Par Salah Elayoubi, 31/12/2014
On savait que dénoncer la corruption au Maroc pouvait vous coûter
votre poste, vous valoir d’être exilé au fin fond d’une province
inhospitalière du Maroc inutile, vous valoir quelques mois de prison.
Mais voilà que les autorités marocaines se mettent à innover, en
piochant dans le sinistre répertoire des défuntes républiques
soviétiques, la Psychiatrie punitive, la tristement célèbre Psikhouchka. Des thérapeutes aux ordres vous diagnostiquaient alors, une soudaine schizophrénie torpide qui vous valait un internement aussi soudain qu’indéterminé, histoire de vous mettre hors d’état de nuire.
C’est à ce traitement que goûte actuellement Mohamed Ouazzane,
architecte, chef du service de l’habitat et de l’environnement à la
Préfecture de Settat, interné depuis qu’il a dénoncé la corruption et le
trafic d’influence.
La famille soutient que l’intéressé menait jusque là une carrière
professionnelle irréprochable et qu’il jouit d’une excellente santé
mentale, avant de préciser qu’il doit son enfermement au fait qu’il
aurait constitué un dossier démontrant la collusion entre des
responsables de l’autorité et des promoteurs immobiliers de la région.
L’homme aurait dressé une liste exhaustive de tous ceux qu’il accuse
d’être partie prenante dans de vastes opérations illégales
d’enrichissements.
Parmi les accusations portées, celle de la délivrance d’autorisations
de construire, sur des sites interdits à la construction tels que des
vallées inondables, ou des lits de rivières comme ceux des Oued Moussa et Ghadr ou encore la transformation de zones vertes en zone constructibles.
C’est en voulant remettre une première partie des documents
compromettants au conservateur du palais d’Agadir que l’homme a été
arrêté, interrogé avant d’être interné à l’hôpital psychiatrique de la
ville voisine d’Inzeggane.
Affaire à suivre !
Salah Elayoubi
RL courte: http://www.demainonline.com/?p=36921
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