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mardi 21 juin 2011

Maroc: La nouvelle Constitution consacre l'annexion du Sahara Occidental

Par Noureddine Khelassi, La Tribune, 20/6/2011


La réforme constitutionnelle marocaine au service du fait accompli territorial - 

Le projet de réforme de la Constitution marocaine de 1996, présenté par le roi Mohamed VI vendredi soir, n'aborde certes pas la question des frontières du royaume, notamment les territoires du Sahara Occidental, annexés en 1975. Mais, de manière subreptice, indirecte mais claire, le texte soumis à référendum, le 1er juillet prochain, propose à la légitimation populaire le fait accompli territorial que constitue l'annexion du Sahara Occidental. 
C'est une étape supérieure dans la consécration du fait accompli territorial, qui doit s'accomplir par le biais de la régionalisation avancée et le truchement de la promotion constitutionnelle de l'arabe dialectal parlé par les populations sahraouies. Dans son discours de présentation du projet de réforme, le roi Mohamed VI affirme, de façon claire, qu'il votera lui-même «oui» pour ce texte du fait d'être «convaincu que, de par son essence démocratique, il donnera une forte impulsion à la recherche d'une solution définitive pour la juste cause de la marocanité de notre Sahara». Cette «solution définitive» est basée sur «l'initiative d'autonomie» sous souveraineté marocaine, opposée par le Maroc à la solution découlant d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, sous l'égide des Nations Unies.

Le roi reconnait lui-même, implicitement certes mais sans équivoque, que l'adoption du projet de révision constitutionnelle dans les termes énoncés, «confortera, de surcroît, la position d'avant-garde qu'occupe le Maroc dans son environnement régional». Il faut admirer ici l'art de la litote diplomatique qui permet de dire beaucoup sur le leadership régional sans jamais l'évoquer une seule fois. Dans l'esprit du roi, la «régionalisation avancée» et la «décentralisation élargie», au service d'un «Maroc uni des régions», constituent une assise administrative et juridique solide pour l'autonomie du Sahara Occidental dans le cadre de la pleine souveraineté du Maroc. D'où, «la consécration constitutionnelle du Maroc uni des régions». Dans une relation de cause à effet, l'article 42 du projet de révision de la Constitution présente le roi comme «le garant de l'indépendance du royaume et de son intégrité territoriale dans ses frontières authentiques». Justement, les «frontières authentiques».

Dans le lexique du souverainisme marocain, l'adjectif «authentique» est un synonyme de géographie politique qui veut dire «historique» car il renvoie à la possession des territoires sahraouis annexés. La consécration du fait accompli annexionniste serait également réalisée grâce à la promotion constitutionnelle de «toutes les expressions linguistiques et culturelles marocaines, en premier lieu, le Hassani comme culture authentique de nos chères provinces sahariennes». Entreprise culturelle découlant du caractère «saharo-africain» de «l'identité nationale unie». Boucle bouclée, CQFD ! L'inscription dans le marbre constitutionnel de la promotion du Hassani se fera en même temps que la consécration de Tamazight comme langue nationale et officielle du Royaume, au côté de la langue arabe.

La démarche ne manque pas d'intelligence dans la mesure où il s'agit de promouvoir une langue que ne parlent pas seulement les Sahraouis mais plusieurs populations dans une vaste zone incluant le Sud du Maroc, la Mauritanie, le désert du Sud-ouest algérien, le nord du Sénégal et l'extrême Nord du Mali. Territoires qui recoupent parfaitement le «Grand Maroc», le fameux «Maroc historique» si cher à l'Istiqlal, le parti souverainiste marocain, le plus en pointe sur la question de la revendication de la marocanité du Sahara.

Pour la précision, le Hassani, appelé localement klam Hassân ou encore klam el-Bidhân, le parler des Blancs, est un dialecte arabe fortement influencé par le Zénaga, langue berbère de Mauritanie, ainsi que par le Wolof et le Soninké, langues d'Afrique de l'Ouest, parlées notamment au Sénégal.
http://www.afriquejet.com/afrique-du-nord/maroc/maroc:-la-nouvelle-constitution-consacre-l%27annexion-du-sahara-occidental-2011062015631.html
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Sahara Occidental : « Terreur au Maroc, 
opinion publique confisquée »
Par La Rédaction de Donnetonavis,  20/6/2011 

Le Gouvernement sahraoui a de nouveau condamné la déclaration du souverain marocain qui avait soutenu que la question du Sahara occidental constituait une menace à l’intégrité territoriale soulignant « qu’il s’agit d’une confiscation de l’opinion publique marocaine », indique dimanche un communiqué du ministère sahraoui de l’Information.
Le gouvernement sahraoui « condamne avec vigueur la tentative de confisquer l’opinion publique marocaine à travers la terreur et l’intimidation à l’instar de tous les régimes tyrans et oppresseurs, une tentative visant à présenter la question du Sahara occidental comme un « épouvantail » pour les Marocains et une menace à l’intégrité territoriale », précise le communiqué diffusé par l’Agence de presse sahraouie (SPS).

Le discours du roi du Maroc se veut « une menace on ne peut plus claire » à tout citoyen marocain qui ne voudrait pas voter pour le projet de Constitution et qui serait alors sous le coup de la charge de « trahison nationale et atteinte à l’intégrité territoriale » du Royaume, souligne le communiqué.

« Le Gouvernement sahraoui dénonce cette instrumentalisation tendancieuse qui perdure depuis 1975 date à laquelle le gouvernement marocain a mené une guerre injuste contre le peuple sahraoui dans une tentative de faire taire toutes les voix appelant à davantage de liberté et de démocratie au Maroc », ajoute la même source.

Le Gouvernement sahraoui a rappelé que la « Constitution du Royaume du Maroc est une affaire interne qui ne concerne pas le peuple sahraoui » contrairement aux insinuations du Souverain marocain.

Ce document, précise le communiqué, « ne constitue nullement une référence ou un cadre de règlement d’une cause internationale dont les contours et le cadre juridique sont clairement définis, car déposée auprès des Nations unies au niveau de sa 4ème commission chargée de la décolonisation et dont le règlement réside dans le respect du principe d’autodétermination ».

Pour le gouvernement sahraoui, « le discours est plus que décevant et reflète l’intransigeance du Maroc et sa tentative d’insérer « une approche » colonialiste unilatérale à travers la fuite en avant et le maintien de sa politique d’expansion ».

Le discours ne dénote d’aucune volonté de coopérer en vue d’aboutir de concert avec les efforts de l’ONU à une décolonisation du Sahara occidental, souligne encore le communiqué.

Le gouvernement sahraoui a rappelé, à cet effet, les tentatives d’intimidation et d’oppression pratiquées dans les territoires occupés et le pillage des richesses naturelles de ce pays sans compter le mur militaire marocain qui sépare les familles sahraouies estimant « qu’une telle position ne reflète ni de près ni de loin une réelle volonté de mettre un terme aux graves violations des droits de l’homme commises par le gouvernement marocain contre les sahraouis sans défense », conclut le communiqué.
http://www.donnetonavis.fr/actu/news/sahara-occidental-terreur-au-maroc-opinion-publique-confisquee.html

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