Marie-Christine VERGIAT, Députée Européenne
Communiqué de presse "Condamnation de Wafa Charaf en appel : Quel signal avant la tenue du deuxième Forum mondial des droits de l'Homme ?"
Hier, la cour d’appel de Tanger a condamné Wafa Charaf à deux ans de prison ferme.
Membre
de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du
20 février, Wafa Charaf a participé le 27 avril à un rassemblement de
soutien à des ouvriers de la multinationale américaine Greif, licenciés
après la création d’une section syndicale.
Au
terme de la manifestation, Wafa Charaf a été enlevée, jetée dans une
voiture banalisée, séquestrée plusieurs heures avant d’être abandonnée
au bord d'une route à 12 kilomètres du centre-ville.
Elle
a osé déposer plainte contre la police tangéroise pour enlèvement et
torture. À la suite du dépôt de plainte, elle a été arrêtée à son
domicile avant d'être accusée "d'allégation mensongère" et d'"atteinte à
la police".
Condamnée
en première instance le 11 août dernier à un an de prison ferme et à
une amende équivalente à 5 000 euros pour « mensonges et diffamation » -
un premier procès qualifié d’« inéquitable » et de « politique » par la
Ligue des droits de l'Homme, Wafaa a comparu en même temps que Boubker
El Khamlichi, dirigeant de la Voix démocratique, condamné lui à un an de
prison avec sursis et à une amende de 89 euros pour « entrave à
l’enquête » alors qu'il avait été acquitté en première instance.
Il
est pour le moins étonnant que ces condamnations aient lieu alors même
que la plainte de Wafa Charaf qui doit juger des faits n'a pas été
examinée.
Ce
jugement s’inscrit d'ailleurs dans un contexte global de répression
contre les mouvements des droits de l'Homme au Maroc qui a été dénoncé
par la plupart des grandes ONG qui œuvrent en ce domaine.
Alors
que le Maroc accueille le mois prochain le deuxième Forum mondial des
droits de l’Homme, c'est un mauvais signal qui est ici envoyé.
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