FAMILLE - C’est un texte de loi qui suscite de grandes
attentes et beaucoup d’espoir dans les milieux associatifs. Ce mercredi
23 septembre, le Conseil de gouvernement examinera le projet de loi
organique relatif au Conseil consultatif de la famille et de l'enfance,
élaboré par le ministère de la Famille et de la solidarité.
Abandon scolaire, insertion des handicapés, lutte contre le fléau des
enfants des rues… Le conseil, institué par la Constitution de juillet
2011, devra se pencher sur des questions sociales fondamentales. L’enjeu
est de taille pour le Maroc, qui a ratifié en 1993 la Convention
relative aux droits de l'enfant. Et pour cause, près de 10 ans après la
promulgation du Code de la famille, et malgré l’introduction de nouveaux
textes de loi pour enrichir l’arsenal législatif relatif à la famille
et l’enfance, la situation des enfants demeure alarmante.
Comment se définira son champ d’intervention ?
Indépendante du pouvoir exécutif, l’instance aura pour mission d’assurer
"la maîtrise d’œuvre de la politique de la famille". Dans sa
contribution à ce sujet, le Conseil national des droits de l’Homme
(CNDH) octroie au CCFE la responsabilité "d’éclairer les politiques
publiques et la législation en rapport avec son mandat. Cela devra être
exprimé sous forme de mémoires, d’études, d’avis, de recherches, de
rapports et de recommandations soumises au gouvernement.
En clair, le conseil devra se positionner comme une force de proposition
et de révision des démarches entreprises par le parlement et le
gouvernement et touchant à la famille ou à l’enfant, avec une priorité
donnée aux politiques s’adressant à la petite enfance, à l’adolescence,
aux enfants en situation précaire ou d’abandon ou encore aux personnes
âgées ou à besoins spécifiques.
Une approche transversale est souhaitée dans la démarche du CCFE qui
devra par ailleurs accompagner les parents en situation difficile:
renforcer la solidarité intergénérationnelle, accompagner les foyers
avec des enfants handicapés, réfléchir autour de l’équilibre travail-vie
de famille pour les foyers avec des parents actifs. L’intérêt sera
principalement de "garantir la protection et l’intérêt supérieur des
enfants".
De qui se composera le CCFE ?
Jouissant d’une autonomie administrative et financière, le CCFE devra
faire appel à un panel d’experts et de spécialistes dans plusieurs
questions transversales touchant à la famille, l’enfant et les personnes
du troisième âge. Il devrait se composer de groupes thématiques axés
sur des questions différentes telles que la pauvreté, l’éducation, le
handicap ou encore la protection de l’enfance. Ces comités où
s’inséreront différents spécialistes de la question devraient s’activer
afin d’exécuter l’agenda du conseil.
Dans ce sens, le CNDH propose que la moitié du personnel actif du CCFE soit nommée par "le roi, le chef du gouvernement ainsi que les présidents des deux chambres du gouvernement". Le reste pourrait être nommé par une commission qui sera créée à cet effet.
Enfants et personnes âgées: même combat
Selon l’institution présidée par Driss Yazami, les enfants marocains
restent "confrontés à des défis majeurs en termes de pauvreté humaine et
monétaire". Les effets de la malnutrition infantile, notamment en
milieu rural et périurbain, restent sévères, alarme le CNDH. L’indice de
pauvreté monétaire reste d’ailleurs plus élevé chez les plus jeunes. En
1991, "la proportion des enfants pauvres était de 17% contre 13% pour
les adultes". Un fossé qui met la question au rang des urgences. Sans
parler du travail des enfants surtout en milieu rural. Privés de
scolarisation, les enfants actifs entre 7 et 15 ans constituaient 3% de
l’ensemble de cette tranche d’âge.
Pour les personnes âgées, le constat n’est guère plus reluisant. Absence de couverture médicale, dépendance physique et matérielle, inadéquation des infrastructures des centres d’accueil… Un récent rapport sur la situation des personnes âgées adopté par le Conseil économique et social (CESE) dénonçait la situation précaire dans laquelle vivent les personnes du troisième âge au Maroc.
D’après l’institution présidée par Nizar Baraka, seulement 20% des
personnes âgées disposent d’une couverture sociale et médicale. "Peu ont
accès aux soins, et leur dépendance physique et financière augmente,
dans un contexte où la prise en charge de ces personnes dans le cadre
familial est menacée, notamment par la nucléarisation croissante des
ménages".
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- Un constat de plus et des résolutions régulièrement proclamées par le CNDH ...Où sont les changements ? Qui va encore croire ces belles déclarations ? Pourquoi les enfants, l'avenir du pays, sont-ils les plus pauvres, les plus exploités ? (ndlr)
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