Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé mardi pour un an le mandat de sa Mission au Sahara occidental (MINURSO), dans une résolution qui demande au Maroc d'améliorer la situation des droits de l'homme dans ce territoire qu'il contrôle.
La résolution, adoptée à l'unanimité, souligne qu'il est important d'améliorer la situation des droits de l'homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf (Algérie). Elle met en avant la nécessité de mettre en place des mesures indépendantes et crédibles pour surveiller le respect de ces droits.
Le texte demande à toutes les parties de coopérer pleinement aux opérations de la MINURSO, notamment en ce qui concerne sa liberté d'interaction avec tous ses interlocuteurs et de prendre les mesures voulues pour garantir (sa) sécurité ainsi qu'une totale liberté de circulation. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devra informer le Conseil au moins une fois par an des difficultés rencontrées par la Mission.
Ban Ki-moon |
Cette résolution fait suite à un rapport de l'ONU critique envers le Maroc, accusé d'interférer avec le travail de la MINURSO.
L'ambassadeur marocain Mohammed Loulichki a fait valoir que la résolution soulignait les efforts faits par le Maroc depuis 2006 et s'est félicité qu'elle n'élargisse pas le mandat de la MINURSO. Il a assuré aux journalistes que la MINURSO est libre de ses mouvements, a réaffirmé la souveraineté marocaine sur le territoire et a estimé qu'un référendum conduirait à des tensions.
L'ambassadeur sud-africain Baso Sangqu a déploré que le Conseil n'ait pas doté la MINURSO d'un mécanisme permanent de surveillance des droits de l'homme. Il s'agit, a-t-il dit, d'une anomalie qui donne l'impression que l'ONU ne défend pas avec le même zèle et le même engagement les droits du peuple sahraoui et ceux des pays du Printemps arabe.
Dans un communiqué, le représentant du Front Polisario Ahmed Boukhari a lui aussi déploré que l'ONU n'ait pas chargé la MINURSO de faire respecter les droits de l'homme et a réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination via un référendum. Il a une nouvelle fois accusé la France d'avoir intrigué pour soutenir le Maroc, une accusation rejetée par Paris.
Rabat propose une large autonomie du Sahara occidental avec un gouvernement et un parlement locaux, sous sa souveraineté.
Dans un rapport au Conseil, M. Ban Ki-moon avait déploré que l'évolution des contraintes au fil des années empêche de plus en plus la MINURSO de s'acquitter de son mandat de manière crédible.
Le rapport soulignait que la confidentialité des communications entre le quartier général de la MINURSO et New York avait été compromise au moins une fois. Ce QG est un ancien hôtel de Laayoune, dans une zone sous contrôle marocain.
M. Ban regrettait aussi des contraintes imposées par le Maroc à la Mission, notamment la présence dissuasive de la police marocaine à l'extérieur du complexe abritant la MINURSO.
Selon des diplomates, ce rapport est un des plus critiques des dernières années.
Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc. A la suite d'une guérilla menée par le Front Polisario un cessez-le-feu est intervenu en 1991, que la MINURSO est chargée de surveiller.
Depuis, les deux camps se rencontrent régulièrement sous l'égide de l'ONU mais ces pourparlers n'ont fait aucun progrès sur le fond.
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