Un objet principal à ce Resf.info : la situation intolérable de cette jeune mère placée en rétention alors qu’elle élève seule son enfant de 22 mois. La maltraitance des enfants, sport favori de Monsieur Hortefeux ?
D’autre part ce qu’on n’ose pas appeler une bonne nouvelle après la tragédie qui l’a précédée : Amarjagal GANAA, Mongol en rétention aux Pays-Bas sera libéré lundi. 14/2 Il retrouvera ses enfants à 8h40 à Roissy. On a demandé à la PAF qu’ils puissent disposer d’un lieu où se retrouver tranquillement quelques minutes. Refusé. Tous nos compliments au responsable (« Notre hiérarchie a décidé » disent les policiers) qui a pris cette décision qui l’honore. Celles et ceux qui le peuvent sont les bienvenus à Roissy (prévenir dans la mesure du possible pour qu’on puisse s’organiser, (mail perso à getmr@wanadoo.fr)
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Le préfet veut expulser la mère ! Qui accompagnera sa fille Jessica à l'hôpital ?
Le préfet de Seine-Saint-Denis, bien qu’alerté sur les conséquences particulièrement traumatisantes qu'entraînerait l’expulsion de Mme G., ne semble toujours pas mesurer l'inhumanité et la gravité de ses actes.
Le 28 janvier 2011, il décide de placer cette mère de famille au centre de rétention administrative de Paris. Pourtant, il est informé que Mme G élève seule son enfant, Jessica, âgée de 22 mois. L'enfant souffre de violentes et fréquentes crises d'asthmes qui nécessitent un suivi régulier au CHU Jean-Verdier. La présence de sa mère est donc indispensable tant pour sa santé que pour son équilibre psychologique et affectif.
Mme G. est entrée en France en 2007 et a déposé en septembre 2010 une demande de titre de séjour auprès de la Direction des Étrangers de la préfecture de Seine-Saint-Denis qui s'est soldée par un refus accompagné d'une OQTF qu'elle n'a pu contester par méconnaissance des voies et délais de recours.
La décision d'expulser cette mère de famille constitue une violation des droits fondamentaux de sa fille Jessica, ceux-là mêmes reconnus par la Convention Européenne des Droits de l'Homme en son article 8 et la Convention Internationale des Droits de l'Enfant en son article 3-1.
Nous ne pouvons tolérer une politique du chiffre qui ne peut se mener qu'au mépris des situations humaines.
La place de cette mère de famille est auprès de sa fille Jessica et non dans un centre de rétention.
Contact sur ce dossier : Malika CHEMMAH 0643345147 / 0618415621
Pour protester contre cette décision et demander la libération ainsi que le respect des droits de l'enfant, écrivez (poliment):
michel.bart@interieur.gouv.fr (directeur de cabinet du ministre de la Chasse à l’enfant)
guillaume.larrive@interieur.gouv.fr (directeur-adjoint)
jean-marc.berlioz@interieur.gouv.fr
Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00
Secrétaire général secretariat-general@immigration-integration.gouv.fr
Secrétaire général : stephane.fratacci@immigration-integration.gouv.fr
Et là où se prennent les décisions
Elysée fax : 01 47 42 24 65
http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr
Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr
Ulaaka (13 ans) et Amarbayasqalan (2 ans), les fils aînés d’Amarjargal GANAA, retrouveront leur père lundi 7 février à 8h40 à l’aéroport Charles De Gaulle (2 F).
Les autorités néerlandaises ont libéré celui-ci après que le ministère de l’Intérieur français ait enfin accepté son entrée en France à titre humanitaire… un bien faible dédommagement après la dévastation de sa vie et de celle de sa famille provoquées par l’application stupide et inhumaine des lois xénophobes en vigueur aux Pays-Bas comme en France. Qu’on en juge.
Amarjargal GANAA et sa femme, Alta Ming, demandeurs d’asile mongols, avaient cru trouver un refuge aux Pays-Bas en 2007. Déboutés de leur demande, ils se retrouvent sans papiers.
Alta Ming est arrêtée en juin 2010 et envoyée en rétention, quelques semaines à peine après que son fils Ulaaka qu’ils avaient laissé à sa grand-mère en Mongolie, ait rejoint ses parents et son frère cadet, né en 2008 à Rotterdam.
Le 28 octobre 2010, Amarjargal Ganaa est à son tour enfermé, et les deux enfants confiés à leur tante.
Alta Ming, enceinte et malade, est libérée le 20 novembre 2010, avec l’obligation de quitter les Pays-Bas sous 48 heures. Alta Ming et ses enfants se réfugient, si l’on ose dire, en France, à Rennes, où vit une petite communauté mongole. Sans ressources et sans domicile, elle dort chez les uns et les autres, bénéficiant parfois d’un hébergement d’urgence, et passe même des nuits dehors avec ses enfants. Epuisée, Alta meurt en couches le 4 janvier. Elle avait 34 ans.
L’enfant, lui, peut être sauvé. Prématuré, il est placé en couveuse à l’hôpital. Ses deux aînés sont recueillis par une famille mongole sous le contrôle de l’ASE.
Alertées, les autorités néerlandaises, refusent de libérer le père tant que le gouvernement français ne s’engage pas à autoriser Amarjargal GANAA à rejoindre ses enfants en France. Il lui est ainsi interdit d’assister à la cérémonie funéraire de sa femme.
Chacun prend son temps : la demande néerlandaise est faxée le 13 janvier, la réponse française n’est donnée que le 31 janvier sur décision de M. Hortefeux, qui sent monter une mobilisation indignée et craint la médiatisation du démembrement de la famille GANAA.
Car si cette affaire ne connaît pas une fin plus tragique encore et si, finalement, le père et les enfants vont quand même être réunis, c’est parce que les gouvernants ne redoutent rien tant que la mise en lumière des drames induits par ce qu’ils appellent « une politique ferme mais humaine en matière d’immigration». Il aura fallu 17 jours de silence et d’atermoiements côté français pour finir par permettre à un père et ses enfants profondément meurtris d’entrevoir un peu d’espoir.
Lundi donc, les enfants viendront de Rennes avec leur famille d’accueil retrouver leur père à Roissy. Des élus, des militants du RESF les accompagneront pour signifier aux autorités françaises que l’histoire atroce d’Amarjargal GANAA et des siens ne s’achèvera qu’avec la délivrance d’un titre de séjour Vie privée et familiale, qui lui permettra de travailler et d’aider ses enfants à reconstruire une vie dévastée par une démagogie xénophobe imbécile.
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