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mardi 30 décembre 2014

Mohammed VI sur les pas de Mehmed VI

 par , 27/12/2014


Mehmed VI

Son pays n’en finit plus de subir les assauts du déluge. Des centaines de millions de dollars d’ infrastructures approximatives, réduites à néant.  Des milliers de compatriotes privés de toit, victimes des inondations ou d’expropriation cruelle, en plein hiver, au bénéfice de sociétés de promotion immobilière véreuses. Des autorités civiles et militaires, peu enclines à porter secours aux sinistrés des inondations, mais promptes à fondre sur les caravanes de solidarité improvisées par les citoyens. Des milliers d’habitants de l’Atlas que la neige menace  de couper à nouveau du reste du monde et de précipiter dans une précarité mortifère. Des manifestations qui gangrènent le quotidien des villes et des villages. Des exactions policières dénoncées par toutes les organisations de défense des droits de l’homme. L’affaire du Sahara qui part  à vau-l’eau. Les secrets les plus inavouables d’une diplomatie corrompue et corruptrice, jetés en pâture à l’opinion publique internationale. Des relations avec les alliés traditionnels, au plus mal. Loin d’être exhaustif, ce florilège de mauvais coups, de menaces et de catastrophes semble, comme de coutume, avoir incité Mohammed VI à prendre la tangente, plutôt qu’à affronter l’adversité, comme tout chef d’Etat qui se respecte. 
Schizophrénie et absentéisme
C’est en Turquie, cette autre terre d’Islam  que ce dernier a choisi de faire une éclatante saillie de la schizophrénie et/ou de l’hypocrisie de nos pseudo Commandeurs des croyants qui instrumentalisent la religion musulmane, pour maintenir leurs peuples dans l’ignorance et n’en fêtent pas moins Noël et le nouvel an grégorien, avec autrement plus de panache et de réjouissances, comptant moins à la dépense que lorsqu’il s’agit d’honorer le « Mawlid« , la naissance du prophète Mohamed ou le « Raas assana« ,  le nouvel an musulman.
Au moment où le roi jetait son dévolu sur le Détroit du Bosphore et son Ciragan Palace Kempinski, pour folâtrer en famille, accompagné d’une armée de domestiques, d’une flotte aérienne de cinq avions et d’un impressionnant parc automobile, son Chef du gouvernement, l’islamiste Abdelillah Benkirane qui s’est, depuis son arrivée aux affaires, coulé dans le costume de ceux dont il dénonçait, il y a peu, les pratiques, prenait la direction du Brésil, pour représenter le roi à la cérémonie d’investiture de Dilma Rousseff, sa présidente réélue pour un second mandat de quatre ans. Le patron du PJD qui a pris la précaution de se faire accompagner de son épouse en profitera, à coup sûr pour joindre l’utile à l’agréable et prendre part aux réjouissances du nouvel an, dans la capitale brésilienne. Même si le Chef du gouvernement n’a que peu de pouvoirs et d’influence sur l’échiquier politique marocain, son absence couplée à celle du roi, pose un réel problème de vacance du pouvoir et accessoirement la question de la frivolité et l’immaturité de nos dirigeants. Elle met également en lumière cette nouvelle phase d’absentéisme royal et le manque manifeste d’intérêt de ce dernier, pour les fonctions qui sont les siennes. Après l’annulation en cascade  de ses voyages à Moscou, Washington et Pékin et son voyage aussi inopiné que prolongé aux Emirats arabes unis, le roi ne semble plus désormais manœuvrer que comme un dilettante expérimentant à ses dépens, le Principe de Peter qui, lorsqu’il vous a fait perdre toute crédibilité, ne vous laisse plus que de pitoyables coups de gueule, pour tout argument. Le dernier en date étant celui qui a valu Mohamed Ouzzine, sa brutale éviction, alors que les maux qui rongent le pays sont bien pire que la simple incompétence d’un ministre de la jeunesse et des sports.

Une conseillère nommée colère
Dicté par la colère également, ce choix par Mohammed VI de la Turquie, histoire de faire payer à la France, les affaires qui n’en finissent plus de pourrir les relations entre les deux capitales. De l’affaire Abdellatif Hammouchi, le patron de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST), accusé de torture et que la justice française avait voulu auditionner, lors de son voyage parisien, en février 2014, à celle du tribunal administratif d’Amiens qui vient de désavouer le préfet de l’OiseGeorges Desforges, pour avoir interdit le 23 octobre 2012, les rassemblements que devaient tenir, entre le 27 et le 29 octobre de la même année, l’ex-capitaine Mustapha Adib et le Collectif pour la Dénonciation de la Dictature au Maroc (CDDM), devant le Château de Betz, lieu de villégiature préféré de Mohammed VI, en France.
Qu’il se soit agi d’une précaution pour s’éviter une confrontation humiliante avec ses opposants sous les fenêtres même de sa résidence de l’Oise, ou qu’il se soit agi de tancer l’Hexagone, le châtelain de Betz ne s’en est pas moins tiré une nouvelle fois, dans le pied, avec son périple turc, chacun aura pu apprécier son goût ostentatoire pour le luxe et sa propension aux dépenses somptuaires qui font scandale et qui grignotent chaque fois un peu plus son statut mort-né de « Roi des pauvres« . C’est comme si une pathologie compulsive s’était emparée des membres de la famille royale, depuis la mort de Hassan II.  Le roi ne rate en effet plus une seule occasion de dépenser sans compter, comme lorsqu’il avait acheminé son Aston Martin, à réparer aux ateliers de Newport Pagnell, en Angleterre, par Hercule C130, spécialement affrété pour l’occasion, en septembre 2009.
Les autres membres de la famille royale ne sont pas en reste. En Août dernier, pour ne citer qu’elle, sa soeur aînée, Meryem, s’était rendue en vacances  sur la côte adriatique à bord de l’un des yachts les plus prestigieux au monde, l’«Insignia». Un cabotage au large de la Croatie,  en forme de scandale, la semaine sur ce genre de bâtiments étant facturée deux cent mille (200.000) euros, sans compter les dépenses connexes.
Mohammed VI, Mehmed VI, même combat
Alors que Mohammed VI atterrissait dans la capitale ottomane, un rapport de l’ONG américaine Global Finance Integrity, intitulé « Illicit Financial Flows from Developing Countries: 2003-2012 »,estimait qu’environ un milliard de dollars quittait chaque année le Maroc de manière illicite. Nul n’ignore la frontière ténue qui sépare le licite de l’illicite dans notre pays. Le premier responsable en est la monarchie elle-même. Chacun des déplacements royaux, prélève des quantités astronomiques de devises en dotations de voyages, frais de bouches et de séjour qui contribuent pour une large part à aggraver le déficit de notre balance commerciale. C’est également une occasion rêvée pour nombre de courtisans, d’exporter illégalement ce qui ira grossir leurs comptes dans les banques européennes ou américaines. Mohammed VI n’a nul besoin de se cacher, de multiples sociétés off-shore et des partenaires étrangers se chargent de la basse besogne pour lui.
Dans l’aile du Ciragan Palace Kempinski, réservée aux suites, un réveillon en chasse un autre. Celui de Noel s’est achevé,  dans un luxe et une boulimie à peine imaginables pour l’écrasante majorité des marocains qui se battent pour leur survie. Un autre se prépare. Encore plus baroque et plus fastueux que le premier. Après quinze ans de règne, Mohammed VI a décidé de jeter le masque et les superlatifs qui ont accompagné ses débuts de souverain. Il n’en finit plus de collectionner bourdes et maladresses et n’hésite plus à présent, à se faire provocateur et arrogant.
A revisiter l’histoire on se rend compte combien il ressemble tant à son défunt homonyme Mehmed VI, le  dernier sultan ottoman, dont il foule aujourd’hui le marbre blanc de son palais et qui fut détrôné pour avoir manqué de courage politique, perdu tout sens de la mesure et jeté aux orties toute empathie envers son peuple.
Tout Mohammed VI !

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