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dimanche 28 octobre 2012

Ifrane, sanatorium ou complexe touristique ? Ben Smim, eau de la nature ou eau en bouteille ? Le profit, toujours le profit !!!

 

    A Ifrane, Al Aïd Kebir a un goût particulier
Par Ali Fkir, après son retour d'Ifrane qui l' avait accueilli à bras ouverts le jour de la "fête" (????) du mouton. Merci Ifrane!28/10/2012
 
Au coeur du Moyen Atlas, à Ben Smim, entre Ifrane et Azrou, non loin de Meknès, un monument historique, un ancien sanatorium qui avait sauvé jadis la vie de milliers de personnes, est délaissé consciemment par l'Etat depuis 1974/75. Ne peut-il être ressuscité aujourd'hui, surtout que les officiels reconnaissent eux-mêmes les ravages que provoque aujourd'hui la tuberculose dans les milieux pauvres? Ne peut-il être repris par le ministre de la jeunesse et des sports pour le mettre à la disposition des associations...? ne peut-il, ne peut-il....?
 L'Etat a commis un crime en abandonnant au délabrement cet extraordinaire monument. 
Il y a quelques années, le militant de la région, Aziz Akkaoui, avait écrit, Ali Fkir avait écrit, et si je ne me trompe pas, le ministre actuel de la santé avait écrit....ils avaient crié au scandale, ils avaient lancé un SOS...  
Les habitants de Ben Smim, qui viennent de perdre une partie de la source qui les alimente en eau ( eau mise bouteille par les "brasseries du Maroc": Aïn Ifrane), pourraient retrouver le goût  de la vie dans le cas où les bâtisses  de cet ex sanatorium  reprendraient de l'activité.
   Le jour d'Al Aïd Kebir, profitant de la mêlée des bipèdes et des  quadrupèdes, et étant en  "touriste" à Ifrane depuis la veille du carnage, nous sommes partis, ma compagne/camarade et moi, faire le tour de la région: d'Ifrane à Azrou, puis retour par la route secondaire qui passe par l'ex sanatorium et par la source de Ben Smim. J'ai pris furtivement des photos, car les gardiens n'avaient cessé de téléphoner à ceux qui les ont placés là. 
Vers 13h, nous étions de retour à Ifrane. Le centre était paisible, aucune trace de combat de l'Aïd. Les gens prenaient paisiblement leur café. Des couples, âgés et moins âgés (pour ne pas jeunes et moins jeunes!) étaient là. Ils avaient fui comme nous, les bains de sang, les scènes de ménages, la queue devant les pharmacies...Des jeunes voilées, avec leurs amis européens, avaient trouvé refuge à Ifrane. Ifrane était par excellence une ville de tolérance ce jour d'Al Aïd.
Loin des saintes-nitouches et des tartufes des grandes villes, nous avons profité de la quiétude, de la beauté, de la pureté de l'air de la région, de la tolérance des imazighens du coin. La morale de tout cela: si le Maroc etait géré autrement, tout le peuple en profiterait. Les travailleurs, les producteurs et autres créateurs (artistes, poètes, romancier...) en premier lieu. Le Maroc serait alors lieu d'épanouissement et non d'étouffement, lieu de créativité, et non de stérilité, lieu de liberté et non de servilité, lieu de mérite et non de médiocrité. UN MAROC où chacun se sent avec fierté amazigh, arabe et africain.

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 BEN SMIM: autres données
Par Ali Fkir, 28/10/2012
A 10 km d'Azrou on "détruit" le bonheur des êtres humains, des oiseaux, des animaux, la splendeur de la nature...au profit des sans-coeur, au profit de ceux qui n'ont d'autres buts dans la vie que la maximisation de profit.
La gaieté, le sourire de la vallée BEN SMIM, jadis verdoyante, font place aujourd'hui à la mélancolie, à l'amertume... au regret.
L'eau jaillissante des entrailles de la terre, l'eau naturelle, l'eau pure qui, jadis, faisait le bonheur de la vallée de BENSMIM, est mise en bouteille aujourd'hui pour être vendue et rapporter des milliards de dh à des potentats.
Les paysans de la région, les défenseurs de la nature, des droits humains....ont protesté, manifesté ces dernières années contre l'octroi (par l'Etat marocain) de cette richesse naturelle à des capitalistes sans scrupule aucun. (Ali Fkir, le 9 avril 2011)

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C’est au coeur du Moyen Atlas, à dix (10) kilomètres d’Azrou, que fut décidée en 1945, la construction du sanatorium d’altitude de Ben-Smim. D’une capacité hospitalière de quatre cents lits (400). Le bâtiment est d’une longueur de cent quatre vingt cinq mètres (185 m). Les travaux de construction commencèrent en 1946. Pièce maîtresse de l’arsenal antituberculeux de l’époque, son site offrait des conditions climatiques exceptionnelles aux malades. C’est un vaste cirque bien exposé au midi, à l’altitude de 1650 mètres. Les bâtiments sont construits sur la pente à la cote 1520 mètres, dans une petite forêt de chênes verts dominant une vaste prairie. C’est en 1954, que les premiers malades furent reçus à l’hôpital. L’inauguration officielle eut lieu le 18 avril 1955. ( M’hamed Alaoui Yazidi)
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Je n'ai pas pu trouver le nom de l'auteur de ce précieux écrit: 
Cet hôpital a été créé par l’administration coloniale de la santé et a été le fer de lance dans le dispositif qui devait éradiquer la tuberculose qui faisait ravage parmi la population. Une fois cet objectif  (plus ou moins) atteint, l’administration du Maroc indépendant a décidé en 1974 sa fermeture définitive. S’ensuit une longue et silencieuse agonie d’un site qu’on devrait plutôt classer patrimoine national.
Cet hôpital de 35 hectares et à capacité d'accueil de 400 lits, a entamé sa déperdition depuis 1974, date de sa fermeture définitive par décision ministérielle. 
Les citoyens, en particulier ceux de la région, se posent des questions sur son avenir surtout après l'ouverture, depuis quelque temps, de l'usine d' embouteille de l'eau de la source de Ben Smim. Ils attendent à ce qu'il soit retapé, vu sa capacité d'accueil et sa prédisposition, et à en faire un grand hôtel pour la promotion du tourisme de montagne. Une éventualité qui ne manquera pas de profiter à toute la région et de contribuer à la résorption du chômage des jeunes. Amen. (Bouteina Bennani)
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