Par FS, 20/9/2015
Que dire quand tout semble avoir été dit ? – Que dire quand
on n’appartient à aucun des deux protagonistes en présence ?... Qu’oser dire
lorsqu’on est ni Français ni Marocain mais simplement un être humain soucieux de
justice quelle que soit son appartenance…appartenance équivalant toujours à une
aliénation.
Je me permets donc de dire qu’aujourd’hui même la France
vient de commettre une grave atteinte aux principes fondateurs de la démocratie
à savoir la séparation des pouvoirs et, en l’occurrence, l’intrusion de
l’exécutif, de son président, de son ministre des Affaires étrangères et de
celui l’intérieur dans le domaine judiciaire français.
L’attribution programmée du titre d’Officier de la Légion
d’honneur à un individu mis directement en cause pour faits de torture et crime
de guerre avérés sur base de trois plaintes actées par le Tribunal de grande
instance de Paris et soutenu par le témoignage du rapporteur général de
l’O.N.U., éclabousse, dévalue et discrédite les instances
républicaines.
Aujourd’hui même, en visite à Rabat, le Président de la
République française s’est réjoui de l’heureuse résolution des incompréhensions
réciproques entre la France et le Maroc, c'est-à-dire de la mise sous le
boisseau de l’affaire Abdellatif Hammouchi.
Il y a lieu de se demander quels sont les éminents services
rendus à la France par le récipiendaire Hammouchi qui lui confèrent le droit aux
palmes de la Légion d’honneur alors que la charte fondamentale de l’Ordre
stipule que tout candidat doit avoir un casier judiciaire vierge. Or il se fait
que le sieur Hammouchi fait l’objet d’inculpation pour crime de guerre par le
Tribunal de grande instance de Paris. Cette accusation étant étayée par le
témoignage de Monsieur Juan Mendes, rapporteur général de
l’O.N.U.-
Ce soir même, sur la 4e chaine
de télévision française, monsieur Hollande se félicitait du rétablissement des
relations diplomatiques et judiciaires entre les deux Etats parce qu’il assurera
la réalisation de perspectives économiques.
Une fois encore les droits humains sont bafoués au nom
d’intérêts financiers.
La République française ne sort pas grandie en rendant les
honneurs à un tortionnaire.
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