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samedi 12 février 2011

« Je cours pour pouvoir parler de la cause du Sahara Occidental. »

A Gap Salah Hmatou Amaïdan, sportif sahraoui de haut niveau, nous a raconté son parcours de sportif militant

Lundi 7 février 2011, l’association Solidarité Maroc 05, soutenue par le Mouvement de la Paix 05 et d’autres associations *, a organisé une soirée débat sur le Peuple du Sahara Occidental, sa lutte pacifique pour le référendum d’autodétermination et son inépuisable espoir d’indépendance.Nous avions de la chance d'avoir Salah Amaïdan parmi nous.

Salah  a passé une dizaine de jours dans la région gapençaise, profitant du climat idéal pour s’entraîner à la course. Ses spécialités sont les 1500m, 8000m, et 10 000m sur piste et sur route. En février 2008, il avait découvert Gap en participant au cross court hommes où il a terminé 2ème. Il nous a expliqué que pour lui, le sport de haut niveau est son seul moyen d' aider son pays, faire connaître son oppression par l'occupant marocain, et participer à la conquête de l’indépendance de cette dernière colonie africaine..

L'admirable DVD de Cheikh Djemaï « Une République en exil » a montré les conditions extrêmes, « provisoires » dans lesquelles survivent des Sahraouis dans des campements depuis 35 ans, dépendant de l'aide internationale, depuis qu’une partie de ce peuple a fui les bombardements  au napalm et au phosphore blanc et s’est réfugiée dans la région de Tindouf, au sud du désert algérien. « C’est très dur, mais au moins on est libre ! »

Salah a parlé ensuite l’autre partie de la population sahraouie qui vit au Sahara Occidental occupée par le Maroc, où vit sa famille : misère, chômage, surveillance de chaque instant, arrestations, répression,  tortures, enlèvements, meurtres...Et pillage de toutes les richesses : poissons, phosphates, tomates vendues avec le label "Maroc"(en particulier la marque idyl)...
Une vidéo nous montre l’installation du camp de protestation non violente de Gdeim Izik, d’abord par quelques jeunes, puis par une grande partie de la population, jusqu’à devenir une ville de 8000 tentes et 20 000 occupants qui commencent à jouir à ce petit air de liberté et veulent montrer au monde leur détermination à retrouver leur liberté et leur dignité.
démolition du camp par les forces de l'"ordre"
Mais les forces de l’ordre marocaines veillent, encerclent le camp, puis l’attaquent violemment le 8 novembre à la levée du jour, avec bombes lacrymogènes et jets d’eau chaude, obligeant vieillards, handicapés, enfants, mamans avec bébés à fuir et rejoindre à pied la ville distante d’une quinzaine de kilomètres, chassés par les policiers, survolés par les hélicoptères…

L’émotion dans la salle était palpable. Salah, en tenue blanche traditionnelle, a répondu aux nombreuses questions de l’assistance gagnée par la détermination, la simplicité et la grande gentillesse qui émane de ce garçon.
Sahara Marathon 2009
Il parle de son enfance, et, avec humour de ses premières courses  : «on court toujours avec la police ! », de sa formation de sportif en section sport du collège de Rabat où il subit le racisme à cause de sa différence dont il est fier. A 17 ans il entre en résistance active et connaît la prison et l'obligation de quitter le territoire occupé.
Avec l'équipe nationale du Maroc il participe à des courses en Europe, en catégorie minime et cadet.
En 2003, lors de la course des 8 km d’Agde, pour « fêter » sa victoire, il parcourt les 200 derniers mètres en brandissant le drapeau de la République Arabe Sahraouie Démocratique. Depuis il est réfugié politique en France et exilé de son pays. Il s’entraîne avec l’espoir d’être sélectionné un jour pour les Jeux olympiques, si toutefois les fédérations sahraouies d‘athlétisme bénéficient enfin d’une reconnaissance mondiale.
Ses prochaines courses : la demie-finale des championnats de France à Bastia et le Sahara-Marathon 2011 .
 
le mur de la honte
L’assistance a participé généreusement à la collecte pour le projet de formation de formateurs en vue d’initier la population à la prévention d’accidents dus aux mines antipersonnel : le mur de 2700 km qui « protège » la partie "utile" du Sahara Occidental occupé (sous sol, poissons, légumes...)  est la région au monde où il y a la plus grande concentration de ces mines. Les enfants dans leurs jeux,  et les nomades avec leurs troupeaux sont particulièrement exposés à ce danger.

*ATTAC 05, Aide et Action, Le collectif SSI, CCFD, France Palestine Solidarité 05,E’changeons le Monde, Les enfants du Mékong, La Ligue des Droits de l’Homme Gap et Gapençais
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 Salah à Lyon lundi dernier
Par APSO, le 6/2/2011
Lundi 31 janvier, le Toboggan de Décines a consacré sa journée au Sahara Occidental et au peuple Sahraoui dans le cadre du cycle « A la découverte de notre Terre ». Après les projections du film « Une république en exil » de Cheikh Djemai, des débats avec des membres d’APSO parmi lesquelles le sportif de haut niveau sahraoui Salah Amaidane, ont permis aux spectateurs de s’interroger sur ce peuple oublié.
Le public s’est dit très touché par la situation vécue par les Sahraouis aussi bien dans les campements de réfugiés que dans les territoires sous occupation marocaine. La discussion a soulevé de nombreuses questions, mais a aussi montré une grande incompréhension face au silence et à la passivité de la communauté internationale et des médias à propos du Sahara Occidental.
« Comment se fait-il que nous ne connaissions pas la situation d’un pays aussi proche que le Sahara Occidental ? Et pourquoi avons nous si peu d’information sur les agissements de cet autre pays proche qu’est le Maroc ? »
L’actualité des pays arabes est bien entendu venue s’immiscer dans le débat. Car là où on voyait il y a très peu de temps des régimes intouchables sans le moindre espoir de changement, le vent de révoltes conduit par les populations elles-mêmes commence à faire espérer du contraire. En Tunisie, en Égypte, en Algérie et aussi au Maroc.
Et là où la situation du Sahara Occidental apparaissait pour beaucoup comme éternellement bloquée et vouée au statu quo, une vague d’espoir et de réformes est en train de nous prouver que rien n'est immuable. Si tout le Maghreb et les pays arabes se soulèvent, le Sahara Occidental pourrait bien être le prochain pays à profiter de cette vague de soif de liberté et de rejet des dictatures.

Salah a été interviewé par radio Survie. 
A écouter demain dimanche 13 janvier à 17h,
sur http://www.campusfm.fr/  

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