23-12-2012, devant le Pachalik !
Rue Ladouane, Zenaga !
Rue Ladouane, Zenaga ! |
Aujourd’hui 23-12-2012, la ville a connu
une marche populaire grandiose beaucoup plus grande que la première.
Très impressionnante même ! Elle regroupait tous les ksour de Figuig et
ses quartiers : hommes, femmes et enfants s’y côtoyaient. Les commerces
ont fermé vers 8h 30mn et une marche populaire a été organisée vers 15h
30mn. Les manifestants ont donné rendez-vous à Tachraft à Zenaga où les
manifestants de Figuig d’en Haut ont rejoint ceux d’en bas. La marche a
ensuite pris la direction de la Douane puis Baghdad pour arriver en fin
au quartier administratif. Les manifestants ont parcouru un circuit
traversant toutes les administrations et les services pointés du doigt
comme, entre autres, responsables de la situation où se trouve la ville.
A 8h 30 mn, tout commercé est arrêté !
Place Tachraft désertée !
De négociation à l’horizon, on n'en voit
guère ! On parle de sages de la ville (entendez riches originaires de la
ville) qui viendraient pour calmer le jeu mais apparemment certains
d’entre eux, les précoces ou les plus avertis surtout, sont arrivés vite
pour s’accaparer les carrières d’extraction de la pierre et du sable
pour ainsi réduire à l’état de mendiants toutes les familles de Figuig
qui survivent grâce au sable et au roc de cette ville agonisante.
Zenaga, attente de l’arrivée des habitants des ksour d’en haut !
Il faut dire que les téléphones
portables IAM ont été coupés dans l’ensemble de la ville le mercredi.
Certaines communications du téléphone fixe ont ensuite été brouillées
vers le vendredi et le journal Figuignews.com a été muselé du samedi au
dimanche.
- Au niveau national, la presse écrite
indépendante (Al-massae, Al-khabar, Arraey…) couvre ces événements et
certains journaux on line en font échos (demainonline.com)
- La télévision nationale a, en guise de
couverture des événements que connaît la ville, montré un documentaire
sur ce qu’elle appelle Souq-Ennssa (marché aux femmes). Ceci a été
accueilli par les Figuiguiens avec beaucoup d’amertume, de colère et de
frustration et interprété comme une gifle à Figuig, aux Figuiguiens et à
la femme de Figuig surtout. Par ce documentaire, les gens, ici,
comprennent que les oreilles officielles sont fermées et le peuple
réduit à une curiosité digne d’un documentaire comme celui réservé aux
animaux sauvages !
En avant ! Longue marche
Vers le quartier administratif, remarquez les palmes qu’on utilise lors des funérailles
En avant !Longue Marche de colère !
Un peuple en colère !
Peuple uni !Près de la clinique de feu Hamoudouddou !Très nombreux !
Institutions obsolètes
La mort de Figuig !
Immense foule devant l’hôpital très médiocre de Figuig,cliniquement mort!
Devant la Municipalité et le pachalik ! Nombreux, très nombreux !
Tous unis contre la hogra ! Femmes et enfants, grands et petits !
Toutes les autorités sont huées !Une présence intense !
Les peuples ne se trompent jamais !
Tous présents !
Dimanche 23-12-2012, le soleil se couche mais pas le peuple !
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Tentative de black-out à Figuig ?
- Écrit par Lakome, 24/12/2012
Les habitants de Figuig manifestent depuis une semaine pour
protester contre leurs conditions de vie. Les communications
téléphoniques ont été brouillées lors des rassemblements et l'unique
site d'actus de la ville (figuignews.com) a été fermé pendant plus de
24h.
« Figuig rend l'âme ! ». Excédés par le manque d'infrastructures et
la mauvaise qualité des services publics, les habitants de la petite
ville frontalière de Figuig vivent depuis une semaine au rythme des
sit-in et des manifestations, le tout sous forte présence policière.
L'étincelle qui a mis le feu aux poudres, c'est la condamnation d'un
habitant le 17 décembre dernier, accusé d'exploiter illégalement une
carrière. « Les gens ici ont l'habitude d'exploiter un peu de sable,
avec des autorisations provisoires délivrées par la mairie. C'est un
moyen de subsistance », explique Abderrahman Dadi, militant associatif
de Figuig. Or y a quelques jours, la gendarmerie a arrêté un de ces
habitants, qui a été condamné lundi dernier à une amende de 30 000 DH.
La population s'est immédiatement mobilisée pour le soutenir.
Réseau de Maroc Télécom bloqué ?
Ce sont d'abord les commerces qui ont fermé le 17 décembre, avant une
marche vers les administrations et les services locaux. Toute la
semaine, « les protestataires ont marqué des sit-in devant les bureaux
du Pachalik et de la Municipalité scandant des slogans hostiles à la
marginalisation, à la misère, au laisser-aller et à la hogra », relate
le site local « Figuig News ».
Mercredi dernier, le réseau de Maroc Télécom a été bloqué selon
plusieurs sources concordantes. La coupure a eu lieu juste avant le
début de la manifestation. Plusieurs habitants dénoncent également un
brouillage des communications jusqu'au weekend dernier.
Figuig News, le seul site d'informations de la ville, a lui-même été
victime d'une attaque ce weekend. « A partir de samedi matin, le site a
été fermé. J'ai essayé de contacter l'hébergeur pour avoir des
explications, en vain. Le site n'a été rétablit que le lendemain vers
midi », nous explique le responsable de Figuig News, Hassan Amara.
Contacté par Lakome, l'hébergeur du site, domicilié à El Jadida, assure
de son côté que « personne n'a demandé à ce que ce site soit fermé.
Seule une décision de justice le permet. C'est peut être une attaque ».
Il n'en dira pas plus. Un autre site de la région, Oujda24.net, qui
couvrait également les événements, a lui aussi été attaqué et piraté du
vendredi au dimanche...
Négociations avec les autorités
Hier dimanche 23 décembre, a eu lieu la plus grande marche organisée
depuis le début de la contestation. Les habitants des ksour et quartiers
de Figuig se sont rassemblés et ont fait le tour de la ville jusqu'au
quartier administratif. Aujourd'hui, la situation semble s'être calmée
selon les témoignages recueillis par Lakome. « La délégation provinciale
du ministère de l'Intérieur à Bouarfa est venue pour tenter de
négocier», croit savoir un acteur associatif de la ville. Contacté par
Lakome, le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, est resté
injoignable.
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