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lundi 27 février 2012

Non assistance aux personnes en danger

Par Moha Oukziz, coordinateur du comité de soutien des étudiants grévistes de Fès/Taza,25/2/2012

Le "Partenaire pour la Démocratie", c'est le joli titre octroyé au Royaume du Maroc par l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE),le mardi 21 juin 2011.
L'ex-président de la Chambre des conseillers (Chambre haute) du Maroc a souligné que cette décision conforte le régime du Maroc et que c'est un "signe encourageant et de confiance" ajoutait Abdelouahed Radi ex-président de la Chambre des représentants (Chambre basse) ( voir le monde 21/ 06 /2011).
Confort, encouragement et confiance, voilà tout est dit au moment où le royaume s'apprêtait à sa nouvelle manœuvre, référendum et nouvelle constitution. Le royaume du Maroc était conforté, encouragé et avait la confiance de ses maitres pour continuer son chemin de "partenaire pour la démocratie"! Ce n'est pas une blague. Autrement dit, le royaume avait obtenu auprès des instances européennes, la garantie de ne pas s'inquiéter de son sort, ni de sa tranquillité. Le régime avait obtenu le feu vert et les mains libres pour réprimer le mouvement social et politique qui traverse le pays. 

Rappel : Le mouvement de changement au Maroc dorénavant baptisé « mouvement 20 février » a fêté en manifestations son premier anniversaire et a "à son actif" des dizaines de martyrs et des centaines d'arrestations.
Abdelouhad Radi a rassuré l'élite européenne à Strasbourg sur le respect des droits de l'homme au Maroc et a déclaré que "la nouvelle constitution proclame solennellement le droit à la vie" (voir le monde 21/06/2011) (sic).
Je m'adresse solennellement au socialiste, grand défenseur du Royaume du Maroc, Abdelhouahed Radi et son successeur, est ce que les étudiants en grève de la faim dans les prisons du Royaume à Fès, Taza et maintenant à Errachidia et à Agadir, en danger de mort sortent du cadre de vos déclarations solennelles devant le monde entier? Est ce que l'Etat marocain ne commet pas par ce fait, le crime de non assistance aux personnes en danger de mort? Et surtout ces personnes sont des détenus politiques directement sous la responsabilité administrative, judiciaire et morale de l'Etat du Maroc. Votre délégation d’état est venue chercher auprès des maîtres européens un brevet de bonne conduite en matière de droits de l’homme. Ainsi avec le silence complice des maîtres européens , vous organisez la répression pour réduire la résistance des opprimés… L'Histoire n'est pas un fleuve tranquille, messieurs les ex et actuels présidents, vous ne pouvez pas empêcher le soleil d'entrer par les fenêtres.
Il semble que l'APCE dispose des moyens pour apporter soutien et assistance au Royaume.
Il semble aussi que le silence médiatique officiel en Europe à l'égard de la situation des droits de l'homme au Maroc est en rapport étroit avec toutes les démarches des grands bénéficiaires du mythe exceptionnel de l'exception marocaine :
Ezedine Erroussi est entrain de mourir dans les mains de l'administration pénitentiaire à Taza( plus de deux mois de grève de la faim). Mohamed Ghloud, Mohamed Zghdidi, Mohemd Fetal et Ibrahime Saïdi sont très affaiblis après plus d'un mois grève de la faim dans la prison de Fès. D'autres prisonniers politiques dans les prisons d'Errachidia et Agadir ont entamé des grèves de la faim depuis quelques jours. D'autres prisonniers s'entassent dans les cellules des centres d'incarcération à travers tout le pays du Maroc. La plupart sont des jeunes contestataires de la situation politique, économique et sociale au Maroc. Les aveux sont arrachés par la torture, des coups, la violence etc. Voir le témoignage de Zakaria Moumni en conférence de presse à Paris.
Depuis un an, les manifestations traversent tout le pays, depuis un an pour ne pas dire plus, les arrestations s'abattent sur tous ceux et celles qui font grève et manifestent.
Le Royaume du Maroc peut continuer à signer et ratifier des projets et chartes de droits de l'homme, tant que le silence des progressistes et de toutes les forces vives européennes continuent et tant que la solidarité avec le peuple marocain ne se manifeste pas réellement et fortement.
D'ailleurs , l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a adopté une résolution qui " engage le Maroc à promouvoir la participation équilibrée des femmes et des hommes à la vie publique et politique, la liberté de religion, la démocratie locale et régionale"*. la résolution demande aussi "à Rabat de supprimer la peine de mort du code pénal, de lutter contre la corruption et de garantir l'indépendance et l'impartialité des juges"*.
On dirait que la sociale-démocratie est au pouvoir au Maroc.
C'est ainsi que les Européens signataires de la dite résolution peuvent s'acheter la conscience du travail accompli et donc peuvent signer des contrats de toutes sortes avec le Royaume des droits de l'Homme où Ezedine Eroussi, Mohamed Ghloud, Mohamed Zghdidi, Mohamed Fetal, Ibrahim Saîdi peuvent mourir dans les prisons et venir allonger la liste des martyrs déjà très longue du changement social et politique. Les maîtres européens du Royaume pensent que, au pire des cas, après quelques dépêches dans les médias et une vague médiatique, les choses pourraient s'arranger et même davantage.
Pour finir je joins à mon article les correspondances des députés français aux autorités marocaines à Paris, au gouvernement français et au parlement européen, ainsi que le communiqué du comité de soutien etc.
* les phrases entre guillemets sont du journal le monde 21/06/2011

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