Par Le Post , 28/2/2011
post non vérifié par la rédaction
Le conflit du Sahara Occidental est une question de décolonisation non-conclue à cause de l'attitude obstructionniste du Maroc, avec la permissivité de la Communauté Internationale (ONU et UE), le soutien explicite de la France et le refus de l'Espagne à assumer sa responsabilité en tant qu'ancienne puissance coloniale.
Par conséquent, ce conflit doit culminer avec l'organisation d'un référendum avec toutes les garanties démocratiques et de transparence.
Le droit à l'autodétermination du peuple est reconnu par les multiples résolutions de l'ONU, l'UE et l'UA. Le cadre pour résoudre ce conflit a été fixé par l'ONU dans sa résolution 1495 de juillet 2003, connue sous le nom de Plan Baker, approuvée à l'unanimité au Conseil de Sécurité et accepté par le Front Polisario. Cependant, le Maroc empêche son application en violant la légalité internationale et favorisant, ainsi, une situation d'instabilité et insécurité dans la région.
Aujourd'hui, le conflit se trouve dans une situation de stagnation et blocage qui est vue par le Maroc comme favorable et un moyen de décourager les Sahraouis.De ce fait, le statut quo est devenu le seul moyen de garder le contrôle du territoire. Par conséquent, toute proposition qui s'éloigne de l'exigence du référendum d'autodétermination est vouée à l'échec et positionne le conflit dans l'impasse. Il convient de rappeler que le Maroc est la force d'occupation et n'est pas en position légitime pour présenter des propositions. Sa position se doit de tenir aux résolutions de la Communauté Internationale.
Le déblocage ne peut se faire qu'en exigeant, avec fermeté, du Maroc de se tenir à la légalité et au respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination.
La situation d'occupation illégale pendant plus de 35 ans par le Maroc des territoires du Sahara Occidental n'a été possible que par une action permanente de répression sur le peuple sahraoui en violant les droits de l'homme de manière continuelle : détention arbitraires, emprisonnements, disparitions, tortures, jugements sans garanties, interdiction de manifestation ou d'association, assassinats, qui a créé une situation explosive dans le territoire. Cette répression n'a jamais réussi à vaincre la résistance des Sahraouis le long de ces 35 ans.
A cela s'ajoute, de plus, le pillage des richesses naturelles du Sahara Occidental contre tous les rapports juridiques des Nations Unies, comme celui de l'assesseur légal Hans Corell (2002)
Durant tout ce temps de l'occupation et en particulier depuis mai 2005, la population sahraouie des territoires occupés a organisé des manifestations dans les principales villes du Sahara Occidental pour exiger ses droits les plus fondamentaux. Des manifestations qui n'ont eu aucun écho au sein de l'ONU et de l'UE. Des manifestations dans la rue, concentrations devant les prisons et centres de torture, dénonciation des jugements injustes, pose de drapeaux, graffitis sur les murs, affrontements contre le police, etc, sont quelques-unes des actions qui configurent une résistance civile d'une population pacifique et qui a transmis au monde la nécessité d'une solution urgente avant l'arrivée d'un bain de sang que personne ne désire mais qui est favorisé par le silence de la communauté internationale.
La protestation du Camp de Gdeym Izik est d'une importance extrême. Des milliers de Sahraouis ont défié la répression la plus féroce et ont osé, dans la plus grande manifestation pacifique réalisée dans les territoires occupés, mettre en échec et questionner l'autorité marocaine.
Il n'est pas faux de dire que cette protestation organisée à El Aaiun en octobre 2009, a été l'embryon des révoltes postérieures que le monde arabe a connues.
Après cette protestation, le gouvernement marocain a interdit l'accès au territoire aux journalistes pour éloigner tout témoignage de la presse internationale. Dorénavant, tout ce qui arrivera aura lieu à huis clos malgré la présence sur place de la force onusienne, MINURSO
Face à cette situation, il convient de rappeler que l'ONU :
- N'a pas réagi malgré les appels constants lancés par le président Mohamed Abdelaziz aux Secrétaire Générale Ban Ki-moon à cause des violations constantes par le Maroc des droits de l'homme.
- S'abstient de se prononcer contre l'exploitation illégale des richesses sahraouies
- Situe l'agresseur et l'agressé dans la même balance face aux plaintes exprimées par les deux parties et face à leurs versions différentes sur les évènements.
- Se tait face aux travaux de fortification du mur de défense marocain
- Se défend de prendre des mesures contre les violations du cessez-le feu perpétrées par le Maroc
- S'abstient de publier le rapport du Conseil des droits de l'homme de l'ONU élaborée après une visite aux territoires occupés et aux camps de réfugiés en Algérie au mois de mai 2006.
L'ensemble de ces constatations et le blocage du processus de paix est un facteur d'instabilité dans la région qui s'ajoute à la configuration que la révolte arabe actuelle est en train de transformer.
Dans ce contexte aura lieu, au mois de mars 2011, l'énième rencontre entre le Front Polisario et le Maroc. Une rencontre toujours caractérisé par l'intransigeance du Maroc et son refus de négocier sans conditions préalables malgré l'important rôle de médiation de l'Envoyé Personnel de l'ONU, Chritstopher Ross.
Le peuple sahraoui supporte depuis 1975, d'un côté la dureté de l'exile dans les camps de réfugiés, et de l'autre, les persécutions, tortures et violations des droits de l'homme dans les territoires sous contrôle marocain.
Malgré cela, il a su garder intacte son aspiration à la liberté et à vivre pacifiquement dans sa terre. La brutale répression n'a jamais pu vaincre sa volonté et sa résistance. Une réalité qui ceux qui se prononcent pour le statu quo ne veulent pas regarder en face.
http://www.lepost.fr/article/2011/02/28/2420474_sahara-occidental-36-ans-de-souffrances-et-tension.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire