Par AFP, 2/3/2011
RABAT - L'ancien numéro deux de l'armée de l'air marocaine Kaddour Terhzaz, condamné en 2008 à 12 ans de prison pour "atteinte à la sécurité extérieure de l'Etat", a été gracié mercredi par le roi Mohammed VI, ont annoncé sa famille et une source gouvernementale.
L'ex-colonel, qui a également la nationalité française, avait été condamné pour avoir divulgué des informations confidentielles relatives à la guerre entre le Maroc et le Front Polisario à la fin des années 70. "Il vient d'être libéré, il s'agit d'une grâce royale", a déclaré à l'AFP sa fille Sonia.
L'information a été confirmée de source proche du gouvernement. "Il a été gracié par le roi suite à la demande de sa famille", a indiqué un responsable gouvernemental sous couvert d'anonymat.
Kaddour Terhzaz, âgé de 73 ans, a pu quitter mercredi après-midi la prison de Salé, près de Rabat, a précisé sa fille.
M. Terhzaz avait été condamné le 28 novembre 2008 à Rabat par le tribunal militaire permanent des Forces armées royales marocaines à 12 ans de réclusion pour "atteinte à la sûreté externe de l'Etat en divulguant un des secrets de la défense nationale" à une partie "non qualifiée".
Plus de 150 députés européens, de différents pays et de tous les groupes politiques, avaient adressé en novembre une lettre au roi Mohammed VI pour l'appeler à "gracier Kaddour Terhzaz".
Il lui était reproché d'avoir transmis en 2005 à un capitaine de l'armée de l'air, Ali Najab, une copie d'un courrier écrit à l'intention du roi, où il mentionnait l'absence de systèmes antimissiles à bord des avions utilisés par le Maroc dans le conflit avec les forces du Front Polisario, en lutte pour l'indépendance du Sahara occidental.
Ce conflit avait éclaté en 1975 après l'annexion par le Maroc de l'ancienne colonie espagnole.
En juin 2010, la famille du colonel Terhzaz avait "sollicité" la grâce du roi Mohammed VI", soulignant qu'il avait "toujours soutenu de manière inconditionnelle le Maroc et le roi".
Cette libération "lui a rendu justice et a mis fin aux conséquences du procès militaire exceptionnel qui a entaché l'image de la justice", a commenté mercredi Me Abderrahim Jamaï, l'un des avocats de Kaddour Terhzaz.
Des organisations de défense des droits de l'Homme, dont Human Rights Watch, avaient également pris la défense de l'ex-officier et demandé sa libération en estimant que son procès n'avait pas été équitable.
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