Le Réseau Education Sans Frontière au Maroc (RESF-Maroc) continue à s’alarmer et à s’indigner des conditions subies par les jeunes expulsés de plus en plus fréquemment de France, au titre d’une politique du chiffre aveugle aux situations humaines.
Ils sont entrés en France de manière totalement légale pour rejoindre leur famille. Ils y ont vécu leur adolescence en s’intégrant culturellement et socialement, par la scolarisation notamment. Beaucoup d’entre eux suivent des formations adaptées aux besoins de l’économie française (bâtiment, hôtellerie, aide à domicile…).
A leur 18 ans, l’arsenal législatif et réglementaire sur la situation des étrangers en France les rend illégaux et bien souvent expulsables car leurs demandes de régularisation sont rejetées. Arrêtés lors de contrôles d’identité, sans avoir commis d’autre délit que celui d’être là, ils sont emprisonnés dans des centres de rétention et expulsés en subissant parfois des brutalités (comme Alaedine à Lyon en juin 2009).
Contrairement à une idée reçue, ces jeunes ne sont pas “renvoyés chez eux“ mais véritablement expulsés vers un pays qui n’est plus le leur.Leurs parents, leurs frères et sœurs sont souvent installés en France, et ils n’ont plus de famille proche au Maroc pour les accueillir. Sans aucune ressource, obligés de quitter le territoire français (selon le terme administratif OQTF) sans rien de plus que leurs vêtements, certains vivent même dans la rue à leur arrivée au Maroc, comme Hassan à Oujda au printemps 2009. Leur scolarisation ou leur formation professionnelle, interrompue en France, est impossible à poursuivre au Maroc. Le système d’enseignement public en langue arabe leur est devenu étranger, et les écoles privées francophones leur sont inaccessibles. Plus généralement, ils ne se reconnaissent plus dans un pays et une culture dont ils se sont détachés au fil de leur intégration dans le creuset français.
A leur 18 ans, l’arsenal législatif et réglementaire sur la situation des étrangers en France les rend illégaux et bien souvent expulsables car leurs demandes de régularisation sont rejetées. Arrêtés lors de contrôles d’identité, sans avoir commis d’autre délit que celui d’être là, ils sont emprisonnés dans des centres de rétention et expulsés en subissant parfois des brutalités (comme Alaedine à Lyon en juin 2009).
Contrairement à une idée reçue, ces jeunes ne sont pas “renvoyés chez eux“ mais véritablement expulsés vers un pays qui n’est plus le leur.Leurs parents, leurs frères et sœurs sont souvent installés en France, et ils n’ont plus de famille proche au Maroc pour les accueillir. Sans aucune ressource, obligés de quitter le territoire français (selon le terme administratif OQTF) sans rien de plus que leurs vêtements, certains vivent même dans la rue à leur arrivée au Maroc, comme Hassan à Oujda au printemps 2009. Leur scolarisation ou leur formation professionnelle, interrompue en France, est impossible à poursuivre au Maroc. Le système d’enseignement public en langue arabe leur est devenu étranger, et les écoles privées francophones leur sont inaccessibles. Plus généralement, ils ne se reconnaissent plus dans un pays et une culture dont ils se sont détachés au fil de leur intégration dans le creuset français.
Nous assistons à un terrible gâchis humain, car cette politique brise des vies à un âge charnière pour la construction d’une existence. Les perspectives pour ces jeunes sont très sombres au Maroc, et il n’est pas impensable qu’ils ne revoient jamais leur parents lorsque ceux-ci sont âgés. Cette politique est non seulement profondément injuste, mais aussi inefficace économiquement en empêchant la mobilité des migrants.
Les gouvernements français et marocain sont responsables de ce gâchis, en ne portant aucun intérêt à la situation de ces jeunes. Rien n’est entrepris pour tenter au minimum d’améliorer les conditions d’arrivée des expulsés, en étudiant avant leur départ les possibilités de scolarisation, d’insertion. Nous demandons donc que soit mis fin à ces pratiques scandaleuses et coûteuses, et que soient mieux accueillis ceux qui sont malgré tout expulsés.
Les gouvernements français et marocain sont responsables de ce gâchis, en ne portant aucun intérêt à la situation de ces jeunes. Rien n’est entrepris pour tenter au minimum d’améliorer les conditions d’arrivée des expulsés, en étudiant avant leur départ les possibilités de scolarisation, d’insertion. Nous demandons donc que soit mis fin à ces pratiques scandaleuses et coûteuses, et que soient mieux accueillis ceux qui sont malgré tout expulsés.
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