Par Larbi Fennich Maâninou, 25/11/2011
Aujourd’hui...les Marocains sont appelés à élire une assemblée parlementaire dont la composition est déjà prête...Alors que la rue bruit des revendications légitimes à la démocratie et à la séparation des pouvoirs; alors que les mouvements de protestation ne s'essoufflent pas, le pouvoir et certaines composantes de la société très compromises dans la gestion d'un système archaïque semblent emprunter le chemin de l'aveugle en pleine nuit ...
Je ne comprends pas que l'intelligence admette de se soumettre à un régime fermé et seul décideur. Je ne peux croire que le citoyen honnête accepte une soumission à la limite de l'asservissement. Je veux, comme d'autres, que le pays se relève et relève les défis de notre ère. Rien ne sera facile ni pour le pouvoir actuel ni pour les démocrates mais la base de l'entente pour préserver le Maroc de la déroute est le dessaisissement du Makhzen de toutes ses prérogatives antidémocratiques et féodales...Le travail qui nous attend tous est immense...Le temps perdu ne sera pas rattrapé. Jamais.
Si je refuse de participer à une mascarade alors que j'aime que le citoyen soit le centre de la construction, de la décision et de la proposition c'est que la chute de cette pièce rapiécée est connue. Jouer avec les sentiments des gens est une faute à tous les niveaux. Celles et ceux qui ferment les yeux et font semblant de ne rien voir assument une responsabilité terrible. Demain risque de surprendre tout le monde...Nos aspirations communes seront balayées par un vent de force 7 que nos digues dressées à la va-vite ne sauront arrêter...
Le mensonge de l'Etat est visible et risible. Pis, il est destructeur. La magie n'existe pas. La réalité que tout être conscient et responsable cerne sera notre lendemain. Je respecte un nombre impressionnant de militantes et de militants de ma gauche naturelle mais je ne peux les suivre dans cette aventure à l'issue certaine. Je ne peux accepter que le pays recule. Car il reculera. J'appelle mes amiEs démocrates à ne pas participer à la mise à mort d'une société en quête de quiétude et de réflexion. Le Maroc a besoin de se faire ausculter. Sa maladie inquiète et requiert un diagnostic et une expertise. Le laisser aller à la déchéance c'est tuer l'espoir. Je ne traite personne de lamentable mais j'ai à dire et à penser sur la gestion de nos préoccupations pacifiques. Je ne peux voter alors que mon bulletin est nul et non bienvenu...Les urnes sont déjà pleines et mon bulletin est dedans sans mon assentiment. Le Palais a déjà décidé de la composition de la Chambre d'enregistrement...Certains diront que le jeu vaut la chandelle parce au pire le citoyen prendra conscience de la nécessité de sa participation à la vie du pays...Un apprentissage à la démocratie...Mais si le citoyen, comme en 2007, refuse de participer à cette tragi-comédie , il faudra dès le 26 novembre que celles et ceux qui aiment la démocratie présentent leurs plus plates excuses à ce peuple dessaisi de ses pouvoirs...Peut-être que ce sera trop tard. Je garde encore un espoir...J'en ai besoin parce que je crains les lendemains douloureux..
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