Quelle analyse à chaud ?
Tout d’abord, aujourd’hui même, la mission d’observation de l’Assemblée Parlementaire de l’Europe, vient de déclarer que seuls 13,4 de Marocains sont sur les listes, alors qu’une « partie considérable des quelques 20 millions de Marocains ayant atteint l’âge légal d’électeur ne figurerait pas sur les listes »…
Partant de ce constat volcanique, c’est un échec cuisant pour le Makhzen qui se refuse à admettre qu’il mène le pays à la catastrophe. Échec d’un Makhzen qui ne cesse de se précipiter (élection sur élection en un temps record) pour gagner du temps, croyant qu’à la longue, les eaux déferlantes reprendraient leurs cours normal. Échec enfin d’un Makhzen qui n’admet pas l’existence d’un contre pouvoir. Le seul soi-disant contre pouvoir, c’est le Makhzen qui l’a fabriqué et forgé dans le PJD, ‘Hizb al-3adala wa at-tanmia’ (Justice et Développement)… Un parti qui, comme les autres, forme le socle du Parti Unique composé d’une koutla : union englobant la monarchie et les partis politiques courtisans, bien embrigadés à la cause des caciques qui, jusque là, s’enrichissent et monopolisent les centres de décision.
Par ailleurs, les élections, quel que soit leur déroulement et leur résultat, sont des élections illégitimes vis-à-vis des revendications légitimes de la rue. Rue occupée depuis le 20 février, dans un contexte révolutionnaire (Tunisie, Égypte, Syrie, Yémen), par des citoyens qui n’ont plus aucune confiance dans la politique et dans les changements cosmétiques proposés par le roi et sa bande à travers une Constitution octroyée de « Mon-Bon-Plaisir ».
Et même si l’on veut perdre notre temps en revenant sur le vote du 25 novembre, nous ne pouvons ignorer que le score des élections remportées par le parti islamiste PJD, est une illusion ridicule. Car celles et ceux qui ont voté pour le PJD (qui ne sont pas nécessairement tous acquis à l’idéologie islamiste), ont été sensibles à son discours qui, à maintes reprises et à plusieurs endroits, singe les revendications du Mouvement du 20 février. Après avoir ignoré et combattu le Mouvement du 20 février, le PJD, reconnaît, pour les besoins de sa tactique électorale, le bien-fondé, la pertinence et la force des revendications de la rue. En adoptant les slogans du Mouvement du 20 février, le PJD a utilisé une rhétorique qui rapporte, en induisant en erreur un certain nombre de citoyens qui aspirent de toute leur force au changement.
Il faut rappeler, à ce titre, que l’idéologie islamiste est en pleine chute libre. Sa « crédibilité » s’il y en avait une, est chiffonnée : les Frères Musulmans se désolidarisent avec les jeunes de la Place Attahrir et prennent le parti des militaires ; le Hizb Allah du Sud Liban soutient honteusement le criminel Bachar Assad ; les soi-disant révolutionnaires libyens qui ne pensent qu’au nika7 avec quatre femmes (bandes de fornicateurs avérés) viennent apporter la preuve des ténèbres à combattre ! Dans cette ambiance qui fait désordre, l’on comprend bien que le PJD adoucit son discours fasciste et s’accroche au modèle de la Turquie.
Mais tout ça, n’est que bavardage. Demain et les jours qui vont suivre, le Makhzen ne sera pas indécrottable. Il sera amené à dégager par la puissante et constante contestation du Mouvement du 20 février !
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