Introduction
Nous
soussignées, organisations de la société civile de l’ensemble du continent
africain, appelons par la présente à une interdiction immédiate et totale de la
culture, de l’importation et de l’exportation d’organismes génétiquement
modifiés (OGM) sur le continent africain.
Nous exhortons les gouvernements d’Afrique à prendre les mesures nécessaires à la protection de la santé de leurs populations, en soutenant le présent appel et en s’engageant à mener à bien, sur le long terme, des études indépendantes et faisant autorité en matière de sécurité alimentaire.
Nous appelons également les gouvernements d’Afrique à bien vouloir prendre note de nos objections supplémentaires concernant les OGM. Celles-ci concernent le brevetage du vivant et la privatisation de l’agriculture, qui a plongé les paysans, les communautés rurales et les peuples autochtones dans la dépendance vis-à-vis du monopole des entreprises semencières privées. Nous sommes par ailleurs extrêmement préoccupés par les impacts négatifs sur la biodiversité et les changements climatiques de l’agriculture industrielle basée sur la technique transgénique.
Nous exhortons les gouvernements d’Afrique à prendre les mesures nécessaires à la protection de la santé de leurs populations, en soutenant le présent appel et en s’engageant à mener à bien, sur le long terme, des études indépendantes et faisant autorité en matière de sécurité alimentaire.
Nous appelons également les gouvernements d’Afrique à bien vouloir prendre note de nos objections supplémentaires concernant les OGM. Celles-ci concernent le brevetage du vivant et la privatisation de l’agriculture, qui a plongé les paysans, les communautés rurales et les peuples autochtones dans la dépendance vis-à-vis du monopole des entreprises semencières privées. Nous sommes par ailleurs extrêmement préoccupés par les impacts négatifs sur la biodiversité et les changements climatiques de l’agriculture industrielle basée sur la technique transgénique.
Nous
ne pouvons ignorer l’épidémie de suicides qui a frappé les paysans indiens,
résultat direct de la dépendance de ces derniers vis-à-vis du coton
génétiquement modifié et des coûts croissants qui en résultent, sans parler de
la dette ingérable qu’ils ont ainsi contractée.
Incertitude scientifique concernant la sécurité alimentaire
Incertitude scientifique concernant la sécurité alimentaire
En
septembre 2012, le Professeur Gilles-Eric Séralini et son équipe de recherche à
l’Université de Caen, en France, ont publié les résultats d’une étude
toxicologique de deux ans, lors de laquelle des rats nourris avec du maïs
transgénique tolérant à l’herbicide de Monsanto, le NK603, et des résidus de
glyphosate, ont développé des tumeurs et présenté des signes de lésions du foie
et des reins. L’étude, révisée par des pairs, publiée dans une revue
scientifique hautement respectée, a été la cible d’attaques violentes et
nourries de la part de l’industrie des biotechnologies.
Cependant,
un consensus scientifique a surgi de la controverse, selon lequel les méthodes
actuelles utilisées par Monsanto et les autres entreprises du secteur pour
tester la sécurité des aliments GM sont dangereusement inappropriées et que des
études de long terme, indépendantes et publiques, sur la sécurité alimentaire de
ces produits, doivent être menées à bien de manière urgente. Nous notons
également avec une préoccupation certaine l’absence de protocole
internationalement reconnu en ce qui concerne les tests d’OGM à long terme.
Le principe de précaution
Le principe de précaution
Notre
appel à une interdiction s’appuie sur le principe de précaution, qui stipule que
face à une menace de préjudices sérieux ou irréversibles, l’absence de
certitudes scientifiques totales ne peut justifier l’ajournement des mesures
pour éviter ces préjudices. Ce principe est la pierre angulaire du Protocole de
Carthagène sur la Biosécurité des Nations Unies, le seul accord à portée
internationale sur les OGM. Même l’accord sur l’application des mesures
sanitaires et phytosanitaires (accord SPS) de l’Organisation mondiale du
commerce (OMC) soutient un tel moratoire dans ces circonstances d’incertitude
scientifique.[1] <#_ftn1>
Le maïs est un aliment de base en Afrique
Le maïs est un aliment de base en Afrique
Nous
insistons sur le fait que le continent africain est particulièrement vulnérable
aux risques liés à la sécurité alimentaire, si l’on tient compte du fait que le
maïs constitue l’un de nos aliments de base importants. Des millions
d’Africaines et d’Africains consomment du maïs quotidiennement, sous forme semi
transformée. Bien que l’Afrique du Sud soit le seul pays du continent à cultiver
du maïs transgénique à l’échelle commerciale, des milliers de tonnes de maïs
transgénique sont exportées vers divers pays africains depuis l’Afrique du Sud,
tandis que les rayons des supermarchés du continent tout entier regorgent de
produits à base d’OGM. De plus, des tonnes d’aliments transgéniques provenant
des Etats-Unis et d’autres pays producteurs d’OGM sont distribuées aux Africains
sous forme d’aide alimentaire.
Interdisons les OGM en Afrique
Interdisons les OGM en Afrique
Reconnaissant
que des millions d’Africaines et d’Africains ont consommé et consomment du maïs
transgénique et d’autres produits GM à leur insu ou sans leur consentement ;
Et considérant le nouveau consensus concernant la nécessité de mener de manière urgente des études indépendantes, sur le long terme, portant sur la sécurité alimentaire de ces produits ;
Nous encourageons fortement les gouvernements d’Afrique du Sud (en sa qualité de producteur unique d’aliments GM sur le continent), ainsi que tous les autres gouvernements africains important des OGM ou des produits GM, à répondre de manière urgente à notre appel en faveur d’une interdiction.
Nous encourageons les décideurs politiques à suivre les recommandations de l’IAASTD (Evaluation internationale des sciences et technologies agricoles pour le développement, de l’anglais International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development). L’IAASTD recommande que les décideurs politiques abandonnent l’agriculture industrielle et les OGM, et se tournent vers les systèmes de production alimentaire appropriés aux millions de paysans et petits producteurs de par le monde, qui sont à l’origine de la plupart des aliments produits pour la population mondiale.
Et considérant le nouveau consensus concernant la nécessité de mener de manière urgente des études indépendantes, sur le long terme, portant sur la sécurité alimentaire de ces produits ;
Nous encourageons fortement les gouvernements d’Afrique du Sud (en sa qualité de producteur unique d’aliments GM sur le continent), ainsi que tous les autres gouvernements africains important des OGM ou des produits GM, à répondre de manière urgente à notre appel en faveur d’une interdiction.
Nous encourageons les décideurs politiques à suivre les recommandations de l’IAASTD (Evaluation internationale des sciences et technologies agricoles pour le développement, de l’anglais International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development). L’IAASTD recommande que les décideurs politiques abandonnent l’agriculture industrielle et les OGM, et se tournent vers les systèmes de production alimentaire appropriés aux millions de paysans et petits producteurs de par le monde, qui sont à l’origine de la plupart des aliments produits pour la population mondiale.
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1]
« Art 5.7—Dans les cas où les preuves scientifiques seront insuffisantes, un
Membre pourra provisoirement adopter des mesures sanitaires ou phytosanitaires
sur la base des renseignements pertinents disponibles, y compris ceux émanant
des organisations internationales compétentes ainsi que ceux qui découlent des
mesures sanitaires ou phytosanitaires appliquées par d’autres Membres. Dans de
telles circonstances, les Membres s’efforceront d’obtenir les renseignements
additionnels nécessaires pour procéder à une évaluation plus objective du risque
et examineront en conséquence la mesure sanitaire ou phytosanitaire, dans un
délai raisonnable. »
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