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jeudi 10 février 2011

LE MAROC INVITÉ À PRESSER LE PAS DES RÉFORMES

Par Camer.be, 9/2/2011
De jeunes Marocains ont lancé récemment sur Facebook un mouvement, soutenu par quelques milliers de sympathisants, en faveur de manifestations pacifiques.
Depuis les révoltes de Tunisie et d'Egypte, des voix plus pressantes se font entendre au Maroc pour réclamer des réformes, mais sans remettre en cause la monarchie dans ce pays jusqu'ici épargné par la contagion.
"Beaucoup pensent qu'une réforme constitutionnelle permettant au Maroc de se doter d'institutions plus modernes est nécessaire", estime Driss Benali, économiste et analyste de la scène marocaine, évoquant une évolution vers une monarchie dotée de moins de pouvoirs.
Cette semaine, un important mouvement islamiste marocain, l'association Justice et Bienfaisance - non reconnue mais tolérée - a réclamé un "changement démocratique urgent" au Maroc, en saluant les événements de Tunisie et d'Egypte."Il est injuste que la richesse du pays soit accaparée par une minorité", a accusé le mouvement, dans un texte publié sur son site.
Le Maroc, où les inégalités demeurent fortes, ne connaît pas de mouvements de contestation importants, mais les récentes convulsions en Tunisie et en Egypte ont été suivies attentivement dans les grandes villes grâce à la chaîne qatarie Al-Jazeera.
De jeunes Marocains ont lancé récemment sur Facebook un mouvement, soutenu par quelques milliers de sympathisants, en faveur de manifestations pacifiques, le 20 février, pour une "large réforme politique". Et un débat s'amplifie sur le web sur l'opportunité ou non de changements.
Le prince Moulay Hicham, cousin du roi Mohammed VI et surnommé le "prince rouge" en raison de ses critiques contre la monarchie, a averti dans des interviews à des médias étrangers que le Maroc "ne serait probablement pas une exception" dans la contestation actuelle.
En visite à Rabat, le commissaire européen à l'élargissement Stefan Füle a pour sa part demandé aux autorités marocaines d'aller plus loin dans les réformes en particulier pour l'éradication de la pauvreté.
Mais les autorités se déclarent "sereines", soulignant que le pays est "engagé depuis longtemps dans un processus irréversible de démocratie". Elles ont toutefois maintenu les subventions pour éviter une hausse des prix des denrées de base comme la farine, le sucre ou le gaz butane.Pour Driss Benali, "la société marocaine n'est pas à l'abri de ce qui se passe ailleurs" et "plutôt que de subir les événements, il vaudrait mieux les anticiper et faire des réformes".

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