A C T I O N D E S C H R E T I E N S
P O U R L
A B O L I T I O N D E L A T O R T
U R E
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w w w . a c a t f r a n c e . f r
d é c e m b r e
2 0 15
Que certains éléments de la police estiment qu’ils n’auront pas de compte à rendre à la justice et
c’est la porte ouverte à tous les abus. Comment pourrait-il en être autrement quand notre premier
ministre doute de la nécessité de vérifier la constitutionnalité des textes votés ?
Ou quand le gouvernement informe le Conseil de l’Europe que certaines mesures, prises dans le
cadre de l’état d’urgence, «sont susceptibles de nécessiter une dérogation à certains droits garantis
par la Convention européenne des droits de l’homme.»?
La lutte contre ceux qui nient les valeurs fondatrices de la République passe aussi par le devoir d’exemplarité des forces de l’ordre.
En démocratie, les mesures d’exception sont le plus souvent synonymes de recul de l’Etat de droit.
S’engager sur cette pente, ce serait donner raison aux terroristes. Affirmer, respecter et faire
respecter les valeurs de notre démocratie, c’est au contraire combattre les idéologies qui sous
-tendent leur action. Sans la justice, la force militaire ou policière est désarmée, et ne peut seule
espérer vaincre le terrorisme djihadiste.
La réponse au terrorisme ne peut se réduire à une intensification des opérations militaires. Les
bombardements aériens sont avant tout la manifestation d’une virile gesticulation destinée à laisser croire qu’on agit avec détermination. Les leçons de l’histoire ont montré qu’elles n’ont guère d’utilité stratégique sur le terrain si ce n’est celle d’attiser les haines.
Méfions-nous enfin de l’inflation de lois sécuritaires et des dérives rendues possibles par l’état
d’urgence. La restriction des libertés fondamentales ne doit pas s’inscrire dans le long terme. La lutte contre le terrorisme ne signifie pas que la police française a désormais carte blanche en ce qui
concerne l’usage de la force, ce dernier devant impérativement respecter les principes de stricte
nécessité et de proportionnalité.
Les faits semblent déjà justifier nos craintes: des perquisitions abusives et des interpellations
d’une violence totalement disproportionnée se sont déjà produites.
bombardements aériens sont avant tout la manifestation d’une virile gesticulation destinée à laisser croire qu’on agit avec détermination. Les leçons de l’histoire ont montré qu’elles n’ont guère d’utilité stratégique sur le terrain si ce n’est celle d’attiser les haines.
Méfions-nous enfin de l’inflation de lois sécuritaires et des dérives rendues possibles par l’état
d’urgence. La restriction des libertés fondamentales ne doit pas s’inscrire dans le long terme. La lutte contre le terrorisme ne signifie pas que la police française a désormais carte blanche en ce qui
concerne l’usage de la force, ce dernier devant impérativement respecter les principes de stricte
nécessité et de proportionnalité.
Les faits semblent déjà justifier nos craintes: des perquisitions abusives et des interpellations
d’une violence totalement disproportionnée se sont déjà produites.
Que certains éléments de la police estiment qu’ils n’auront pas de compte à rendre à la justice et
c’est la porte ouverte à tous les abus. Comment pourrait-il en être autrement quand notre premier
ministre doute de la nécessité de vérifier la constitutionnalité des textes votés ?
Ou quand le gouvernement informe le Conseil de l’Europe que certaines mesures, prises dans le
cadre de l’état d’urgence, «sont susceptibles de nécessiter une dérogation à certains droits garantis
par la Convention européenne des droits de l’homme.»?
La lutte contre ceux qui nient les valeurs fondatrices de la République passe aussi par le devoir d’exemplarité des forces de l’ordre.
S’engager sur cette pente, ce serait donner raison aux terroristes. Affirmer, respecter et faire
respecter les valeurs de notre démocratie, c’est au contraire combattre les idéologies qui sous
-tendent leur action. Sans la justice, la force militaire ou policière est désarmée, et ne peut seule
espérer vaincre le terrorisme djihadiste.
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Jean Étienne de Linares, délégué général de l'ACAT
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