autorités ont empêché sa mère de lui faire parvenir de l'insuline. Les manifestants ont maintenu la pression jusqu’à sa libération intervenue le mardi 15 janvier. La ville reste sous tension et un nouveau groupe de prisonniers se profile..
On a appris par la suite que 2 enfants de 11 ans ont été relâchés après avoir passé la nuit au commissariat et violentés. Le 3ème qui répond au nom d’Ayoub Tili, a14 ans, il est diabétique et les autorités ont empêché sa mère de lui faire parvenir de l'insuline. Les manifestants ont maintenu la pression jusqu’à sa libération intervenue le mardi 15 janvier. La ville reste sous tension et un nouveau groupe de prisonniers se profile..
Groupe des
Sahraouis : A la prison d’Aït Melloul, le prisonnier
Mohamed Biza a été mis au cachot
le 18 janvier sans qu’il sache ce que lui reproche l’administration
pénitentiaire. Il a déjà été transféré sans aucune raison de la prison de
Laâyoune après avoir écopé en appel, le 19 mai 2012, d’un an et demi de prison
ferme.
Yahya Mohamed
El hafed Aâza, condamné à 15 ans de prison ferme, a été
transféré à l’hôpital d’Inzgane pour des douleurs au niveau de son genou
droit.
Cheikh
Banga,
du groupe de Gdeim Izik, incarcéré sans jugement encore à la prison de salé 1, a
été transféré également à l’hôpital Avicenne de Rabat pour une opération
chirurgicale sur l’œil droit. Il sera traduit avec son groupe devant un tribunal
militaire de Rabat le 1er février 2013.
Restons
mobilisés pour répondre à l’appel de solidarité par le parrainage lancé par
l’ASDHOM et faisons de cette action un devoir comme l’a si bien dit Gilles
Perrault, le parrain de la campagne.
Bien
cordialement,
Ayad
Ahram
Secrétaire
général de l’ASDHOM
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