29 Octobre 1965 - 29 Octobre 2012
« Ce qui importe c’est la définition des pouvoirs et des responsabilités devant le peuple,
et la mise en place d’institutions authentiquement populaires » Mehdi Ben Barka
L’Institut Mehdi Ben Barka - Mémoire Vivante
et le SNES – FSU
appellent à un rassemblement à sa mémoire
47 années de silence, ça suffit …
La recherche de la vérité doit progresser
« Ce qui importe c’est la définition des pouvoirs et des responsabilités devant le peuple,
et la mise en place d’institutions authentiquement populaires » Mehdi Ben Barka
L’Institut Mehdi Ben Barka - Mémoire Vivante
et le SNES – FSU
appellent à un rassemblement à sa mémoire
47 années de silence, ça suffit …
La recherche de la vérité doit progresser
en France et au Maroc.
Les raisons et les complicités d’états doivent cesser d’entraver l’action de la justice.
Le lundi 29 Octobre 2012 à 18H00
Boulevard Saint-Germain face à la Brasserie LIPP
Métro : Saint-Germain-des-Prés
Les raisons et les complicités d’états doivent cesser d’entraver l’action de la justice.
Le lundi 29 Octobre 2012 à 18H00
Boulevard Saint-Germain face à la Brasserie LIPP
Métro : Saint-Germain-des-Prés
Avec le soutien de : (premiers signataires)
Association des Marocains en France (AMF), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Association des
Parents et Amis des Disparus au Maroc (APADAM), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
(ASDHOM), Association des Marocains de Belgique pour les Droits de l'Homme (AMBDH), Forum Marocain Vérité et
Justice – France ( FVJ-France), Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED), Parti
Socialiste Unifié en France (PSU), Association Française Amitié Solidarité Peuples Afrique (AFASPA), La Voie
Démocratique en France, Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS Fédération Europe), L'association Sortir
du Colonialisme, La Fondation Frantz Fanon, Le Parti de Gauche, Parti Communiste Français (PCF) , Europe Écologie -
Les Verts (EE-LV), Union Socialiste des Forces Populaires en France (USFP France), La Ligue des Droits de l’Homme
(LDH), Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Fondation Jean Jaurès (FJJ)
---------------------------------------------------------------------------------------------------- Video de Saad Ben Barka : intervention de la famille Ben Barka :
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Maroc - France : l’inachevée affaire Ben Barka
Par Aziz Enhaili,Rédacteur en chef adjoint, membre de Tolerance.ca®, 8/10/2009
En 1965, disparaissait Mehdi
Ben Barka devant la brasserie parisienne LippLe 8 octobre 2009. Ce leader charismatique
de la gauche marocaine et figure emblématique de la Tricontinentale
était la bête noire du roi Hassan II et des États-Unis. Depuis, son
fantôme hante le régime marocain tenu responsable de son sort, et
embarrasse la France.
Au lendemain de l’indépendance du Maroc (1956), une lutte à finir pour
le pouvoir s’est engagée entre la monarchie et les nationalistes du
Parti d’Istiqlal (PI). Grâce à l’appui de la France et des États-Unis,
le roi en est sorti victorieux. Le PI quant à lui a vu son aile gauche
quitter le navire. Prélude à son rapprochement graduel avec le régime
despotique d’Hassan II. La gauche s’est pour sa part regroupée autour de
Mehdi Ben Barka (né en 1920). En s’inscrivant dans une ligne
d’opposition authentique à un pouvoir royal dont il voulait réduire les
prérogatives, ce jeune leader charismatique est devenu la bête noire
d’Hassan II et des «masques de fer» de son régime. L’échec des
différentes tentatives visant à le récupérer n’ont fait qu’ajouter au
dépit de la Couronne et à la colère de ses serviteurs zélés.
Suite à différentes tentatives d’intimidation et même d’assassinat,
Mehdi Ben Barka ne pouvait rester au Maroc. C’est le début du périple
ulyssien du «commis voyageur» de la révolution mondiale. Il était la
cheville ouvrière de la Tricontinentale, une conférence internationale
qui devait réunir (à La Havane en janvier 1966) des représentants des
mouvements de libération nationale d’Afrique, d’Asie et d’Amérique
latine, sans oublier les gouvernements adversaires ou éloignés de
l’orbite occidental. Si Moscou et Pékin (deux centres concurrents du
communisme international d’alors) voyaient avec bienveillance
l’émergence de ce nouveau bloc antioccidental, ils suivaient de près les
pas de ce génie de l’organisation et de la diplomatie publique.
Washington (tout comme Paris et Jérusalem) étaient quant à elles
inquiètes des retombées d’une telle organisation sur un monde plongé en
pleine Guerre froide. Ils voyaient là un risque pour leurs intérêts
stratégiques respectifs. D’où la convergence des intérêts de ces
différentes puissances avec celui de Rabat. Il fallait donc agir et
vite, avant qu’il ne soit trop tard…
Et depuis, le fantôme ne cesse de hanter les couloirs du Palais royal…
Mais il fallait avant tout l’éloigner de l’Égypte nassérienne où il s’était réfugié avec sa famille, et l’attirer à Paris. Ce sera chose faite le 29 octobre 1965, quand deux représentants de la police française l’ont intercepté devant la brasserie Lipp au boulevard Saint-Germain. Il disparaîtra pour toujours aux mains de ses kidnappeurs français et de leurs commanditaires marocains. Avec la contribution des services secrets américains et israéliens. Le contre-espionnage français n’était pas loin.
Si d’aventure de part et d’autre du bassin méditerranéen certains
pouvaient penser que le passage du temps devait suffire à jeter dans
l’oubli le souvenir du leader de la gauche marocaine, ils sont restés
pour leurs frais. Quarante-quatre ans après les faits, son fantôme rode
toujours sur les deux rives de la Méditerranée et hante encore son pays,
tout en embarrassant Paris. Durant toutes ces années, ni la famille du
kidnappé ni son comité international de soutien n’ont abandonné leur
quête de vérité pour que la justice française (saisie depuis 1975 de
l’affaire pour «assassinat») fasse enfin la lumière sur ce qui est
réellement arrivé à Ben Barka ce fameux 29 octobre.
Avec l’accession de Mohamed VI au trône (1999) («Maroc. Les dix années de transition politique sous Mohamed VI»),
la famille Ben Barka espérait pouvoir enfin voir le bout du tunnel. La
bienveillance de ce roi et son innocence de ce crime d’État ne pouvaient
qu’alimenter ce désir. D’ailleurs, ce roi avait lui-même (au début de
son règne) consenti à autoriser les magistrats français chargés de
l’affaire à se rendre au Maroc pour auditionner quatre serviteurs de
l’État, soupçonnés d’être reliés à l’«affaire Ben Barka». Il s’agit du
général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale (corps d’élite
de l’armée marocaine), du général Abdelhak Kadiri, ancien patron de la
Direction générale des études et de la documentation (DGED,
renseignements militaires), d’Abdlehak Achaâchi, agent du Cab 1 (la
maison-mère des services secrets marocains) et de Miloud Tounsi (alias
Larbi Chtouki), l'un des membres présumés du commando marocain auteur de
l'enlèvement de Ben Barka. Mais coup de théâtre en 2003 : les autorités
marocaines changent d’idée et refusent l’audition de ces quatre commis
de l’État. Suscitant la colère de la famille du disparu et
l’«incompréhension» du mouvement marocain des droits humains.
… et la France entre embarras et «raison d’État»
Le départ du pouvoir de Jacques Chirac (grand ami de la Couronne
marocaine) et l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Élysée devaient lever,
pensait-on dans certains milieux, un obstacle psychologique
supplémentaire à l’omerta d’État entourant cette affaire claire-obscure.
Mais c’était un pari risqué dans la mesure où on ignorait là la
«raison» d’État qui souvent prime sur la quête du droit dans ce pays, et
ailleurs sans doute.
Au premier jour de la visite d’État (le 22 octobre 2007) de Sarkozy au
Maroc (la première à titre de président de la République), le juge
parisien Patrick Ramaël a signé quatre mandats d’arrêt contre les quatre
commis de l’État marocain présumés liés à l’«affaire Ben Barka». Pour
gagner les grâces de Rabat, le gouvernement français a aussitôt bloqué
ces mandats. Presque deux ans plus tard, la nouvelle ministre de la
Justice française a (le 2 octobre 2009) demandé auprès d’Interpol la
«suspension» de la diffusion de ces mêmes quatre mandats d'arrêt,
vingt-quatre heures seulement après avoir donné son feu vert! Suscitant
la colère de la famille Ben Barka et la consternation de nombreux
militants des droits humains au Maroc comme en France. Ce coup de
théâtre spectaculaire exprime-t-il la volonté de l’Élysée de ne pas
déplaire à un Mohammed VI qui s’apprête (en ce mois d’octobre) à faire
sa première visite d’État en France depuis que Sarkozy est élu président
de la République? Ou s’explique-t-il plutôt par la volonté de certains
secteurs au sein de l’État et des milieux de l’industrie d’armement en
France de forcer la main de Rabat pour qu’elle se ravise et achète les
onéreux avions Rafale du groupe Dassault, alors qu’ils se sont révélés
moins efficaces pour la défense nationale du Maroc et n’ont cessé de
cumuler les défauts techniques et les revers commerciaux?
** Plus de quatre décennies se sont écoulées depuis l’éclatement de cette «affaire Ben Barka». Depuis, le roi Hassan II et Charles de Gaulle (président de la France au moment des faits) ont rejoint leur demeure éternelle. Sans oublier la disparition également de deux des principaux acteurs (côté marocain) de cette «affaire» (les généraux Mohammed Oufkir et Ahmed Dlimi). Il est maintenant plus que temps que les deux pays lèvent enfin le voile sur ce qui s’était réellement passé ce fameux 29 octobre. Il faudrait également qu’on montre enfin à la famille de l’illustre disparu où se trouve le lieu de sa «sépulture». Cela permettra enfin au fantôme du disparu de cesser de roder sans cesse dans les couloirs du Palais royal et de ceux de l’Élysée et d’aller vers la lumière. Cela permettra d’un autre côté à sa famille de se recueillir sur ce lieu, de faire son deuil et d’aller de l’avant. Permettant au passage à la monarchie de se débarrasser enfin d’une affaire pesante et à Paris d’éviter encore une fois d’être embarrassée. |
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