par demainonline, 24/10/2014
Quand il était dans l’opposition, l’actuel président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy,
disait, toujours en aparté en bon et prudent Galicien, tout le mal
qu’il pensait du régime marocain et de ses graves atteintes aux droits
de l’homme.
Il a même assuré un jour devant un parterre de journalistes et
d’hommes politiques de son parti lors d’un dîner à Madrid, qu’il avait
été « invité officiellement » au Maroc quand il était dans l’opposition (quand gouvernait ce benêt de José Luis Rodriguez Zapatero), mais qu’il avait refusé. « Je ne peux pas me laisser inviter comme ça. C’est pas convenant », avait-il lâché le plus naturellement du monde.
On le comprend. On sait, par exemple, qu’un homme politique andalou
du Parti populaire et un autre, actuel ambassadeur dans un pays
asiatique, ont succombé aux charmes marocains, mais pas Rajoy. En bon
disciple de son prédécesseur et ex-mentor, José Maria Aznar, il était
toujours resté droit dans ses bottes.
Aujourd’hui, Mariano Rajoy non seulement ne tarit pas d’éloges envers
une monarchie moyenâgeuse et prédatrice, mais il se permet même au
grand jour de décorer trois présumés tortionnaires marocains.
L’Espagne de Rajoy, puisque le roi tient le rôle de figurant dans cet
Etat, a décerné hier, mercredi, des décorations policières à des
responsables de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST, une police politique appelée communément DST)), « en reconnaissance du rôle du Maroc en matière de paix et de sécurité dans le monde », nous dit une dépêche de la MAP.
Abdellatif Hammouchi et deux autres présumés tortionnaires de sa boite à gégène, dont on ne connait pas les noms afin qu’ils continuent à « travailler » dans l’ombre, ont reçu l’une des plus hautes distinctions honorifiques décernées aux personnalités étrangères : la Croix honorifique de mérite policier avec distinction rouge.
Abdellatif Hammouchi, un haut fonctionnaire marocain qui ne répond
qu’aux ordres et consignes du roi, est poursuivi en France par plusieurs
associations françaises accusé d’avoir torturé des citoyens français
d’origine marocaine. Et même si l’Etat français, le président François Hollande, le premier ministre Manuel Valls et le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, essayent par tous les moyens de peser sur le cours de la justice, il ne peut toujours pas se rendre à Paris.
C’est donc un fugitif qui craint de répondre aux questions d’un juge français que l’Espagne de Mariano Rajoy a décoré hier.
Demain
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