Diaspora Sahraouie, 23/12/2014
Dans un discours prononcé en 1977
et dont l’analyse est toujours applicable et valable pour les
événements d’aujourd’hui, feu Président Houari Boumediène, dénonçait la
politique de la France dans la région.
« La France a fait pression sur l’Espagne pour qu’elle cède le
territoire du Sahara Occidental au Maroc et à la Mauritanie », a-t-il
dit en soulignant que « le Maroc n’a pas les moyens de se payer des
armes, mais il les reçoit de la France pour exécuter les plans de Paris
dans la région ».
Boumediène avait dit ces mots après l’agression des Jaguars français
installés au Sénégal contre les colonnes de combattants sahraouis qui
attaquaient des objectifs en Mauritanie.
Plus de 37 ans après, la politique française dans la région n’a pas
changé d’un iota. Seulement le conflit est arrivé à un stade où il
n’était plus possible de cacher son implication directe dans le conflit
sahraoui. Pire encore, la façade de la « France, patrie des droits de
l’homme » a été brisée sous les coups de la résistance pacifique des
sahraouis dans les territoires occupés du Sahara Occidental.
Le masque de nation qui prétend être un modèle de démocratie et berceau
de la lutte pour les droits de l’homme est tombé pour laisser place à
une réalité répugnante et nauséabonde. En plein jour et aux yeux de tout
le monde, la France s’est érigé en premier défenseur des intérêts du
Maroc au point de livrer la région aux dangers de l’instabilité en
aidant le Maroc à maintenir le statu quo et en utilisant son droit de
veto contre toute tentative d’élargissement des compétences de la
MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara
Occidental) au monitoring des droits de l’homme.
Malheureusement l’affaire ne s’arrête pas là. Après l’inimitié déclarée
des différents gouvernements français, les sahraouis découvrent que les
médias français aussi sont complices du régime sanguinaire marocain dans
ses pratiques contre les aspirations du peuple sahraoui à la liberté et
à l’indépendance. Ces complicités viennent d’être dévoilées par le
cyber-activiste marocain qui agit sous le nom de Chris Coleman24 et qui
est à l’origine d’un véritable Wikileaks marocain.
Grâce à lui, les sahraouis ont découvert que les journalistes français
ont été bien arrosés par les pratiques de corruption du système
despotique qui règne au Maroc. Vincent Hervouet, de LCI et ancien
président de l’association de la presse diplomatique française, Mireille
Duteil, du Point, Dominique Lagarde, de L'Express et José Garçon,
ancienne journaliste à Libération, recevaient de l’argent pour embellir
l’image du Maroc et diaboliser l’Algérie et le Front Polisario. Des
pratique confirmées Mme Michelle Alliot Marie, plusieurs fois ministre,
dans une émission animée par le journaliste Eric Zemmour où il a dit : «
" Il y a une trop grande intimité entre la classe politique française,
de droit comme de gauche, et les élites et dirigeants des 3 pays
maghrébins, en particulier la Tunisie et le Maroc. On a l'impression que
le roi du Maroc, pour ne pas le nommer, « achète » toute la classe
politique française "
"Et médiatique ! ", répond Mme Alliot-Marie. " Vous avez mille fois
raisons. Voilà. Et médiatique. En les recevant à la Mamounia...", ajoute
Zemmour.
Les vacances au soleil et les garçons et filles de 12 ans y sont pour
quelque chose. Personne n’ignore l’histoire de l’ancien ministre qui a
été pris en flagrant délit d’orgie avec des mineurs et qui se trouve,
aujourd’hui, à la tête d’un éminent institut qui ne cesse d’organiser
des expositions au profit du Maroc.
Une affaire qui a été étouffée de la même manière qu’on veut étouffer la
corruption par le Maroc de ces journalistes. Une affaire qui a eu droit
au silence et désintérêt de la sphère médiatique française. Même l’AFP,
toujours si prompte à tirer sur les sahraouis pour les qualifier de
terroristes ou de trafiquants de drogue, tourne le dos aux révélations
de Chris Coleman.
Les médias qui en ont parlé l’ont fait en prenant le soin de semer le
doute sur l’authenticité des documents fournis par ce combattant qui
tire ses armes de l’informatique et de l’étoile virtuelle. Même
Médiapart n’a pas manqué de nous décevoir dans ce sens.
Le journaliste espagnol, grand connaisseur des pays de la région, a critiqué l’article de Médiapart
sur les journalistes français ripous le qualifiant de « vaines
discussions sur l’authenticité du Wikileaks » sans se pencher sur
l’analyse des révélations contenues dans les documents pendus par
Coleman.
Il ya des «multiples raisons pour ne pas douter de l’authenticité du
Wikileaks marocain. La première: Pas de démenti officiel », a-t-il
ajouté.
Pour sa part, El Mahdi dévoile la flagrante contradiction dans les
prétendues plaintes déposées par les personnes concernées qui mêlent
l’accusation de mails truqués et violation du secret de la
correspondance.
Les journalistes de Médiapart, aurait-ils aussi bénéficié des faveurs
des autorités marocaines ? Si les murs de la ville de Marrakech
parlaient, ils auraient plein de choses à raconter.
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