A Ifrane, Al Aïd Kebir a un goût particulier
Par Ali
Fkir, après son retour d'Ifrane qui l' avait accueilli à bras ouverts le jour de
la "fête" (????) du mouton. Merci Ifrane!28/10/2012
Au
coeur du Moyen Atlas, à Ben Smim, entre Ifrane et Azrou, non loin de Meknès, un
monument historique, un ancien sanatorium qui avait sauvé jadis la vie de
milliers de personnes, est délaissé consciemment par l'Etat depuis 1974/75. Ne
peut-il être ressuscité aujourd'hui, surtout que les officiels reconnaissent
eux-mêmes les ravages que provoque aujourd'hui la tuberculose dans les milieux
pauvres? Ne peut-il être repris par le ministre de la jeunesse et des sports
pour le mettre à la disposition des associations...? ne peut-il, ne
peut-il....?
L'Etat
a commis un crime en abandonnant au délabrement cet extraordinaire monument.
Il
y a quelques années, le militant de la région, Aziz Akkaoui, avait écrit, Ali
Fkir avait écrit, et si je ne me trompe pas, le ministre actuel de la santé
avait écrit....ils avaient crié au scandale, ils avaient lancé un SOS...
Les
habitants de Ben Smim, qui viennent de perdre une partie de la source qui les
alimente en eau ( eau mise bouteille par les "brasseries du Maroc": Aïn Ifrane),
pourraient retrouver le goût de la vie dans le cas où les bâtisses de cet ex
sanatorium reprendraient de l'activité.
Le jour d'Al Aïd Kebir, profitant de la mêlée des bipèdes et des quadrupèdes,
et étant en "touriste" à Ifrane depuis la veille du carnage, nous sommes
partis, ma compagne/camarade et moi, faire le tour de la région: d'Ifrane à
Azrou, puis retour par la route secondaire qui passe par l'ex sanatorium et par
la source de Ben Smim. J'ai pris furtivement des photos, car les gardiens
n'avaient cessé de téléphoner à ceux qui les ont placés là.
Vers 13h, nous
étions de retour à Ifrane. Le centre était paisible, aucune trace de combat de
l'Aïd. Les gens prenaient paisiblement leur café. Des couples, âgés et moins
âgés (pour ne pas jeunes et moins jeunes!) étaient là. Ils avaient fui comme
nous, les bains de sang, les scènes de ménages, la queue devant les
pharmacies...Des jeunes voilées, avec leurs amis européens, avaient trouvé
refuge à Ifrane. Ifrane était par excellence une ville de tolérance ce jour d'Al
Aïd.
Loin
des saintes-nitouches et des tartufes des grandes villes, nous avons profité de
la quiétude, de la beauté, de la pureté de l'air de la région, de la tolérance
des imazighens du coin. La morale de tout cela: si le Maroc etait géré autrement,
tout le peuple en profiterait. Les travailleurs, les producteurs et autres
créateurs (artistes, poètes, romancier...) en premier lieu. Le Maroc serait alors
lieu d'épanouissement et non d'étouffement, lieu de créativité, et non de
stérilité, lieu de liberté et non de servilité, lieu de mérite et non de
médiocrité. UN MAROC où chacun se sent avec fierté amazigh, arabe et
africain.
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BEN SMIM: autres données
Par Ali Fkir, 28/10/2012
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