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samedi 31 mars 2012

Asmaa Kastit, histoire d'une nouvelle victime de viol et de mariage forcé


Par Houda Belabd, Yabiladi, 30/3/2012
Au Maroc, le triste scénario des mineures violées ne s’est pas encore achevé. Suite à l’affaire Amina Filali qui a ému le Maroc mais aussi la société civile internationale, une autre adolescente vient de se suicider. Motif : elle ne supportait plus « la honte » causée par son violeur et pour ne pas avoir à l’épouser, sous la pression de sa famille. 
/DR. Un suicide risque d'en cacher un autre...

A l’instar d’Amina Filali, Asmaa Kastit est une jeune adolescente marocaine qui vient de se donner la mort après avoir été violée. Originaire de la commune rurale de Béni Ammar (Chaouen), la mineure de 16 ans n’a pas pu supporter la pression que sa famille lui a mise, pour l’obliger à épouser son violeur. Marocain résident en Espagne, l’auteur du viol, âgé de 39 ans est le beau-frère de la sœur d’Asmaa. Celui-ci, après avoir assouvi ses désirs sexuels a disparu de la circulation.

Cette fois-ci, la société civile marocaine tire littéralement la sonnette d’alarme face à l’archaïsme des lois marocaines en matière de viol et violences féminines. « Nous sommes devant une réalité amère. Au Maroc, les lois en vigueur ne protègent pas réellement les mineures violées », lance d’emblée Najia Adib, présidente de l’association de lutte contre le viol de mineurs et la pédophilie, Ne touche pas à mes enfants. « L’amendement de l’article 475 du code pénal et les articles 20 et 21 du code de la Famille s’avère être une urgence de premier ordre », ajoute la militante.

Selon ses mots, la commune rurale de Béni Ammar reste une zone conservatrice où les habitants taxent d’indécence les familles des filles violées. De ce fait, les mentalités ultraconservatrices n’aident pas le gouvernement à abroger les lois mises à l’index. « Je ne crois pas que le gouvernement compte, dans un avenir proche, mettre un terme aux lois archaïques marocaines. Il faudra que la société civile internationale nous aide dans ce sens, car les mentalités des régions conservatrices du Maroc profond ne changeront pas la situation des violées d’un iota. Néanmoins, il a fallu que ces zones soient les premières victimes du fléau. L’affaire d’Asmaa n’est pas moins importante que celle d’Amina, ni moins sensible que les cas non-déclarés de viols et mariages forcés pratiqués sur des mineures marocaines », développe Najia Adib.

Bassima Hakkaoui sur la défensive
Lors de son dernier point de presse relatif à ce dossier, Bassima Hakkaoui, ministre marocaine de la Femme, la famille, la solidarité et du développement social a déclaré que l’amendement des lois incriminées ne se fera pas du jour au lendemain. « Les mariages des mineures ne sont pas toujours forcés. Parfois les juges se soumettent à la volonté des familles des mariés. Surtout s’il s’agit d’une affaire de viol », entrevoit-elle, avant d’ajouter : « Le suicide des mineures violées est certainement une affaire alarmante ». Aussi, mentionne-t-elle que le contexte culturel marocain nécessite la réflexion de toute la société marocaine, avant de réclamer l’abrogation des textes de lois qui en gênent plus d’un.


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