Par Ali Fkir, 16/6/2011
extraits :
Au Maroc d'aujourd'hui, la population que le système dominant a criminellement entassée dans les bidonvilles, dans des conditions inhumaines, n'est pas le "lumpen-prolétariat prêt à égorger les paisibles citoyens, à violer les paisibles citoyennes...", ni le "lumpen-prolétariat" prêt à s'engager à la solde du régime pour mater les révoltes populaires.
Ce sont des travailleurs et travailleuses qui contribuent à la production de la richesse "nationale", et surtout ce sont des producteurs exploités quotidiennement et sans vergogne par les capitalistes. Des dizaines de milliers d'ouvrières dans les secteurs "précaires" tels le textile, les conserveries, le bâtiment, les femmes de "ménage"...ont comme gîte des baraques insalubres dans des bidonvilles sans eau, sans électricité, sans écoles, sans dispensaires, respirant les nauséabondes odeurs des détritus jamais ramassés par les "services" publics....Avec un salaire de moins de 2 000dh (moins de 200 euros) par mois, ces prolétaires ne peuvent se permettre mieux qu'un taudis comme logement.
Ces "cités" de prolétaires constituent aujourd'hui de véritables bastions de la résistance.
Ils , elles se réunissent au siège d'ANNAHJ ADDIMOCRATI , le marxiste, sous les regards de Karl Marx, Engels, Lénine, Che , Saïda, Zeroual, Tahani.. assistent en masses aux marches populaires organisées par le mouvement du 20 février à Casablanca, Mohammedia, Tanger, Salé...En attendant l'entrée en action du prolétariat des grandes unités modernes, unités stratégiques (les mines, l'énergie...), les démuni-es des quartiers populaires en général et ceux des bidonvilles en particulier constituent aujourd'hui le réservoir de la résistance populaire, la force du mouvement du 20 février.
L'épopée de la lutte des bidonvillois-es de Casablanca et de Mohammedia (avant même le 20 février 2011) n'est plus à démontrer. Les sections locales de l'AMDH et d'autres militants de gauche ont joué un grand trôle dans cette mobilisation.
La mobilisation, l'unité, la solidarité, la lutte, ont imposé la libération des 5 représentants des habitants de Brahma El Hafra (dont le crime était de demander de l'aide lorsque les baraques étaient submergées par les eaux - ndlr) qui allaient être condamnés à plus de 10 ans de prison, et la résolution relative/provisoire du problème de logement de ces victimes des politiques sociales de l'Etat. (...)
Voir la vidéo: paroles, musique, "air", amertume...,venant des profondeurs de la société marocaine en général et des bidonvilles de Mohammedia en particulier, de ces opprimés qui n'ont rien à perdre face à ceux qui ont tout pris et peur de tout perdre ...
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